En Côte d’Ivoire des journalistes réclament plus de liberté pour la presse

Tous les 3 mai, la journée internationale de la liberté de la presse est célébrée. En Côte d’Ivoire, depuis quelques années les journalistes organisent une marche à cette occasion. Que représente exactement cette journée ? Des journalistes ivoiriens se sont exprimés sur Afrikipresse.

Amos Beonaho, ancien président de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) « Plus d’ouverture de l’espace audiovisuel en Côte d‘Ivoire comme dans les autres pays Africains’’

« Le 3 mai pour nous journalistes, c’est un jour de célébration de la liberté de la presse fille aînée de toutes les libertés démocratiques de nos jours. Mais, c’est surtout un moment de bilan et de réflexion prospective. Quels sont les acquis ?Ou bien quel est l’état de la liberté de la presse en particulier ? Au total, il y’a un acquis majeur au niveau de la loi comme la suppression des peines privatives de la liberté, et même au niveau de l’interpellation pour des délits de presse. Mais il faut se battre pour des amendes moins lourdes, une régulation vraiment indépendante, et non à la solde du pouvoir politique. Le point de chute de cette marche est un symbole. Il faut plus d’ouverture de l’espace audiovisuel en Côte d‘Ivoire comme dans les autres pays Africains. Plus d’ouverture et de liberté d’information et de débats dans les médias d’Etat ».

Alain Patrice Ahimou « En Côte d’Ivoire, la liberté de la presse n’a pas encore acquis ses fondements juridiques’’

« Cette marche revendique à priori l’arrêt des violences faites aux journalistes, ainsi que les pressions judiciaires comme on a pu le constater ces derniers temps. Elle s’insurge également contre la précarité de journalistes en Côte d’Ivoire. La liberté de la presse n’a pas encore acquis ses fondements juridiques, parce qu’après la libéralisation de la presse écrite en 1991, il n’y a toujours pas eu la libéralisation de l’audiovisuel encore moins, celle des médias publics qui sont toujours sous le contrôle de l’exécutif. Cela est contraire aux principes sur les médias de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples ».

Sylvain Dakoury ‘’Cette marche réaffirme notre volonté d’être libre dans notre métier’’

« Cette journée est importante en ce sens qu’elle nous permet de voir où nous en sommes, au niveau des baromètres de la liberté de la presse dans notre pays. Sommes-nous réellement libres ? Dans tous les cas, au-delà de nous rassembler, elle permet de répondre à de nombreuses questions qui restent trop souvent posées, notamment la libéralisation de l’audiovisuel. Cette journée nous permet de nous fixer d’autres objectifs et réaffirme notre volonté d’être libre dans l’exercice de notre métier. C’est un message fort à l’endroit des décideurs ».

Aboubacar Ouakaltio Ouattara ‘’C’est un moment de partage entre nous employés de presse’’
« Cette marche, on ne le dit pas assez, est l’expression d’une solidarité agissante entre tous les acteurs des médias en Côte d’Ivoire. C’est aussi un moment de partage de nos vécus quotidien, concernant notre situation d’employés de presse, et cela nous fait prendre conscience que nous sommes les principaux acteurs et artisans de notre liberté ».

Propos recueillis par Roxane Ouattara

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