Et si Semlex était au cœur de la grogne contre les nouvelles CNI en Côte-d’Ivoire ?

Par Connectionivoirienne

La grogne contre les nouvelles cartes d’identité en Côte-d’Ivoire ne fait que prendre de l’ampleur. Mise à part le prix de 5000 francs cfa jugé élevé par une grande partie de la population ivoirienne, la méthode d’attribution du marché (gré à gré) et la nature même de la société bénéficiaire, intriguent et font douter de la volonté de transparence dans ce dossier hautement sensible, à 17 mois de la prochaine présidentielle en 2020.

Ce que l’on sait pour le moment de Semlex

La Suisse a dû récemment retirer un marché accordé à une filiale de Semlex, basée en Lituanie, spécialisée dans la fabrication de documents d’identification à moindres frais. Selon la presse suisse, la société lituanienne Garsu Pasaulisa UAB et sa «société mère» belge Semlex sont «raisonnablement suspectées d’avoir versé des pots-de-vin à des fonctionnaires et d’avoir falsifié des passeports et des documents de visa».

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Garsu Pasaulisa UAB

 

Le fils du président ivoirien Alassane Ouattara, David Ouattara, s’est en effet personnellement investi pour que Semlex remporte le marché. Il s’agît d’un contrat de 12 ans portant sur la somme de 460 milliards de FCFA en vue de la réalisation de 36 millions de documents biométriques. Le ministre d’Etat Hamed Bakayoko, Adama Bictogo et Sidi Kagnassi, qui soutenaient chacun, des entreprises ayant soumissionné à cet appel d’offres, auraient tous plié l’échine devant le fils du président. (La lettre du Continent). Selon des informations de ce site, cette version « officielle » ne clocherait pas, il n’y aurait jamais eu d’appel d’offre dans ce dossier.

La société belge Semlexest empêtrée dans une affaire de blanchiment d’argent et de corruption. Le parquet fédéral belge avait fait exécuter, en janvier 2018, des perquisitions au siège de la société uccloise Semlex et au domicile de son patron, Albert Karaziwan. La justice belge reproche principalement à Semlex la manière dont elle obtient des contrats de fourniture de systèmes d’identification et de documents d’identité biométriques en Afrique. Les Comores sont citées mais le cas le plus connu et qui a fait déborder le vase est celui de la République démocratique du Congo (RDC), où cette société était de connivence avec un proche de l’ancien président Joseph Kabila, à qui elle reversait d’importantes rétro-commissions.

Sylvie Kouamé

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