Alors que toute l’attraction politique du week-end était du côté de Ferkessédougou où un meeting de mobilisation des partisans du chef de l’état avait lieu, à Abidjan-Plateau, des opposants au régime se réunissaient à l’invitation de ‘’la 4e Voix, la voix des sans voix’’. Une organisation citoyenne dirigée par le révérend pasteur Théophile Soko Waza qui n’est pas un novice sur la scène politique ivoirienne.
En compagnie de plusieurs opposants politiques dont des dirigeants du Pdci, du Mvci et de personnalités politiques, dont Anaky Kobénan, Soko Waza a passé au peigne fin l’actualité sociopolitique du pays. Plusieurs interventions ont meublé la rencontre qui a réuni environ 500 personnes.
L’orateur a d’entrée de jeu reconnu le mérite du chef de l’Etat Alassane Ouattara et lui a décerné de vives félicitations. Notamment pour la réunification effective du pays, l’amélioration des taux de croissance de l’économie, le succès de la diplomatie ivoirienne, la construction des infrastructures et la libération des prisonniers politiques. C’est tout. Pour le reste, M. Waza s’est livré à une critique en profondeur de la gouvernance dénonçant le chômage, le pillage des ressources nationales, la mainmise des multinationales françaises sur une économie qui se veut émergente…
Il a dès lors invité le chef de l’Etat à tout mettre en œuvre pour rectifier le tir, faute de quoi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la Côte d’Ivoire basculera de nouveau dans la violence politique. Entre autres problèmes à régler, il cite la réforme sincère de la commission électorale, source des conflits, selon lui et la constitution de 2016. « Si les problèmes ne sont pas réglés, le président Ouattara partira par la force », prévient-il, invitant ‘’les sans voix’’ à ‘’se lever’’ pour réclamer un organe électoral qui inspire confiance à tous. « La nouvelle mouture dans le fond et la forme de cette Cei version 2019 nous créera encore des problèmes avec cette constitution de 2016 », a-t-il objecté. A en croire M. waza, la situation du pays telle qu’elle se présente sur les plans politique, économique et social laisse présager que la Côte d’Ivoire est sur un volcan dormant.
Les délégués de la 4e voix (appelés les porteurs de voix) venus d’Abidjan et de l’intérieur du pays n’ont pas manqué de décrier les problèmes qui les assaillent au quotidien. Ils ont pour noms, chômage, mévente des produits agricoles, mauvais état des routes dans plusieurs contrées, destruction des commerces le long des rues…
Pour l’ancien ministre Daniel Anikpo, invité à cette rencontre, la résolution des problèmes de la Côte d’Ivoire surtout la lutte contre le chômage passe par un plan d’industrialisation global et local de la Côte d’Ivoire. Un plan qui, selon lui, passe par la création de 10 pôles d’industrialisation régionale. Mais tout cela, relativise-t-il, ne peut réussir que si les ivoiriens sont unis.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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