BHCI Côte-d’Ivoire: Les mesures conservatoires d’Abdoulaye Gbané, nouveau DG intérimaire

Dans une note de service, adressée au personnel de la Banque de l’Habitat de Côte d’Ivoire (BHCI), ce jeudi 21 novembre 2019, Abdoulaye Gbané, directeur général par intérim a rappelé le communiqué du gouvernement sur le conflit qui l’oppose à la Société canadienne Westbridge Mortgage Reit.

« Ce communiqué fait état de la décision du Gouvernement, d’un commun accord avec le repreneur, la société Westbridge Mortgage Reit, d’annuler l’opération de cession des parts de l’Etat de Côte d’Ivoire, et de reprendre en main, le contrôle de la Banque suite aux conclusions des travaux de la Commission Bancaire et des Commissaires aux Comptes d’une part et face aux difficultés persistantes que connaissent les déposants et partenaires de l’établissement dans l’accomplissement de certaines opérations courantes d’autre part », a-t-il écrit.

S’appuyant sur cette décision du Gouvernement, Abdoulaye Gbané a pris les mesures conservatoires suivantes :

1. L’accès à tous les locaux de la Banque est désormais interdit à tous les actionnaires de Westbridge ;
2. L’accès par voie électronique à la plateforme BHCI est désormais interdit à Westbridge et ses dirigeants ;
3. La publication d’informations de toute nature sur l’ensemble des canaux de communication de la BHCI est interdite à Westbridge et ses dirigeants ;
4. Il est interdit à tout le personnel de la BHCI de répondre à une instruction de Westbridge et ses dirigeants ;
5. || est interdit à tout agent la divulgation d’informations (journaux, réseaux sociaux) pouvant porter atteinte à l’image de la banque ou allant contre la décision du Gouvernement ivoirien ;
6. Il est interdit à tout agent de communiquer des informations de toute nature à Westbridge ou à ses dirigeants ;
7. La diffusion des messages à tout le personnel est exclusivement réservée aux premiers responsables des Départements.
8. La Direction Informatique est invitée à produire de manière journalière et pour le compte de la Direction de l’Audit Interne et de l’Inspection, la liste des personnes qui ont extrait ou qui ont tenté d’extraire des informations de la base de données de la Banque ;
9. Tout agent voulant accéder aux locaux de la Banque en dehors des heures de travail doit obligatoirement informer sa hiérarchie et renseigner le registre de présence disponible auprès des vigiles.

Aussi, par la présente, nous rappelons qu’il est strictement interdit de véhiculer des messages non professionnels sur ladite messagerie.

Toutefois, les messages à caractère d’alerte, d’urgence ou de portée sociale de large diffusion (virus informatiques, médicaments ou aliments et boissons prohibés, péril social) peuvent être diffusés par le premier responsable du Département. »

Si l’économie ivoirienne reste dynamique et ouverte à l’investissement direct étranger, cette situation de confusion dans la procédure de cession des parts de l’Etat ivoirien, de la BHCI à la société canadienne, ne laisserait-elle pas de l’encre indélébile sur l’environnement des affaires?

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2 réflexions au sujet de “BHCI Côte-d’Ivoire: Les mesures conservatoires d’Abdoulaye Gbané, nouveau DG intérimaire”

  1. MESURES CONSERVATOIRES À L’INTÉRIEUR, MESSAGE INQUIÉTANT POUR L’EXTÉRIEUR
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    Il est bien loin le temps oû j’ouvrais mon compte d’épargne logement a la BHCI.

    Régulièrement hors de notre beau pays et positivement impressionné par l’engagement de la nouvelle équipe qui dirigeait cette banque, j’ai même fait campagne auprès de mes relations communautaires à Bamako, Niamey ou ailleurs en Europe ou au Canada pour INVESTIR CHEZ NOUS ! La publicité alléchante disait alors « qu’on est toujours mieux chez soi. »…Ou quelque baratin du genre.

