Pourquoi l’Église copte-orthodoxe a fait de la Côte-d’Ivoire sa base en Afrique de l’Ouest

La Côte d’Ivoire est le premier pays d’Afrique de l’Ouest où s’est installée l’Église copte-orthodoxe. Elle a construit une paroisse à Abidjan où se trouve également son siège en Afrique occidentale.

La Croix Africa est allée à la rencontre de cette communauté qui compte une centaine de fidèles.

Dimanche 22 septembre, ils sont une centaine de fidèles coptes-orthodoxes à être venus célébrer le deuxième dimanche de l’année copte commencée le 12 septembre. Le calendrier copte compte 13 mois : 12 mois de 30 jours et un petit mois de 5 ou 6 jours (tous les 4 ans).

Dans la chapelle, en face de l’iconostase, les fidèles sans chaussures sont assis sur deux rangées séparées par la nef : les femmes à droite, têtes voilées, et les hommes à gauche.

Quand arrivent le père Gabriel Sarwat, responsable de la communauté copte-orthodoxe de Côte d’Ivoire, le diacre et les servants d’autel, tous se lèvent pour la célébration liturgique. Celle-ci est faite en français. Elle commence par la récitation du « Notre père » et se termine environ 4 heures plus tard par cette même prière. « Le commandement de l’amour est le seul commandement qui peut engloutir en lui tous les autres commandements car il nous parle de l’amour envers Dieu et l’amour envers le prochain, a exhorté le père Sarwat, commentant le texte de l’Évangile du jour. Le monde a manqué d’amour, voilà pourquoi il y a la misère un peu partout. Nous devons démontrer que nous nous aimons les uns les autres pour qu’on puisse dire que nous aimons le Seigneur. »

Fondation

C’est en 1999 que l’Église copte-orthodoxe conduite par le père Jean Ramzi, higoumène (supérieur), vicaire de l’Afrique de l’ouest, a commencé son installation par la Côte d’Ivoire.

« Le mot « copte » signifie en effet égyptien, explique le père Gabriel Sarwat, actuel responsable de la communauté copte-orthodoxe en Côte d’Ivoire. Notre Église a été fondée autour de l’an 50 de l’ère chrétienne par l’apôtre saint Marc. Elle est donc l’une des plus anciennes églises du monde et la première en Afrique. »

Quatre ans après son arrivée à Abidjan, le père fondateur Jean Ramzi a ouvert, en 2003, la chapelle saint Marc, l’unique paroisse copte-orthodoxe en Côte d’Ivoire.

Sept mystères

Situé dans le quartier de la Riviera, le site de la paroisse est aussi le siège de l’Église en Afrique occidentale. « Notre mission ici, c’est de chercher autant que possible ceux qui n’ont pas déjà été baptisés et qui et qui n’ont pas fréquenté d’autres églises – surtout les Églises apostoliques c’est-à-dire catholiques et autres – confie le père Sarwat. Ceux-là, nous les encourageons à y rester et à faire leur vie là-bas car ce sont des églises anciennes, apostoliques. »
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Les fidèles qui veulent devenir coptes-orthodoxes suivent la catéchèse en vue de leur baptême. La durée de la formation varie selon les candidats et l’appréciation du prêtre, le seul à dispenser les cours. Les enfants qui reçoivent le baptême copte sont immédiatement admis à la communion. L’Église copte-orthodoxe a aussi 7 sacrements appelés « mystères », les mêmes que dans l’Église catholique.

Les membres de l’Église se retrouvent tous les dimanches pour la célébration de la liturgie divine.

Prières non guidées

Parmi les fidèles attentifs aux exhortations du père Sarwat, ce dimanche 22 septembre, de nombreux Ivoiriens, représentant près de la moitié des fidèles. « J’ai connu l’Église copte-orthodoxe dans mes recherches sur Internet et par la suite j’ai rencontré le prêtre, confie Serge Dongo, fidèle depuis 6 mois. C’est une Église qui répond à mes aspirations chrétiennes et je suis ma formation pour recevoir le baptême. »

En plus des Ivoiriens, il y a des Égyptiens, des Éthiopiens et des Érythréens. « Nous sommes ici dans la maison de Dieu pour lui parler, lui dire ce que nous avons dans le cœur et prendre la communion, confie Nemlin Tsirha, une Erythréenne vivant en Côte d’Ivoire avec sa famille depuis 25 ans. Avant l’ouverture de notre église en 2001, nous allions à l’église catholique prier devant la Vierge Marie. »

En Côte d’Ivoire, les fidèles orthodoxes se réunissent uniquement à la paroisse pour la messe, la catéchèse et les prières. Même s’il ne s’oppose pas aux prières en famille et avec des amis, le père Gabriel Sarwat souhaite qu’elles ne se fassent pas sans accompagnement, pour éviter qu’elles « débouchent sur la création de communautés séparées ».

Guy Aimé Eblotié, à Abidjan
Lacroix

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