Damana Pickass depuis Elubo: « Le 7 août ils ont fait sortir les armes des casernes, mais… »

Le 11 Août 2019 dernier nous l’avions dit, le président de la Coalition des patriotes ivoiriens en exil (COPIE) Damana Adia Pickass, aussi vice-président du Front Populaire Ivoirien était accompagné d’une forte délégation de collaborateurs venus d’Accra pour honorer l’invitation à patronner une cérémonie d’hommage au peuple ghanéen en général et principalement ceux de la ville de Elubo pour leur hospitalité envers les exilés ivoiriens sur leur sol depuis 2011.

Cet événement mémorable fut l’initiative de la représentation de la COPIE dans cette zone.

À ces festivités, le président de la COPIE a dans un discours dense et fort en image traiter plusieurs pans de l’actualité ivoirienne et se voulait plus que précis, véhiculant des messages clairs aux acteurs majeurs de la nation. Les politiques, les militaires, et même au peuple lui-même.

Il a débuté son propos par la présentation de sa délégation. Il a rendu hommage à chacun d’eux et fait connaître à l’assemblée leurs mérites dans ce combat et le degré de leur fidélité avant de répondre de façon brève à un certain nombre de questions que d’aucuns pourraient se poser ouvertement ou en coulisse quant au sens de leur présence encore en exil et leur attitude. Leur calme ou sérénité face à certains évènements:

« …Quand on est ici et puis on parle pas, ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire. Quand les gens parlent et on regarde sans répondre, ce n’est pas parce que on a pas la réponse. On ne dit rien par sagesse, par éducation. On ne dit rien aussi parce que ce n’est pas encore le moment de répondre. Le combat que nous menons demeure la priorité de nos priorités et nous ne voulons pas nous laisser distraire. Nous n’avons pas eu les mêmes responsabilités avant la crise. Évidemment nous ne vivons donc pas les effets de la crise de la même manière. Nous n’encourons pas les mêmes périls. Certains ont une vie quasi normale. Mais nous autres le chronomètre de notre vie s’est pratiquement arrêté depuis avril 2011. Donc comprenez que certains sujets ne nous intéressent pas. Les gens manœuvrent maladroitement, ils font des incantations auxquelles ils finissent par croire eux mêmes. Ils mentent à longueur de journée, ils calomnient, diffament, insultent de façon ininterrompue. Mais tout ceci finira un matin avec la crise qui les a engendrés. La crise a donné naissance à des spécimens insolites de lutteurs qui vont s’ennuyer à la fin de la crise et donc disparaître tout bonnement comme ils sont apparus.

Sinon ici en exil, notre courage, notre détermination sans calcul et surtout notre sens du sacrifice ont séduit le président Gbagbo qui respecte notre engagement sans faille. Le président Gbagbo sait qu’il y’a des garçons ici, de vrais garçons et de vrais femmes partout dans les camps qui sont prêts pour lui jusqu’au bout. Le président se soucie de vous et il prend constamment de vos nouvelles. Notre combat a pratiquement payé et bientôt nous rentrerons chez nous pour accueillir le président et le ministre Charles Blé Goude. Nous sommes la première ligne de défense du président et nous constituons un rideau de fer infranchissable.

Poursuivant comme pour évoquer les manœuvres d’ennemis nationaux et internationaux pour les détourner du président Laurent Gbagbo, le vice-président du Front Populaire Ivoirien a déclaré:

« Qu’est ce qu’ils n’ont pas tenté? Ils ont tout essayé, tout ce que vous pouvez imaginer, ou que vous n’imaginez même pas. ils ont tout essayé pour nous couper de Laurent GBAGBO. La corruption, des menaces, les arrestations arbitraires, les emprisonnements, les tentatives d’assassinat partout, ils ont tout fait. On a vécu et on continue de vivre avec la mort comme voisin. Mais Dieu veille puissamment. On nous a même accusé d’être de connivence avec les djihadistes pour que cette fois-ci ce soit l’ONU ou les Etats-Unis qui viennent nous arrêter. Mais on est restés sereins. Et donc tout ça n’a pas eu raison de nous. On est là aujourd’hui parce que nous sommes débout sur nos deux pieds et nos convictions sont inaltérables. Et on sait sur quoi on est assis. »

L’ancien commissaire de la CEI (Commision Électorale Indépendante) ne pouvait s’exprimer devant ce parterre de personnalités et compatriotes sans faire référence aux prochaines élections ivoiriennes de 2020 et tout ce qui l’entoure. Il met en garde face à une crise pré-électorale.

