Au port d’Abidjan en Côte-d’Ivoire, des camions déchargent des tonnes de café, après un mois de grève (REPORTAGE)

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Hamsatou ANABO

En file indienne, des camions stationnés depuis un mois au port d’Abidjan, en raison d’une grève, déchargent depuis vendredi des tonnes de café. « J’ai été tellement content de décharger ma marchandise aujord’hui car mon camion a été bloqué » se réjouit Dogoféré Kamagaté, transporteur.

Le 7 mars, des producteurs avaient annoncé une grève « illimitée » pour protester contre le blocage lié à la commercialisation du café en Côte d’Ivoire dont le pays est 3e producteur mondial.

Le quai grouille de monde, ouvriers, transporteurs s’activent à la décharge des sacs de café.

La poussière que dégagent les sacs de café ne semble pas gêner transporteurs et producteurs, debout devant les camions.

« Nous déchargeons par vague de cinq camions, afin de faire plus vite mais aussi d’éviter la pagaille », indique, muni d’un cache-nez, le chef de quai Patrice Kouakou. Selon lui, « 10 camions sur 172 seront déchargés par jour ».

La sueur dégoulinant sur leurs torses nus, des ouvriers déposent les sacs de café stockés dans les camions sur des planches.

« Beaucoup de camions attendent dehors, donc nous devons vite décharger les sacs de café », dit Ibrahim Salissou, ouvrier.

Muni d’une petite cuvette et d’un bol, N’gbaramou Djetouan, un agent contrôleur, prélève du café dans des sacs.

« Nous devons évaluer la qualité du produit avant l’exportation pour éviter des problèmes, surtout que ce stock a duré dans les camions », explique-il.

La température caniculaire qui prévaut sur Abidjan ne semble pas avoir d’incidence sur la joie des producteurs présents.

« Cela fait près d’un mois que deux de mes camions sont stationnés ici et aujourd’hui c’est un soulagement pour nous producteurs et transporteurs », exulte Bakary Kouyaté, producteur, debout à l’arrière de son véhicule pour superviser la décharge.

Selon le président du syndicat national agricole pour le progrès de Côte d’Ivoire (SYNAP-CI),Moussa Koné, présent sur les lieux, « le gouvernement a donné son accord pour que la Sifca-coop puisse absorber tout le café des producteurs ».

« Les producteurs de café sont très contents aujourd’hui car ils peuvent aller chercher les autres stocks qui sont dans les magasins au village », poursuit M. Koné.

La production de café de la Côte d’Ivoire est passée de 106.000 tonnes en 2016 contre 59.000 tonnes en 2017.

Le prix du kilogramme est fixé à 750 FCFA pour la campagne 2017-2018.

« Nous dormons depuis un mois devant nos camions et ce n’est pas du tout facile, je vais enfin rentrer m’occuper de ma femme malade », souffle Issa Coulibaly, transporteur.

Balai en main, Tahirou Idrissa, ouvrier, est « au chômage quand les camions ne sont pas déchargés », confie t-il en ramassant les graines de café versées devant le véhicule.

Les allers-retours des Caterpillars qui transportent les sacs de café dans un entrepôt, créent un brouhaha dans l’entrepôt.

Des ouvriers soulèvent avec habilité des sacs de café pour les faire sortir des camions, en poussant des cris.

« Ca fait au moins un mois que je ne décharge pas des sacs de café donc ces jours-ci nous aurons beaucoup de travail et j’aurai un peu d’argent », confesse Mahamadou Souleymane, ouvrier, tout enthousiaste.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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