Côte-d’Ivoire: Un vaste trafic de voitures de luxe mis au jour par la douane

Cette affaire avait été révélée par le journal satirique ivoirien L’Eléphant déchaîné. En l’espace d’un peu plus d’un an, plus d’un millier de grosses cylindrées ont été immatriculées frauduleusement, sans suivre le processus normal de dédouanement par le Guichet unique automobile.
Des Audi, Porsch, Maserati, des 4×4 Land Rover. En tout, ce sont plus d’un millier de véhicules de luxe neufs importés, qui ont été immatriculés entre début 2017 et le premier trimestre 2018, sans que la douane ivoirienne n’ait perçu le moindre franc CFA.

C’est mi-avril, à l’issue d’un contrôle de routine, que les services douaniers du port d’Abidjan notent des incohérences entre leurs fichiers informatiques et physiques. L’Inspection générale des douanes est alors saisie et au bout de deux semaines d’enquête, elle met au jour la vaste fraude.

« Ce que nous avons constaté, c’est que lorsque les véhicules sont importés, soit des fausses déclarations en douane sont présentées, soit on ne présente aucune déclaration et on réussit à immatriculer le véhicule via un circuit parallèle. On a affaire à un réseau de trafic d’importation de véhicules de luxe à fort potentiel fiscal en collusion avec certains responsables de la plateforme du Guichet unique automobile », explique le colonel Albert Kadio, l’inspecteur général des douanes.

Le Guichet unique automobile regroupe sur un même site l’ensemble des structures en charge des dossiers de dédouanement et d’immatriculation. Des services de l’administration : tels que la douane, les ministères du Commerce et des Transports et des entreprises privées telles que Quipux ou Côte d’Ivoire Logistique.

Selon l’inspection générale des douanes, tous les maillons de la chaîne seraient impliqués dans la fraude. Avec des frais de dédouanement qui varient selon les modèles entre 10 et 20 millions de francs CFA (15 000 et 30 000 euros), les pertes de recettes pour l’Etat ivoirien sont donc importantes.

La douane ivoirienne a porté plainte et une enquête a été ouverte vendredi et confiée à un juge d’instruction.

RFI

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7 réflexions au sujet de “Côte-d’Ivoire: Un vaste trafic de voitures de luxe mis au jour par la douane”

  1. Conflit d’intérêt !!

    La douane étant indexée, on ne saurait s’attendre à ce qu’elle mène enquête, encore moins à ce qu’elle porte plainte !!

    Il faut un audit externe et profond (et incorruptible) qui pourrait confronter tous les acteurs à leurs responsabilité et relever les failles du système !!

    Pour ceux qui connaissent le circuit de dédouanement de voiture, ils savent qu’il est extrêmement difficile de se soustraire à la douane, sans qu’il n’y ait de complicité à très haut niveau dans cette douane !!

    Le poisson pourrit par la tête !!

    Dabakala !!

  2. L’inspection générale des douanes est habilitée à mener sa propre enquête interne dans la mesure où des brebis galeuses dans ses rangs sont manifestement impliquées.
    Il n’y a aucun conflit d’intérêt, c’est aussi à cela que ça sert l’inspection générale des douanes, de la police, de la marine, de l’armée, de la gendarmerie, etc…

    Ensuite la douane est dans son bon droit de porter plainte et le juge d’instruction en tant qu’acteur « indépendant » va s’atteler à démêler tout ça en remontant toute la filière pour situer les implications et les responsabilités de chacun.

  3. Tout se comprend!

    ce mépris des chauffeurs à l’intérieur des voitures de luxe en cas de différent dans la circulation est du au sentiment d’impunité qu’ils ont! N’ont ils pas sorti leur grosse voiture sans payer de droit de la douane, toi petit conducteur tu vas leur dire quoi s’ils ont fait une fausse manœuvre?

    A la réflexion, celui qui va mettre la lutte contre la corruption et l’impunité à la tête de son programme de gouvernent avec des objectifs clairs et réalistes, une méthodologie claire impersonnelle et rigoureuse peut avoir des voix en 2020!

    On peut tout reprocher au DP de l’éléphant d’afrique mais il faut lui reconnaitre une constance dans les enquêtes sur ce genre d’affaires.

  4. Oui, mon cher @Dabakala, le poisson pourrit par la tête. Qui a oublié les 19 tonnes d’effets dits « personnels » entrés en Côte d’Ivoire sans payer un kopeck à la douane ? Je ne crois pas non plus à la génération spontanée.

  5. @petit Balèze

    Telles que les choses se présentent, on peut croire que ce ne sont pas les brebis galeuses dans les rangs qui sont impliquées dans ce commerce, mais plutôt des bergers galeux au plus haut niveau.

    Aucune enquête ordonnée par un coupable ou complice, à haut niveau n’aboutit jamais !!! Ce sera donc une affaire sans fin !!

    Voici pourquoi le conflit d’intérêt !!

    les enquêtes internes de la douane auraient de la valeur si elles s’orientaient vers des clients de la douane et des dysfonctionnements internes.

    Mais on ne saurait demander à une inspection générale des douanes de confondre un directoire générale des douanes tout entier, compromis dans un commerce de véhicules !!

    On se comprend !!

    Dabakala !!

  6. Trop parler donne dagbè, ça ne va pas aller quelque part. Je suis sûr que ce juge d’instruction est trop content à l’heure actuelle, il va, si ça n’est déjà fait, enfin pouvoir construire son premier immeuble.

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