Serge Alain KOFFI
Le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé mardi qu’il promulguera ce jour la loi sur la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI), adoptée le 30 juillet par l’Assemblée nationale, en dépit des réserves de l’opposition.
“Je vais promulguer la loi aujourd’hui parce que tout le processus est bouclé. Les uns et les autres désigneront leurs représentants et ils vont se mettre au travail parce que nous avons les élections en 2020 et on ne va pas continuer de discuter’’, a dit Alassane Ouattara, dans une interview diffusée au JT de 20H de la télévision nationale (RTI), à la veille du 59e anniversaire de l’indépendance du pays.
Le Sénat a adopté la loi sur la recomposition de la CEI Vendredi, soit trois jours après le vote du même texte par l’Assemblée nationale, réunie en plénière.
La nouvelle CEI comprend 15 membres, contre 17 auparavant: Le parti présidentiel et l’opposition auront chacun trois représentants, il y aura également six représentants de la société civile, un de la magistrature, un représentant du président de la République et enfin un représentant du ministère de l’Intérieur.
Pour l’opposition, qui dénonce une surreprésentation du pouvoir, les deux derniers cités et une personnalité proposée par le Conseil nationale des Droits de l’homme (au titre de la société civile) au sein de la Commission sont en réalité des représentants du gouvernement.
Elle estime que la commission, dans sa nouvelle mouture, reste “inféodée’’ au pouvoir et appelle à l’ouverture de nouvelles négociations pour une relecture du texte contesté.
“A partir du moment où la l’Assemble nationale et le Sénat ont voté, il n’y a plus de discussions’’, a tranché M. Ouattara, précisant que “ce dossier est bouclé’’.
Dans un arrêt en date de novembre 2016, la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), avait « ordonné » au gouvernement ivoirien de rendre conforme sa loi électorale aux instruments internationaux.
Mais le camp présidentiel et l’opposition font prévaloir chacun leur interprétation des termes de l’arrêt de la CADHP : le gouvernement évoque un simple rééquilibrage des forces au sein de la Commission, alors que l’opposition voudrait un toilettage, allant jusqu’à la refonte du Conseil constitutionnel, du code et du découpage électoral.
Pour le chef de l’Etat, “ la Cour n’a pas demandé une reforme mais une recomposition pour mieux représenter la société civile’’.
Elle “avait demandé que la société civile soit mieux représentée. Elle avait trois membres maintenant elle en aura six’’, a-t-il précisé.
SKO
« Je n’accepterai pas le désordre » (Ouattara)
Manuella YAPI
Le président ivoirien Alassane Ouattara, a prévenu mardi à Abidjan qu’il n’acceptera pas « le désordre » lors de la prochaine élection présidentielle prévue en octobre 2020, assurant que les Forces de défense et de sécurité « seront là pour protéger » les populations, dans une interview accordée à la télévision nationale la veille de la fête de l’indépendance.
« Je n’accepterai pas le désordre. Je n’accepterai pas des déclarations qui divisent (…) et mettent en danger l’unité et la cohésion nationales », a mis en garde M. Ouattara, assurant que « les forces de défense et de sécurité seront là pour protéger les Ivoiriens et faire en sorte que ces élections soient paisibles ».
Il s’est dit « très serein » pour cette échéance électorale, car la Commission électorale indépendante (CEI) « qui a fait du bon travail en 2015, a été améliorée pour 2020 » et grâce au « système biométrique pour les cartes d’identité, il n’y aura pas de fraude ».
Plus de 3.000 morts ont officiellement été enregistrés à l’issue de la crise postélectorale de 2010 en Côte d’Ivoire, survenue après le scrutin du second tour qui a opposé Alassane Ouattara à l’ex-président Laurent Gbagbo.
De 2012 à 2017 « il y a eu des élections (et) tout s’est bien passé. En 2018 il y a eu deux élections où il y a eu quelques grabuges, mais ce n’est pas (pour cette raison) qu’on doit s’affoler », a conclu M. Ouattara.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Une constante demeure à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire, et elle aura été vue avant la chute de Bédié, avant la chute de Guéi, et avant la chute de Gbagbo : « Quos vult perdere Jupiter dementat »*.
* Traduction : « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre ». À nous aller !!!