    Avec le premier DG, on a visité Dakar en plein boom immobilier post-dévaluation F CFA.

    Koizan alors Directeur Commercial tout feu tout flamme promettait un avenir radieux à la Diaspora qui consentirait à y placer ses billes.

    Si René Dumont était catégorique en affirmant que L’AFRIQUE NOIRE EST MAL PARTIE, on ne peut pas en dire autant de cette belle initiative bancaire et projet sud-sud car elle était adossée à un partenariat entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire. L’un apportait son savoir faire et ses procédures à l’autre qui dit on, avait beaucoup d’argent !!! Sarr et ses frères Diouf se sont donc délocalisés à Treichville pour donner un coup de pouce à leurs cousins ivoiriens qui ont préféré jouer la carte de l’Afrique (partenariat senegalo-marocain) au détriment du Canada qui était déjà en 1992 très chaud sur le marché… un vieux combat qui n’est pas terminé on dirait.

    Le projet réalisé en Côte d’Ivoire a séduit la sous région et le fonds CDMH a été renfloué par les bailleurs internationaux.

    Des banques de l’habitat ont été créées à Bamako, Ouaga, Niamey. Nos frères de l’Afrique centrale toujours en retard d’un combat s’intéressaient au projet !

    J’ai croisé des années plus tard en France des experts des banques de l’habitat de notre région à des séminaires.

    L’engouement des premières heures n’était plus le même. L’Afrique commençait à montrer son vrai visage… ca commence dans l’euphorie et on termine dans des gabegies, clientélisme, népotisme voire coups de poings et…Tribunal !

    Le premier DG (K.K) de la BHCI ne dira pas le contraire. Lui qui rêvait tant de porter haut le flambeau de cette institution et qui finit au tribunal. La Cour suprême de Côte d’Ivoire, Chambre judiciaire, a rendu l’arrêt n° 404/04 du 11 juillet 2004, KONE Kafongo c/ BHCI,..mais le film BHCI n’était qu’à son commencement.

    Une banque publique africaine qui marche correctement plus de quinze ans, vous en connaissez beaucoup ? Moi très peu en Afrique noire…La malédiction de Dumont !

    Je suis attristé quand je pense au sort des clients et d’une partie du personnel. Et dire que des agents et aussi des clients de cette banque viennent de la BNDA, BIAO et autres structures ayant fermé boutique dans les conditions que l’on imagine… Une poisse qui détruit une vie !
    En 2004 sous l’ère de la Refondation le PCA d’alors déclarait publiquement que
    «Il est vrai, des prêts consentis au personnel par le personnel lui-même sans autorisation préalable du Conseil d’Administration, une sorte d’enrichissement sans cause de certains dirigeants, a été observée, plombant ainsi les résultats de la Banque malgré les efforts des travailleurs»…

    Vous avez compris le modèle de management ou comme Napoléon vous voulez un dessin à la place des discours ?

    Helas ! Lisez les audits de la commission bancaire et vous saurez que la BHCI ne fait pas l’exception en la matière dans notre UEMOA.

    Pour un prêt de moins de 20 millions, les gestionnaires de comptes vous feront réciter 7 fois le Coran ou 3 fois la Bible en latin ! Et si vous balbutiez sur un son, vous reprenez TOUT au point de départ.

    On vous réclamera vos 3 derniers bulletins de salaire, une lettre de domiciliation de compte, vos états de revenus, la liste de vos enfants, maîtresses, créanciers et débiteurs, vos derniers bulletins de santé etc.

