Ces nouvelles ressources permettront de financer en priorité des projets dans l’accès à l’électricité, aux transports, à l’eau et à l’assainissement.
La Banque africaine de développement (BAD) a annoncé, jeudi 31 octobre, une augmentation de capital géante de 115 milliards de dollars (environ 103 milliards d’euros), la plus importante de son histoire, pour accélérer le développement du continent.
C’est « un jour historique » pour la Banque et « un jour de joie pour l’Afrique », a déclaré le président de la BAD, le Nigérian Akinwumi Adesina, en annonçant cette augmentation de « 125 % » du capital lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion des gouverneurs à Abidjan, où siège l’institution. Le capital de la BAD va monter « de 93 à 208 milliards de dollars » sur dix ans, « de 2020 à 2030 », a précisé M. Adesina. Cette augmentation de capital va « nous donner beaucoup de ressources pour aller plus loin dans le développement de notre continent », s’est-il réjoui.
Fondée en 1964, la BAD est la première institution de financement du développement en Afrique et l’une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde. Ses priorités sont la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie des populations africaines et la mobilisation de ressources pour le progrès économique et social de ses pays membres africains, selon son site Internet. La BAD compte 80 pays actionnaires (54 pays africains et 26 d’Europe, d’Amérique et d’Asie).
M. Adesina a salué le « soutien extrêmement fort de tous les actionnaires de la BAD », qui « ont foi en l’Afrique », pour cette augmentation, la septième et la plus importante de l’histoire de l’institution. Ces nouvelles ressources financières permettront de « maintenir notre note AAA, ce qui donnera à la BAD la stabilité et la puissance nécessaires » pour financer ses projets, a-t-il souligné.
« Ne laisser personne derrière »
M. Adesina a détaillé les projets prioritaires que la banque pourra réaliser grâce à ce nouveau financement pour améliorer « la qualité de vie des populations » : « Connecter 105 millions de personnes à l’électricité, assurer une meilleure sécurité alimentaire pour 244 millions de personnes, un meilleur accès aux transports pour 252 millions d’Africains et un accès à l’eau et à l’assainissement pour 128 millions d’Africains. » M. Adesina a réitéré son souci d’un « développement équitable », « pour ne laisser personne derrière ».
Président de la BAD depuis 2015 et candidat à sa succession en 2020 pour un nouveau mandat de cinq ans, M. Adesina a aussi évoqué la priorité d’« industrialiser » le continent et le soutien au secteur privé, qui doit devenir « le moteur de la croissance économique ». La BAD est également active dans les financements en faveur des femmes (3 milliards de dollars de nouveaux financements sont prévus) et entend doubler le financement en faveur des actions concernant le changement climatique, selon un communiqué.
Plus tôt dans la journée, le président ivoirien, Alassane Ouattara, avait salué la BAD comme un « partenaire stratégique de premier plan pour les pays africains », lors d’une intervention devant le conseil des gouverneurs, communiquée aux médias. « L’une des clés du succès » pour le développement « réside dans la capacité des pays africains à mobiliser des ressources financières suffisantes », a souligné M. Ouattara. Citant un rapport de la BAD de 2018, il a rappelé que « beaucoup reste encore à faire » et que « le déficit annuel de financement des besoins en infrastructures du continent se situerait entre 68 et 108 milliards de dollars ».
Lemonde avec AFP
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