La Côte d’Ivoire veut plafonner sa production de cacao à 2 millions de tonnes par an

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Plus question de stratégie à la hausse. La Côte d’Ivoire veut maîtriser sa production de cacao afin de s’affranchir de la volatilité des cours. Un dessein que le pays espère concrétiser en s’alliant avec le Ghana.

La Côte d’Ivoire entend bien limiter sa production de cacao après avoir atteint un niveau record de 2 millions de tonnes de fèves au terme de la dernière campagne 2016-2017. L’information a été donnée par Yves Koné, le directeur général du Conseil Café-Cacao, au cours sur d’une rencontre réunissant l’ensemble des acteurs de la filière à Yamoussoukro.

«Tous les programmes liés à la hausse de la production ont été suspendus. C’est une décision des autorités dans l’optique de stabiliser la production de cacao autour de 2 millions de tonnes», a-t-il indiqué à la télévision ivoirienne.

Abidjan, qui a développé une grande expertise dans la recherche en matière de cacao, a mis en place des plants plus performants à l’image du «cacao Mercedes» pouvant entrer en production au bout de 12 mois, contre 4 à 5 ans dans les années 1960. Mais le pays, convaincu d’avoir gagné la bataille de la quantité, veut désormais mettre l’accent sur la durabilité et la qualité de sa production et surtout sur la transformation locale de ses fèves.

Cette nouvelle orientation de la stratégie du pays vise à faire face à la forte volatilité des cours mondiaux de fèves -les cours ont chuté de près de 40% entre octobre et novembre 2016- et à tirer une meilleure plus-value de sa production.

Pour soutenir cette ambition, le pays s’est allié avec le Ghana, l’autre grand producteur mondial, avec qui il entend construire un cartel mondial du cacao. Abidjan et Accra ont d’ailleurs décidés d’une politique commune dans le secteur et, pour montrer qu’ils sont sur la même longueur d’onde, les nouveaux partenaires vont fixer conjointement, début octobre prochain, le prix minimum d’achat des fèves à leurs paysans.

Il faut noter que les deux pays bénéficient d’un financement de 1,2 milliard de dollars de la Banque africaine de développement (BAD) pour la mise en place d’unités de stockage communes afin d’influer sur la fixation des cours à l’échelle internationale.

Avec 60% de l’offre mondiale du cacao, le Ghana et la Côte d’Ivoire sont bien décidé enfin de s’émanciper du diktat des négociants. Une vision qui a tout de même mis plus de cinq décennies à se concrétiser.

Afrique.le360.ma

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