    Ensuite on vous proposera 10 millions à prendre ou à laisser. A 10% d’intérêt parce que votre dossier est trop risqué. Pendant l’entretien vous auriez toussé 3 fois ! Une maladie que vous auriez caché certainement plombe donc votre dossier…

    LA BONNE ORTHODOXIE …..POUR LE CLIENT DESARGENTÉ
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    Ils vous parleront des instruments de la supervision prudentielle ! De cet arsenal de mécanismes et des dispositifs mis en œuvre par les autorités de supervision de la sphère bancaire et financière (banques centrales, organes de réglementation et de contrôle) pour encadrer SOLIDEMENT le paysage financier et maintenir la stabilité de l’écosystème…

    Pendant ce temps…les banquiers si à cheval des règles, se servent abondamment à la caisse. En mode revolving sans passer devant la longue liste du Comité de prêts ! Toi aussi, le comité du crédit c’est qui ? C’est nous dans nous !!! Et que fait la commission de contrôle de la BCEAO ? Mon frère, laisse ça ! Certains banquiers sont aujourd’hui à la tête d’un patrimoine immobilier difficilement justifiable. Une affaire de « Je te prête de l’argent…Tu ne te rembourses pas à temps…je saisis…mon commissaire priseur vend….je rachète par le biais de mes prete-noms.. » ! En un mot comme en mille une autre version sans gants de « Je vends et je rachète ! ».

    Voici l’Afrique ci-devant elle même !
    L’Afrique des banques étatiques qui vacille…BFA comme BNDA même destin !

    Cette Afrique qui réclame sa monnaie et à qui les aînés ont rarement donné le bon exemple en matière de bonne gouvernance ! Des délits d’initiés à tour de bras ! Des violations des règlements à n’en plus finir. Des actes qui outrepassent tous les codes d’éthique et de déontologie signés et resignés !!!

    TEMPETE DANS UN VERRE D’EAU
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    Quid de cette agitation du nouveau DG de la BHCI qui remplace le très sérieux haut cadre de la BCEAO qu’est mon ami Abou dont la formation et les états de service ne sauraient être mis en doute ?

    D’abord pour l’image de la banque !

    Que retiendra le grand public ?
    Au mieux que cette banque n’ira plus loin avec ses agitations internes et ce climat qui dénote d’une crise de confiance profonde en interne.

    Au pire le client prie pour qu’il récupère ses billes. AU PLUS VITE !

    Ensuite au plan purement managérial on peut obtenir ces mêmes résultats sans beaucoup de bruits.

    Avec ou sans la dernière version de la messagerie d’entreprise Exchange Server 2019 (ou EXCHANGE online), on fait mieux (désolé pour la pub mais les meilleurs ont besoin d’être connus !). Sans que le grand public ne soit informé. Une simple note interne précisera les motivations. Sans violations de la réglementation en matière (CNIL ou autre).

    Voici ce que j’en pense ! Je n’ai aucunement fait référence aux arguments de Mamadou Koulibaly. On m’aurait opposé la théorie complotite de @Coigny « un opposant n’a pas obligation d’être de bonne foi ! ».

    Au nouveau DG je souhaite BONNE CHANCE. Sans rancune. TOURE Abou est un ami. La Côte d’Ivoire est au dessus de nous.

    Ces premières décisions dans la stratégie d’occupation du terrain des 100 premiers jours d’un leader, sont un premier pas. On attend de lui qu’il démontre qu’il peut faire LE JOB: celui de la gouvernancMe VERTUEUSE d’une banque de l’habitat dans un pays qui souffre d’une politique de logements au moment oû les baraquements des quartiers précaires sont démolis à coups de pelles mécaniques sans ménagement.

    L’ARGENT APPELLE L’ARGENT.
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    On l’appelait André Bemba-Bingui. Son nom d’artiste fut Pamelo Mounka (Pamelo Mounk’a). Il fut de la génération de nombreux
    musiciens talentueux camerounais ou congolais qui nous ont inondé ici avec des airs de la belle et éternelle rumba congolaise, du Soukous ou du Makossa. Au point oû une révolte des artistes locaux fut organisée pour demander « pardon » au très inspiré Angolo-congolais Sam Mangwana de réduire un peu le rythme de ses sorties de disques (sous Houphouët on ne parlait pas encore de XÉNOPHOBIE !)…

    Parmi les oeuvres de Pamelo et en sa mémoire (décédé en 1996 du diabète ce tueur silencieux) je retiendrai pour vous L’ARGENT APPELLE L’ARGENT.

