Le Forum commencera lundi 4 mars dans l’après-midi, dans l’amphithéâtre Babacar Ndiaye, au siège de la Banque africaine de développement
ABIDJAN, Côte d’Ivoire, 8 février 2019/ — « L’avenir de la jeunesse africaine ne se trouve pas au fond de la mer Méditerranée ; il se trouve ici sur le continent », selon Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org)
« Un autre regard sur la migration est non seulement possible, mais nécessaire », affirme Sibry Tapsoba, directeur du Bureau de coordination des Etats en transition
Peut-on vraiment parler de crise migratoire ? L’Europe est-elle menacée par une invasion migratoire africaine ? Que peut apporter la migration aux pays de départ, de transit et de destination ?
Ces questions et bien d’autres seront débattues par les participants à la troisième édition du Forum africain pour la résilience (FAR) organisé les 4, 5 et 6 mars 2019 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, par la Banque africaine de développement sur le thème « Fragilité, Migration et Résilience ».
Le Forum commencera lundi 4 mars dans l’après-midi, dans l’amphithéâtre Babacar Ndiaye, au siège de la Banque africaine de développement, par une session d’échanges de haut niveau sur les questions migratoires entre des chefs de gouvernements de plusieurs pays africains, des ministres en charge de ce portefeuille ainsi que des responsables d’institutions spécialisées.
Ensemble, décideurs politiques, représentants d’organisations internationales, chercheurs, figures de la société civile et hommes d’affaires examineront les enjeux des mouvements migratoires en lien avec la fragilité et la résilience.
En 2016, les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) indiquaient que 65 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur lieu de résidence habituelle.
Le Forum africain pour la résilience 2019 va ainsi se pencher longuement sur les défis posés par la migration tels que la sécurité, le chômage des jeunes, les questions liées au genre, les effets du changement climatique.
Débats directs, sans tabou ni à priori
Une plénière spécifiquement dédiée aux « solutions innovantes dans le domaine de la migration », y compris financières, va permettre de mettre en évidence comment la pauvreté et l’absence des perspectives d’emplois deviennent des puissants vecteurs de migration et d’instabilité.
Le triptyque « Migration-Sécurité-Développement » sera au cœur des débats d’une autre session plénière au cours de laquelle les participants passeront en revue le trafic illicite de migrants, l’impact des resserrements des contrôles aux frontières, afin de battre en brèche certaines idées reçues sur la migration.
Plate-forme unique d’échanges et de débats, le Forum, organisé par le Bureau de coordination des pays en transition de la Banque africaine de développement (RDTS), avec le soutien de l’Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC), discutera également en plénières et lors des sessions parallèles de formidables opportunités qu’offre la migration pour les pays de départ, de transit et de destination.
« Nous voulons des échanges directs sans tabou, ni à priori sur la migration. Nous souhaitons que les participants discutent en toute liberté des défis et opportunités posés par les mouvements migratoires. Au final, nous attendons que soient identifiées les meilleures initiatives à prendre pour remédier à la fragilité et consolider la résilience à travers des réponses adéquates aux défis migratoires », a soutenu Sibry Tapsoba, directeur de RDTS.
Les mouvements migratoires à l’intérieur du continent africains seront évoqués lors d’une session parallèle intitulée « défis et politiques de la migration intra-africaine » tandis qu’un autre atelier parallèle portera sur « changement climatique, migration et renforcement de la résilience ».
Outil novateur, souple et efficace
Les débats de la troisième édition du Forum bénéficieront de l’apport du nouvel outil d’Evaluation de la résilience et la fragilité des pays (ERFP) (https://bit.ly/2GeJaLn) qui prend en compte la notion de pressions intérieures et extérieures subies par le pays et celle de capacités à développer pour y faire face.
Pour la première fois dans l’histoire des outils d’évaluation de la fragilité et la résilience, l’ERFP introduit par ailleurs les critères « d’effets de contagion régionale » et « de changement climatique ».
« C’est un outil souple, efficace et facilement applicable. Il permet de mieux cerner les poches de fragilité et de trouver ensuite les réponses appropriées pour renforcer la résilience. Je suis sûr qu’il apportera une réelle valeur ajoutée à nos échanges », a ajouté M. Tapsoba.
Outre le choix de la migration comme thème de la troisième édition, la Banque travaille étroitement sur cette thématique avec l’Union africaine, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la société civile africaine et les milieux d’affaires du continent.
Le président de la Banque, Akinwumi Adesina, siège dans le Panel de haut niveau sur la migration, présidé par l’ancienne chef de l’Etat du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, aux côtés de 15 autres personnalités parmi lesquelles la Secrétaire générale de la CEA, Vera Songwe et l’ancien Premier ministre du Sénégal Aminata Touré.
La Banque a lancé en outre le programme « Emplois pour les jeunes en Afrique » (https://bit.ly/2RJf445) qui vise à offrir des opportunités d’emplois, notamment dans le secteur agricole, à la jeunesse africaine et à lui éviter de céder aux sirènes de la migration à tout prix.
« L’avenir de la jeunesse africaine ne se trouve pas au fond de la mer Méditerranée ; il se trouve ici sur le continent », a coutume de répéter Akinwumi Adesina, président de la Banque.
Plus de 300 participants avaient pris part en 2018 à la seconde édition du Forum africain pour la résilience (https://bit.ly/2WRzJGH), qui avait pour thème principal « Renforcer la résilience des populations au bas de l’échelle ».
Encore plus de participants sont attendus à l’édition 2019 du FAR, en raison de l’actualité des débats sur les flux migratoires en Afrique, en Europe, aux Etats-Unis et dans le reste du monde, mais aussi de l’opportunité de leur trouver des solutions consensuelles et durables.
APO
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