Le Procès contre François Compaoré est « un règlement de comptes politiques », selon Franklin Nyamsi Wa Kamerun

Le procès kafkaïen du Burkina Faso contre François Compaoré : un règlement de comptes politiques déguisé en obsession de justice

Par le Professeur Franklin Nyamsi Wa Kamerun

Le rôle du penseur dans la Cité est loin d’être une sinécure. Si l’on veut servir la vérité, on doit prendre le risque de se fâcher avec tous les dogmatismes, qu’ils viennent de la raison d’Etat qui sacrifie volontiers l’individu à ses priorités ou qu’ils viennent de la furia de la justice populaire qui a soif de boucs-émissaires pour épuiser son impuissance à améliorer la condition des gens. Comme le dit le philosophe français Alain dans Le Citoyen face aux pouvoirs, il faut se tenir fermement droit contre ces deux abus et affirmer que « Nul n’a de pouvoir sur le jugement intérieur ; si on peut te forcer en plein jour de dire qu’il fait nuit, personne ne peut t’obliger à le penser ». Dans le cas de l’Affaire François Compaoré, citoyen burkinabé et ivoirien aujourd’hui menacé d’extradition vers le Burkina Faso où l’attend un procès à charge du régime de Roch Marc Christian Kaboré, j’ai mûrement pris le temps d’écouter, de lire et de comprendre, notamment depuis 2015, les différentes parties au dossier : la justice burkinabé, les membres du gouvernement burkinabé actuel issu du putsch d’octobre 2014, François Compaoré et ses avocats, la justice et les politiques français, la presse africaine, française et mondiale. L’examen de l’ensemble de ces éléments me convainc qu’on peut dire de François Compaoré, ce que l’écrivain tchèque Franz Kafka dit de son personnage principal, Joseph K…, dans le célèbre roman Le Procès publié en 1925:

« On avait sûrement calomnié Joseph K… car, sans avoir rien fait de mal, il fut arrêté un matin. »

J’affirme, en mon âme et conscience d’intellectuel et de citoyen, et contre la vulgate médiatique fabriquée de toutes pièces par le régime Burkinabé de Christian Roch Kaboré et les relais médiatiques de la politique politicienne française, que l’ensemble des éléments soumis à mon analyse me convainc des quatre vérités suivantes :

-1) Le citoyen Paul François Compaoré , interpellé par la police française à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle en vertu d’un mandat d’arrêt international du Burkina Faso le 29 octobre 2017, n’est pas l’assassin de son ex-chauffeur David Ouédraogo et rien ne prouve, à ce jour, qu’il ait participé de près ou de loin à son assassinat ;

– 2) Le citoyen Paul François Compaoré n’est pas l’assassin de Norbert Zongo, d’Abdoulaye Nikiema, d’Ernest Yembi Zongo, de Blaise Ilboudo et rien ne prouve, jusqu’à ce jour, qu’il ait de près ou de loin contribué à les faire assassiner ;

-3) Le citoyen Paul François Compaoré est faussement présenté dans les médias comme un assassin, alors même que les prétendus faits qu’on lui reproche se nomment réellement « incitation à assassinat » ; lesquels faits d’incitation à assassinat n’ont jamais été établis, ni par la justice burkinabé, ni par la justice française, ni par les médias ;

-4) Le citoyen Paul François Compaoré est par conséquent clairement victime d’un acharnement et d’une persécution politiques franco-burkinabé, en raison de sa filiation avec l’ancien Président du Burkina Faso Blaise Compaoré, que le régime de Roch Kaboré considère comme une menace et que les régimes français depuis François Hollande ont décidé d’écarter du jeu politique burkinabé en raison de son autonomie géopolitique croissante envers le réseau tutélaire françafricain ;

Je vais donc consacrer, à compter de ce jour, une série de quatre contributions pour établir clairement ces quatre thèses fondamentales, qui me permettent de conclure en ce 20 juin 2019 à la stricte et totale innocence du citoyen François Compaoré et à l’injustice caractérisée de la procédure d’extradition qui menace de le livrer aux juges stipendiés du régime révisionniste et anti-républicain de Christian Roch Kaboré au Burkina Faso. J’en appelle d’ores et déjà à la justice française et à la justice burkinabé, mais également aux opinions africaines et mondiales, afin que cesse le lynchage éhonté d’un homme qu’on traque uniquement parce qu’on veut empêcher son frère de continuer de contribuer à l’éveil géopolitique de son pays et de l’Afrique. Je m’engage, en mes âme et conscience, à contribuer intellectuellement à déconstruire cette effroyable et inhumaine injustice, basée sur une véritable stratégie de manipulation des faits, des émotions et de la mémoire.

Commentaires Facebook