Ce mardi en conférence de presse, les porte-paroles du Rhdp issus du dernier réaménagement effectué par Alassane Ouattara étaient face à la presse au Qg du parti à Cocody Vallon. L’objet de cette conférence était de confirmer le congrès du 26 janvier 2019 et informer la presse de la gestion de la période transitoire qui court jusqu’au dit congrès.
C’est que, face au refus catégorique de Bédié de revenir au Rhdp tel que conçu par le Rdr et ses dirigeants, Alassane Ouattara, désormais seul maître à bord a décidé de passer à la vitesse supérieure. Après une réunion de haut niveau qu’il a présidée la semaine dernière, un congrès est fixé le 26 janvier pour mettre en place définitivement les organes du nouveau parti. Dans la même veine, les partis politiques anciennement membres du groupement politique Rhdp qui avaient six à dix-huit mois pour se dissoudre dans le Rhdp ont désormais trois à six mois, selon la volonté d’Alassane Ouattara qui intègre désormais le désapparentement du Pdci originel.
Le ministre Kobénan Kouassi Adjoumani, principal animateur de la conférence, s’est longtemps étendu sur la vision du nouveau parti dans sa configuration de l’après 26 janvier. ‘’La volonté du président est de mettre sur pied un parti véritablement national, débarrassé de tous les accents claniques, tribaux ou régionaux. Un parti qui sera le creuset du rassemblement de tous les Ivoiriens, de toutes les origines, de toutes les conditions sociales qui aspirent à la paix, à la réconciliation nationale, qui rêvent d’un pays stable et développé, d’un progrès partagé, d’une justice sociale…’’, a indiqué le porte-parole principal Adjoumani Kobénan. Des propos qui sonnent comme un défi sinon une gageure. A moins qu’Alassane Ouattara ait changé de vision et réalise à présent que le pays n’est pas réconcilié et qu’il décide de naître de nouveau au sens des écritures saintes. Sinon comment comprendre qu’à son arrivée en 2011 dans les conditions où il avait presque réduit à néant toutes les poches de résistance et que rien ne pouvait gêner significativement son action, il n’a pu réaliser la nécessaire réconciliation misant plus sur la division de l’opposition du Fpi et qu’il se mette à rêver en 2018 de réaliser cet exploit. À un moment où son bilan de sa réconciliation est jugé négatif par la plupart des observateurs sérieux. A un moment, où son principal allié Henri Konan Bédié nourrit plus le désir d’en découdre et que le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro s’émancipe de plus en plus du ouattarisme. A un moment où le Rdr lui-même, épine dorsale du futur Rhdp unifié a mal à sa cohésion, écartelé en plusieurs factions qui se combattent. L’on sera curieux de savoir comment ouattara construira du solide et du durable dans des conditions aussi défavorables que tumultueuses. Bien sûr qu’il pourra compter sur un noyau de cadres issus du Pdci et des autres partis satellites mais qui seront plus préoccupés par leur sort personnel, leur destin qu’un vrai objectif de rassemblement des fils de Côte d’Ivoire.
Deuxième défi, Adjoumani annonce que le congrès du 26 janvier sera organisé au stade Houphouët-Boigny comme pour rappeler au souvenir Houphouët-Boigny qui réussit l’exploit du parti unique au stade Géo André au début des années 60. Le stade Houphouët-Boigny dans sa dimension actuelle fait 35 mille places. On se souvient qu’au plus fort de la cohésion au Rhdp peu avant la présidentielle de 2015, les 200 mille personnes annoncées par les organisateurs n’avaient pu être atteints. Moins de trente mille personnes s’étaient mobilisées malgré les moyens de transport mis à disposition. Au moment où cette cohésion est entamée, le Rhdp nouveau pourra-t-il remplir ce stade et démontrer ainsi à l’opinion sa force de mobilisation et le fait que les Ivoiriens font vraiment le choix du Rhdp entre les différentes offres politiques.
Hervé Coulibaly
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