Grèves des fonctionnaires en Côte-d’Ivoire: Les autorités expliquent les mesures «en faveur des travailleurs»

• Plus de 600 milliards de FCFA injectés depuis 2011

Face aux remous sociaux et mouvements de grève qui secouent des secteurs de la Fonction publique ivoirienne, notamment la grève des agents de la santé réunis au sein de la CORDI-Santé, le Directeur de Cabinet Séraphin OKA et le directeur général du ministère de la Fonction Publique Aka Koffi Bernard, ont co-animé une conférence de presse, lundi 19 novembre 2018, au Plateau.
Ils ont expliqué aux journalistes les responsabilités des organisations syndicales, au regard de la loi et de leurs engagements pris en signant le protocole d’accord, portant sur la trêve sociale le 17 août 2017. D’entrée de jeu, Séraphin Oka, explique qu’il y a deux semaines de cela que Cordi-Santé, a mis à exécution un préavis de grève alors que les voies du dialogue n’avaient pas été épuisées. Ce qui a valu une déclaration du gouvernement par l’entremise du ministre de la Fonction publique, Issa Coulibaly. L’autorité ministérielle lors de cette déclaration a annoncé des mesures, puis exhorter les grévistes à emprunter la voie du dialogue. Le Directeur Général du ministère de la Fonction Publique, a quant à lui, précisé le cadre dans lequel les revendications des fonctionnaires par le biais de leurs organisations syndicales peuvent intervenir et prises en charge par les autorités. Et ce, afin d’éviter par anticipation des sanctions contre les fonctionnaires et agents à en croire M. Aka Koffi Bernard. Il a expliqué que depuis la loi 92-571 du 11 septembre 1992 relative aux modalités de grève dans le secteur public, ce type de question est encadré de façon précise.

‘’Quand un différend nait, les organisations syndicales s’adressent d’abord au Directeur Général de ce service et discutent dans le cadre de ce qu’on appelle la conciliation préalable. S’il n’y’a pas d’entente, ils vont vers le chef du département ministériel’’, fait-il savoir.

Revenant sur la grève des agents de la santé, le DG du ministère de la Fonction publique note que le ministre de la santé a rencontré à 32 reprises les organisations syndicales. Dans le processus de négociation, poursuit-il son raisonnement, c’est lorsque cette voie échoue, que le ministre en charge de la Santé s’associe à son collègue en charge de la Fonction Publique pour qu’ensemble, les deux autorités trouvent une solution heureuse à cette crise. Si les négociations n’aboutissent pas, les grévistes s’adressent au chef du gouvernement parce que celui-ci dispose de plus de ressources pour prendre en charge et traiter ce type de questions. C’est seulement après avoir suivi tout ce processus, que les organisations syndicales sont autorisées à déposer un préavis de grève.

Toutefois, poursuit le conférencier, pendant cette période de préavis, les discussions continuent. Aucune porte n’est fermée. Pour preuve, pendant la fronde sociale de janvier 2017, ce sont huit membres du gouvernement qui ont participé aux négociations. Ces derniers ont également pris part à la signature de la trêve sociale le 17 Aout 2017. Dès lors, le gouvernement s’est penché sur le renforcement du processus de conciliation pour éviter que ce type d’événement se répète. Quand deux parties s’accordent sur quelque chose, elles se doivent de le respecter, selon lui.

‘’S’agissant du gouvernement, il a respecté ses engagements. Car le 31 décembre 2016, avant même que la grève ne soit déclenchée, 600 milliards de FCFA ont été dépensés par le gouvernement pour la rémunération des agents et fonctionnaires de l’Etat. Mieux, depuis 2009, un certain nombre de points de revendications ont abouti. Notamment la grille particulière accordée aux médecins, aux agents des eaux et forêts, des affaires maritimes et de l’enseignement supérieur’’, fait-il remarquer. Ces avantages particuliers, à en croire le Directeur Général, étaient payés au 1er juin 2011 à 50%, au 1er janvier 2014 on est passé à 75% pour arriver au paiement intégral à savoir 100% en janvier 2015. A cela s’ajoute la revalorisation de la grille salariale au niveau du corps diplomatique en janvier 2013. C’est tout ceci qu’on estime à plus de 600 milliards de FCFA.

Il faut rappeler que selon la loi des finances portant budget de l’Etat, au titre de l’année 2018, il est prévu la mise en œuvre de sept mesures salariales. A savoir le paiement de la première tranche du stock des arriérés d’un montant de 34 milliards FCFA, la bonification indiciaire catégorielle de 150 ou 100 points pour un coût de 17,5 milliards de FCFA. L’institution d’un régime indemnitaire particulier au profit des personnes pénitentiaires pour un coût de deux milliards de FCFA. La revalorisation de l’indemnité contributive au logement pour un coût d’un milliard de FCFA. L’octroi aux pompiers civils d’une indemnité contributive aux logements pour un cout d’un milliard de FCFA. L’intégration à la Fonction publique d’agents journaliers pour un coût de 0,5 milliards FCFA et le précompte à la source au profit des syndicats. Au regard de cet effort, l’Etat invite tous les agents et fonctionnaires à privilégier la voie du dialogue.

David Gogbé, correspondance particulière

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1 réflexion au sujet de « Grèves des fonctionnaires en Côte-d’Ivoire: Les autorités expliquent les mesures «en faveur des travailleurs» »

  1. L origine des grèves actuelles remonte à …1999.

    Avec le coup d état, la tentative de coup d état, la rébellion et les dix ans vegetatives de la côte d ivoire, comparativement aux autres pays de même niveau en 1999, les fonctionnaires ont décroché des acquis sociaux.

    Regardez bien les arguments de motivation des adhérents « au Sénégal, au Ghana ils ont tel ou tel niveau de tel ou tel avantage social… ». Effectivement on est très loin des standards de pays de même niveau de développement.

    Ajouter à ce décrochage, le prix de la paix social acheté, on comprend que la solution est d abord morale.

    Or du pdci ou rdr via le rhdp au fpi aucun gouvernement ne peux dire moralement a un syndicaliste de ne pas revendiquer au vu des sommes astronomiques hors budget que la paix a nécessité.

    Bien que, le pdci à la rigueur peut apparaître comme un négociateur crédible. Mais à y voir de près..

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