L’ex-patron des patrons algériens, Ali Haddad, riche homme d’affaires proche du président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika, a été écroué mercredi, quelques jours après son arrestation à un poste-frontières avec la Tunisie, a annoncé son avocat.
M. Haddad « a été placé sous mandat de dépôt ce matin à 06H00 (05h00 GMT), après avoir été entendu par le juge d’instruction » d’un tribunal d’Alger qui l’a inculpé pour la « détention d’un deuxième passeport », pourtant « délivré par une autorité officielle », a déclaré Me Khaled Bourayou à l’AFP. « Il est incompréhensible qu’on puisse mettre quelqu’un en prison pour la détention d’un passeport délivré légalement par l’administration », a-t-il estimé.
La loi algérienne interdit d’être titulaire « de plus d’un titre de voyage de même nature ».
Selon la chaîne d’information Dzaïr News, propriété du groupe médiatique de M. Haddad, celui-ci est en « détention préventive pour une durée de 30 jours ».
Également patron du premier groupe de BTP privé d’Algérie, M. Haddad a été arrêté le week-end dernier à un poste-frontière avec la Tunisie, après la fouille de sa voiture et la découverte d’environ 5.000 euros en devises, plus des dinars algériens, qu’il aurait dû déclarer à la Douane, ainsi que de deux passeports à son nom.
Il n’est pas clair si M. Haddad a été en outre inculpé « d’infraction à la législation sur les changes » par le premier juge d’instruction auquel il a été présenté près du lieu de son arrestation avant son transfert à Alger.
Au lendemain de son arrestation, la justice a annoncé l’ouverture d’enquêtes sur des faits de corruption et de transferts illicites de capitaux. Elle a également interdit à un certain nombre de personnes de quitter l’Algérie, sans donner de noms, mais la presse a cité une dizaine d’influents hommes d’affaires, tous liés à l’entourage du chef de l’Etat.
M. Haddad est accusé par ses détracteurs d’avoir bénéficié d’importantes commandes publiques qui lui ont permis de muer son entreprise familiale en géant national du BTP, à la faveur de ses liens privilégiés avec l’entourage du chef de l’Etat.
M. Haddad a démissionné le 30 mars de la présidence du Forum des chefs d’entreprise (FCE), principale organisation patronale d’Algérie, dont il avait renforcé le rôle d’instrument de soutien politique au chef de l’Etat et où son autorité était contestée depuis le début du mouvement de contestation contre M. Bouteflika, le 22 février.
Lâché par les principaux piliers de son régime, M. Bouteflika a démissionné mardi.
AFP avec lorientlejour.com
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