L’on soupçonne Alassane Ouattara de rétablir, avant le scrutin de 2020, le verrou de la limitation de l’âge du candidat à la présidentielle à 75 ans. Naturellement, il y a des « pour » et des « contre ».
Je pense que dans cette volonté, dit-on, de renouvellement des générations, il devrait s’imposer à l’État ivoirien de fixer aussi les bornes de la jeunesse des partis politiques.
Il est vrai que cette tranche d’âge intermédiaire entre l’enfance et l’âge adulte n’est pas clairement définie; l’âge adulte correspondant au moment où l’on part de chez les parents pour entrer dans la vie active et fonder une famille.
Mais le spectacle à la tête des jeunesses de tous les partis ivoiriens interroge: ce sont les adultes, au sens sociologique du terme, qui les dirigent.
Konaté Navigué [photo] a passé 18 ans à la tête de la JFPI (2001-2019). Le 22 septembre 2019, à 45 ans, il a enfin remis le flambeau à Ferdinand Lia Gnan, qui a 35 ans révolus car né le 23 juin 1984.
Le député Sansan Dah Tilkouété, qui préside aux destinés des jeunes du RDR et désormais du RHDP n’est pas en reste. Il est devenu, en septembre 2014 et à 34 ans, président du RJR. Et la liste n’est nullement exhaustive.
Le chef de l’État devrait donc, si telle est sa logique, aller jusqu’au bout de la rupture générationnelle et de la modernité. S’il veut empêcher des « vieux jeunes », comme lui, de briguer la magistrature suprême, il devrait commencer le ménage à la base pour éradiquer la gérontocratie ambiante: mettre la tête des jeunesses des partis hors de portée des « jeunes vieux », selon les expressions de Bédié.
Et cela impactera et positivement la vie politique nationale. A 40 ou 45 ans, le militant, ne se considérant plus jeune, aurait d’autres ambitions politiques que d’être le responsable du comité d’organisation des manifestations ou maître de cérémonies pour des leaders avides de pouvoir.
Ferro Bailly
Franchement si à 35, 40 ou 50 ans on se croit encore jeune, quand est-ce qu’on sera adulte alors et surtout utile pour la société?