« Et Simone n’a ni haine ni rancœur »…en Côte-d’Ivoire

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Partisans et adversaires attendaient cette prise de parole officielle de Mme Simone Gbagbo. Elle a parlé. Elle a parlé avec des mots qui valent leur pesant d’or. Elle a parlé avec son cœur, sa foi. Simone n’a ni haine ni rancœur.

A-t-elle été éprouvée en actes et en paroles durant ces 7 longues années de détention, du Golf Hôtel à l’École de Gendarmerie ? Assurément oui. Mais, elle n’en dit mot. Non pas parce qu’elle a été bien traitée de tout temps, mais parce que « les choses anciennes sont passées. Et toutes choses sont devenues nouvelles ». Irréversiblement lancée sur la route du pardon et de la réconciliation vraie, il n’est pas dans les habitudes de Simone de ressasser le passé ou s’apitoyer sur son sort.

Simone n’a donc ni haine ni rancœur.

Bien au contraire, elle a su s’élever au-dessus des contradictions internes et nationales pour inviter avec insistance à aller une véritable réconciliation. Sachant que dans tous les camps, il y’en a qui prospèrent sur le fil de la division, c’est un chantier qui ne sera pas de tout repos.

Elle s’est exprimée à l’occasion d’une cérémonie d’Actions de grâce et non à un meeting politique. Là réside donc toute la symbolique de la cérémonie.

Malheureusement, il nous a été donné de lire çà et là et d’entendre aussi dire qu’elle fait trop allusion à Dieu dans ses propos.

Répondez à ceux qui s’en offusquent que quand on sort vivant(e) des décombres de sa résidence, après un bombardement intensif et sauvage par des hélicos, on ne peut qu’être reconnaissant(e) à DIEU.

À ceux-là, j’aimerais juste leur rappeler ce que Jean Marc SIMON, ambassadeur de France de 2009 à 2012, révélait dans ses mémoires sur la crise ivoirienne de 2011 in « Secrets d’Afrique – Le témoignage d’un Ambassadeur » paru en mars 2016, Édition Cherche Midi : « A LA TOMBÉE DE LA NUIT (du 10 au 11 avril 2011), 89 MISSILES SERONT TIRÉS » sur la résidence présidentielle.

Quand on sort donc vivant des décombres de la résidence, et aussi de prison (parce que beaucoup ont perdu la vie en prison ou en exil), on est d’abord reconnaissant(e) à Dieu.

Simone n’a ni haine ni rancœur.

Franck Toti
Journaliste

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