 » C’est pourquoi je vais dire deux mots, comme on est à la frontière ici, ils vont entendre, je vais dire deux mots. Dans le processus démocratique en Côte d’Ivoire, en 2020, il est prévu des élections. En 2020, il se dit qu’il y aura des élections en Côte d’Ivoire. L’opposition ivoirienne fait en sorte que ces élections soient transparentes. La Cour Africaine des droits de l’homme a demandé au gouvernement une recomposition de la CEI qui est l’organe qui est censé arbitrer le jeu électoral. Le gouvernement ivoirien n’est pas en train de faire ce que la Cour Africaine des droits de l’homme a dit. Ils veulent mettre une CEI à leurs ordres. Une CEI caporalisée, une CEI qu’ils contrôlent pour organiser les élections de 2020. Le gouvernement s’apprête à promulguer la loi établissant cette CEI contestée, cette CEI contestable.

Donc le gouvernement est en voie de créer une crise pré-electorale en Côte d’Ivoire. Mais pour planter le décor, ils veulent nous intimider, ils veulent intimider le peuple, ils veulent intimider les démocrates…

Le 7 Août, ils ont fait sortir les armes des casernes, ils ont fait sortir l’armée. Nous on est politiques, on sait ce que ça veut dire. Mais ils ne l’ont pas caché, ils l’ont dit, ils disent voici l’armée, celui qui sort, on va mater.

L’armée, c’est pour défendre la nation des agressions extérieures, les armes qu’on a montrées, les avions, les chars de combats sont les chars que les contribuables ivoiriens, ont contribué à payer. Ce n’est pas l’argent d’un Parti Politique, c’est l’argent de tous les ivoiriens. Ils ont payé les armes pour donner les moyens aux fils ivoiriens qui sont dans l’armée qu’on appelle militaires, force de défense et de sécurité aujourd’hui FRCI pour qu’en cas d’attaque extérieure, ils puissent défendre la nation.

On n’a pas payé ces armes là pour qu’ils les prennent pour nous tuer, on n’a pas payé ces chars là pour qu’ils les prennent pour nous bombarder donc je voulais dire au peuple de ne même pas avoir peur. Aucun militaire ne peut ouvrir le feu sur la population, aucun. Aucun militaire ne peut ouvrir le feu sur la population en cas de marche de protestation contre la CEI. Parce que les marches, les meetings, les sit-in, sont des moyens d’expression démocratique. Dans un Pays de droit, ce sont les moyens que l’opposition utilise pour se faire entendre. On ne peut pas dire que si on fait un meeting ils vont envoyer les chars nous écraser, on ne peut pas dire que si on fait une marche ils vont nous envoyer les MI-24 pour nous bombarder, ce n’est pas possible, n’ayez même pas peur, ça ne peut pas arriver.

Heureusement aujourd’hui, l’armée est dirigée par des soldats formés. L’armée est dirigée par des officiers de valeurs qui ont la formation et qui savent ce que c’est que l’étique militaire républicaine. Ils savent ce que c’est que le rôle d’une armée. Ils savent qu’une armée n’est pas faite pour mater son peuple. » A-t- Il poursuivi.

Il a conclu son intervention par un message direct à l’armée ainsi qu’une réponse à tous ceux qui prétendent que les 3 acteurs majeurs de la politiques ivoirienne, Laurent Gbagbo, Henri Konan Bedie et Alassane Ouattara devraient prendre leur retraite Politique.

A suivre…
#Rezopanacom

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