Edwige FIENDE
Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et ses alliés de l’opposition qui exigent « une réforme totale » de la Commission électorale indépendante ne désigneront « pas un représentant à la CEI » mais se disent ouverts « pour des discussions avec le gouvernement sur d’autres éléments du processus électoral », a indiqué la présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), Danièle Boni Claverie, à ALERTE INFO.
Ils avaient été conviés vendredi à une rencontre avec le ministre de l’Administration territoriale pour tenter de leur faire « changer d’avis » mais ils ont « réaffirmé » qu’ils « n’enverront pas de représentant à la CEI ».
« Nous sommes cohérents avec nos prises de position, nous ne pouvons pas designer un représentant au sein de la Commission parce qu’elle n’a été que recomposée alors que nous demandons une reforme totale », a réagi Mme Boni Claverie, joint par téléphone par ALERTE INFO.
Pour elle, la « reforme totale veut dire qu’il faut se pencher sur la composition, les attributions, l’organisation, et fonctionnement » de la CEI.
Ces partis de l’opposition qui n’avaient pas participé aux discussions sur la reforme de la CEI, reprochent au gouvernement de s’être « cantonné que dans la recomposition » de la Commission.
Danièle Boni Claverie a relevé « une interprétation différente » de l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’Homme qui avait ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire de « modifier la loi (…) relative à la Commission électorale pour la rendre conforme aux instruments » internationaux, après avoir « conclu que (sa) composition (…) est déséquilibrée en faveur du pouvoir ».
Le PDCI et ses alliés sont toutefois « d’accord pour continuer des discussions avec le gouvernement pour un consensus sur d’autres éléments du processus électoral » notamment « le code électoral et le découpage électoral ».
Cette rencontre intervient cinq jours après celle entre le président du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N’Guessan et le ministre de la Défense Hamed Bakayoko pour « de nouvelles négociations en vue de trouver une solution » après la recomposition de la CEI.
Face à la presse après une réunion lundi, la deuxième du genre, M.Affi N’Guessan avait annoncé des propositions du gouvernement, notamment le choix du président de la Cei en concertation avec l’opposition, qui pourrait bénéficier d’un poste de vice-président en vue d’améliorer sa présence au sein de la commission.
En réaction, la présidente de l’Urd avait dénoncé mardi des « rencontres en catimini » et un « jeu de rôle déplorable ».
La nouvelle CEI comprend 15 membres, contre 17 auparavant : Le parti présidentiel et l’opposition auront chacun trois représentants, six représentants de la société civile, un de la magistrature, un représentant du président de la République et enfin un représentant du ministère de l’Intérieur.
Pour l’opposition la commission, dans sa nouvelle mouture, reste « inféodée » au pouvoir.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Commentaires Facebook