L’instruction avait retenu les cas de 39 victimes. Parmi elles, 19 se sont suicidées et 12 ont tenté de le faire. À la barre, les familles se sont succédé pour décrire le malheur de leurs proches et l’engrenage dans lequel elles semblaient prises. Près de 150 personnes s’étaient constituées parties civiles.
La décision est tombée dans le procès de France Télécom et de ses principaux dirigeants, accusés de harcèlement moral. Ils ont été déclarés coupables vendredi par le tribunal correctionnel de Paris. Les peines infligées « ne sont pas maximales », avec 1 an dont 8 mois avec sursis », observe auprès de l’AFP Patrick Ackermann, de SUD, premier syndicat à avoir porté plainte. mais « la quasi totalité des demandes des parties civiles ont été entendues » avec des réparations conséquentes pour préjudice moral et personnel.
L’ancien PDG Didier Lombard a condamné à un an de prison dont huit mois avec sursis et 15.000 euros d’amende. Il va faire appel, a annoncé son avocat Jean Veil. Mais pour Patrick Ackermann, « c’est un procès gagné », car il sera « difficile de gagner en appel ». Il a ajouté qu’il s’agissait ici d' »une grande victoire » et d’une « reconnaissance nette des préjudices subis ». « Nos pensées vont en priorité aux collègues qui se sont suicidés et à leurs familles », a pour sa part déclaré à la sortie du tribunal Sébastien Crozier de la CFE-CGC. « La quasi totalité des demandes de réparation ont été approuvées par le tribunal ».
Jean-Paul Teissonnière, avocat de SUD, salue « un tournant dans le droit pénal du travail sur la question du harcèlement institutionnel et sur le management toxique ». « Ça permet de construite quelque chose qui va interpeller les politiques sur les méthodes de management pour revoir la loi, mieux caractériser le harcèlement et durcir les sanctions », ajoute Patrick Ackermann. « Il faut aussi revoir la politique de prévention, à la lumière de cette affaire France Télécom : se demander comment cela a pu être possible ».
Source: Capital.fr
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