Par Connectionivoirienne
Est-il aisé de s’appeler Hamed Bakayoko au cours de ces dernières heures en Côte d’Ivoire ? Le ministre de la Défense de Côte d’Ivoire, de son petit nom Hambak est depuis le début des obsèques de Dj Arafat jusqu’à l’après enterrement sous les feux de la rampe. Critiques, invectives, condamnation, raillerie mais aussi soutien et compassion. Tout y passe. A la fois l’ange et le démon, le golden boy national n’avait peut-être pas imaginé à quel point il s’attirerait des foudres en s’investissant corps et âme dans l’organisation des obsèques de la méga star. Le protocole pour la réception des visiteurs, de coutume réservé à la famille, c’était lui. La composition du comité d’organisation ne lui a pas échappé. La prise en charge des funérailles par l’Etat de Côte d’Ivoire, il y a pesé de tout son poids et de tout son lobbying.
Quand on s’est tant investi pour une chose, le bon sens aurait voulu que l’auteur d’une telle générosité récolte de la gratitude. Que non ! Hamed Bakayoko est au centre d’un lynchage politico-médiatique ces dernières heures. Il reçoit des coups même de son propre camp et le ministre d’Etat n’a pas manqué de régler ses comptes lorsque le jour des obsèques ce 30 août, il est monté contre toute attente sur le podium à l’invitation de l’artiste malien Sidiki Diabaté. « Les gens m’ont critiqué. On me dit Hamed mais tu es ministre et tu es avec un petit artiste. Mais ministre oui ! Mais cela ne m’empêche pas d’avoir un cœur et d’aimer une valeur sure de l’Afrique… Je l’assume !» avait-il répondu à ses détracteurs. Tout le drame intérieur que vit le ministre d’Etat et qu’il a tenté d’extérioriser se lit à travers ces mots choisis. Or donc la liaison Hambak Dj Arafat ne plaisait pas à tous ? Ce constat est d’autant plus plausible que dans ces funérailles nationales, prises en charge par l’Etat, tout semblait être la seule affaire d’Hamed Bakayoko, abandonné et même raillé par les siens dans ces moments de déboires. On l’aura remarqué, au cours de la veillée. Alors que l’on avait assisté à un grand déferlement au domicile du défunt lors de la phase de présentation des condoléances, la présence des autorités gouvernementales au stade Houphouët-Boigny fut bien maigre. Seulement deux ministres du gouvernement sur 48 aux côtés d’Hamed Bakayoko. Kandia Camara de l’Education nationale et Maurice Bandama en sa qualité d’autorité de tutelle. Aucun président d’institution, même pas le ministre de la Jeunesse n’ont fait le déplacement du Félicia.
Dans cette ‘’traversée de désert’’, Hambak se bat pratiquement seul contre tous. Il est son propre communicant, son propre avocat, se fendant de propos et distillant des images pour contrecarrer tout ce qui est dit contre lui. Depuis la profanation de la tombe de l’artiste en cette matinée du 31 août 2019, des tirs groupés s’abattent sur lui. A tort ou à raison, on lui impute la responsabilité de cet acte de vandalisme. Sa posture de défense et de communication n’y changent rien pour le moment. Volontairement, on occulte la responsabilité de son collègue de l’Intérieur à qui incombait vraiment la sécurisation de toutes les étapes des obsèques, au premier degré.
La tentation de casser du Bakayoko est bien manifeste. Sinon on s’y prendrait autrement. Dans cette ambiance de guerre de positionnement au Rhdp, ses adversaires internes ont trouvé une occasion de réduire son influence, de l’affaiblir. Certains appellent même à sa démission. Mais le ministre d’Etat, ministre de la Défense d’Alassane Ouattara rassure qu’il ne se laissera point ébranler. Dans un communiqué après la réception des artistes étrangers venus à la veillée, il assure que les profanateurs de tombe sont ‘’des individus isolés et manipulés’’. La contradiction principale entre ses pourfendeurs et lui, reste, toutefois, entière. Comment et pourquoi la tombe de DJ Arafat a pu être profanée malgré la mobilisation d’environ 6 mille éléments des corps habillés y compris des militaires et gendarmes sous sa responsabilité ? A côté de cette préoccupation, ceux qui critiquent Hambak s’interrogent aussi sur la profondeur et la nature de ses liens avec Dj Arafat qu’il appelle affectueusement son fils. Beaucoup ne veulent pas croire à une simple relation paternaliste. A Abidjan, ce n’est plus un mystère que Hamed Bakayoko est un ‘’frère lumière’’, initié par la Glci (Grande loge de Côte d’Ivoire). Il a eu pour parrain Clotaire Magloire Coffie auquel il a succédé comme grand maître de la Glci (jeuneafrique.com du 31 janvier 2017). Arafat a-t-il été lui aussi initié et parrainé par Hamed Bakayoko ? La question nourrit tous les fantasmes au bord de la lagune Ebrié. Et Hamed est devenu en quelques jours l’homme à qui la rumeur attribue tous les torts du monde. Aura-t-il du répondant à la hauteur des attaques ?
Yako Hambak !
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
LE CALICE DU DÉSHONNEUR
Le ministre d’État, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, pleure toutes les larmes de son corps. Les funérailles mondiales qu’il a voulu offrir à son « fils » Yôrôbô, s’en sont allées en eau de boudin.
Malgré un budget à la hauteur de l’événement (150 millions de nos francs) et plus de six mille policiers et gendarmes déployés pour la sécurisation, le Daishi a connu une seconde mort, atroce: sa tombe, aussitôt après son inhumation, a été profanée, son cercueil brisé et son corps, déshabillé. Au vu et au su de tous.
Les chaudes larmes du « père » Bakayoko sont certes légitimes mais elles sont celles du médecin après la mort. Provenant du sécurocrate du pays, elles pourraient sonner faux.
Les ingrédients étaient, en effet, réunis pour une telle explosion de colère. Aux folles rumeurs que Hamed Bakayoko et les organisateurs ont laissé grossir, sont venues s’ajouter les partitions de politiciens médiocres comme Adama Bictogo qui ont tenté de politiser, en faveur d’Alassane Ouattara, le drame d’une famille et d’une communauté.
Et ce qui devait arriver est survenu: casses et déferlement de violence au cimetière de Williamsville pour traduire une rupture de confiance.
La République, proprement humiliée, boit ainsi le calice du déshonneur jusqu’à la lie. Car DJ Arafat n’est pas le premier sur la liste des profanations.
Le 8 avril 2017, DJ Abobolais a connu le même sort. Enterré, il a été lui aussi déterré par des fans désabusés, doutant que ce soit leur idole dans le cercueil.
L’heure s’annonce donc grave. Après les émotions, les accusations et les plaidoiries, doit venir le temps de se poser les bonnes questions et de poser les diagnostics les plus fiables.
Car, il risque d’être trop tard pour une société ivoirienne en totale déconfiture et qui est même en train de laisser en héritage la délinquance et la violence des « Gnambros », « Microbes » et autres « Chinois ».
FERRO M. Bally
Tu ne peux pas planter un citronnier et s’attendre á cueillir des fruits sucrés .
Hamed Bakayoko récolte ce qu’il a planté et arrosé
yep …
Dabakala