    L’argent appelle l’argent
    Mbongo ekobenga mbongo
    L’argent appelle l’argent
    Mbongo ekobenga mbongo
    On ne prête que aux riches
    Jamais vu un riche
    Prêter de l’argent
    A un pauvre

    L’argent appelle l’argent
    Mbongo ekobenga bongo
    L’argent appelle l’argent
    Mbongo ekobenga mbongo
    Je vais à la banque, où je suis client
    Mais on me complique,
    parce que je n’ai pas d’argent
    Oh si j’étais riche, il n’y aurait pas de problème
    L’argent appelle l’argent
    Mbongo ekobenga mbongo
    L’argent appelle l’argent
    Mbongo ekobenga mbongo

    L’argent Peut la payer tout
    L’argent appelle l’argent
    Mbongo ekobenga mbongo
    L’argent appelle l’argent Mbongo ekobenga mbongo
    Le riche ne se pas affiche
    D’après son ami riche
    Le riche ne prête son argent
    Sa villa et sa voiture
    Qu’à celui qui est riche comme lui L’argent appelle l’argent
    Mbongo ekobenga mbongo
    L’argent appelle l’argent
    Mbongo eko benga mbongo

    Conclusion :
    La banque de l’habitat ? Une affaire entre riches ? Une banque qui risque de dissuader le citoyen de placer son épargne au moment oû on nous dit que le taux de bancarisation est faible ?
    Les anango ont de beaux jours devant eux !

    Wara2020_P20192201_1

  2. Très beau texte (comme souvent, depuis que l’axe d’intervention n’est plus la défense envers et contre tout de Ouattara), que j’ai pris plaisir à parcourir tant il recèle d’informations qui m’étaient étrangères. Je m’interroge en revanche sur la nécessité de re-toquer sur la question de la bonne foi de l’opposition, d’autant que le rapport reste à la fois flou et lointain. « Complotisme « ? Cela démangeait notre ami de remettre la question sur le tapis, semble-t-il. Et bien, aidons le y.

    Les termes exacts que j’ai utilisé, sont : « l’opposition n’a aucune obligation de bonne foi ». En effet, peut-il en être autrement ?

    – D’abord parce qu’à l’usage et dans toutes les démocraties, cela reste une réalité vérifiable. Le passé récent de la Côte d’Ivoire depuis la réintroduction du multipartisme est pavé d’exemples qui le confirment à souhait et à foison. Pourquoi ce qui était valable dans un passé très récent (qu’il vous suffise de relire Le Patriote par exemple de 1998 à 2010 si vous en doutiez), serait subitement devenu hérésie ?

    – Ensuite parce que dans les démocraties constitutionnalisées, l’opposition a un statut qui justifie son financement par l’Etat. Statut qui lui donne mission de critiquer le pouvoir et permettre la prise en compte d’un certain nombre l’aspirations populaires dont les plus évidentes sont la justice, l’équité, la bonne gouvernance. Bref, garder le gouvernail sur le bon cap. Après cela, on peut encore essayer d’intellectualiser les choses en ayant foi en l’objectivité de la critique. Chose en laquelle, perso, je ne crois pas : la critique ne saurait être objective, elle part au mieux d’un parti-pris, au pire d’une mauvaise foi manifeste. L’opposition, en jouant clairement son rôle d’éclaireur par la critique, ne peut donc user que de mauvaise foi. Il appartient aux gouvernants en place de tout mettre en œuvre par la clarté de leurs actes et démarche, leur constitutionnalité et leur légalité, de mettre en évidence la mauvaise foi patente de la critique.

    Conclusion : l’opposition n’a aucune obligation de bonne foi ; le pouvoir en revanche, SI !

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