Par Connectionivoirienne
Le président Abou Karamoko veut mettre fin à la pagaille
Mercredi, le vice-président de l’Université Houphouët-Boigny, Pr. Affian Kouadio, en charge de la pédagogie et de la vie universitaire a planché sur l’épineux dossier des étudiants non-inscrits. Il a donné des chiffres, accusé les étudiants d’être fautifs et de mener des actions dans l’illégalité.
Jamais, il n’a situé les vraies responsabilités. Or selon une source au parfum de ce dossier, les étudiants tout comme des enseignants et des travailleurs de l’université ont chacun une part de responsabilité dans cette situation désastreuse. Une situation face à laquelle le président Abou Karamoko n’est pas indifférent et veut prendre le taureau par les cornes.
De quoi s’agit-il ?
Selon nos informations vérifiées auprès de certains étudiants, c’est une coutume à l’université, chaque année après l’orientation officielle des nouveaux bacheliers, que des enseignants, travailleurs et autres agents de l’université ont chacun comme avantage, un étudiant à intégrer dans la liste officielle de ceux qui ont droit à suivre les cours. Ces bacheliers ainsi intégrés grossissent les effectifs et tant que le quota d’un cas par travailleur ou enseignant est respecté, cela ne pose aucun problème. Les problèmes arrivent lorsque la gourmandise et le marchandage de certains interviennent. Certains enseignants ou travailleurs, avons-nous appris, présentent plusieurs cas au cabinet du ministre de l’enseignement supérieur sachant bien qu’ils n’ont droit qu’à un seul. A souhait, ils prennent des sommes allant de 100 mille à 300 mille FCFA avec des bacheliers sans être sûrs qu’ils pourront les faire intégrer tous.
L’autre lot est constitué par des étudiants régulièrement orientés mais qui veulent changer de filière. Des enseignants leur proposent également leur service soit par simple relation soit en échange d’espèces. Le hic, c’est que, une fois l’argent encaissé, ils disent à leurs ‘’clients’’ d’aller faire cours en attendant que leur cas soit régularisé. Ces étudiants se trouvent souvent pris au piège car très souvent, ces personnes qui ont pris leur argent ne peuvent même pas se présenter devant la présidence de l’université encore moins au ministère pour défendre leurs cas, sachant qu’elles seront prises à défaut.
Notre source révèle en cela le cas d’une jeune étudiante, pleurant de toutes ses larmes qu’elle rencontre un jour sur le campus. Cette étudiante lui explique qu’elle a remis son dossier à quelqu’un qui lui avait miroité la possibilité d’une orientation. Le jour de l’examen, l’accès à la salle lui fut refusé car non reconnue dans les fichiers. Une fois chez l’homme qui avait promis de gérer son dossier, grande fut sa surprise de voir que ledit dossier est resté enfermé dans le tiroir tout ce temps. Il n’a rien fait du tout après avoir pris de l’argent à l’étudiante.
De telles pratiques, selon nos interlocuteurs, causent de véritables désagréments à la gestion des effectifs et à la gestion financière de l’université. A titre d’illustration, les récurrentes grèves sur la question des heures complémentaires tiennent leur source des effectifs mal maîtrisés. Pendant que les syndicats calculent leurs dus sur la base des groupes de TD constitués avec les étudiants inscrits et non-inscrits, l’administration calcule, quant à elle, sur la base des étudiants régulièrement inscrits. A raison de 30 étudiants par groupe de TD. Evidemment des écarts apparaissent toujours entre les chiffres de l’administration et ceux des syndicats, notamment la Cnec.
Ainsi, pour 2017, après moult tractations, le président Abou Karamoko avait consenti à payer de façon exceptionnelle. Il martelait que pour les années à venir ces heures seront payées sur la base des étudiants réellement inscrits. La première mesure qu’il prend dans ce sens est la fixation de la date limite pour les inscriptions qui a été reportée quatre fois pour la seule année 2017-2018.
La Fesci, le principal syndicat estudiantin a même mené campagne auprès des étudiants afin qu’ils s’inscrivent pour mettre fin à ce désordre ambiant et rendre fiables les statistiques de l’institution.
Du côté de la présidence, on apprend que Le professeur Abou Karamoko a décidé de ne plus accepter les cas au-delà de ce qui est prescrit dans la coutume. Plus question d’accorder jusqu’à 50 places à des dirigeants de syndicats. De plus, il a renforcé l’informatisation de la scolarité qui a permis de révéler le cas des étudiants non-inscrits. « C’est cette rigueur qu’il impose et qui fait des victimes qui est souvent à la base des remous observés sur le campus », fait observer un membre du comité de direction. Cette rigueur, dit-on, s’est exprimée récemment dans le dossier des enseignants pris pour des faits de violence et dont le salaire est suspendu jusqu’à ce jour.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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