Serge Alain KOFFI
Une quinzaine de formations politiques de l’opposition en Côte d’Ivoire dont le Front populaire ivoirien (FPI, ex-parti présidentiel) ont affirmé jeudi avoir essuyé « une fin de non recevoir » du gouvernement qu’ils appelaient à la discussion pour une reforme de la Commission électorale indépendante (CEI), chargée d’organiser les prochaines élections locales.
“A notre offre de dialogue et de concertations pour parvenir à un consensus (…) le gouvernement a répondu par une fin de non-recevoir, par courrier, en date du 26 février 2018 signé par monsieur Jeannot Ahoussou Kouadio, ministre d’Etat, auprès du président de la République, chargé du dialogue politique et des relations avec les institutions’’, ont écrit ces partis politiques dans un communiqué signé par leurs présidents respectifs.
Ces partis estiment que le gouvernement ivoirien “par (son) refus d’exécuter un acte de justice visant à rendre la CEI conforme à sa mission, place l’institution électorale dans une posture illégitime et illégale qui affecte et entache de nullité toutes les élections qu’elle est amenée à organiser’’.
Tout en dénonçant “l’attitude méprisante et belliciste du gouvernement’’, ils appellent à un rassemblement de toute l’opposition pour “empêcher de laisser germer et prospérer les graines du despotisme en Côte d’Ivoire’’.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
AFFI est où là ??
Pop !!
Enfin soyons sérieux, je ne comprends pas vraiment l’opposition. La décision de la Cour Africaine est dépourvue de force exécutoire. Elle crée simplement une obligation à la charge du Gouvernement de réexaminer la question pour s’y conformer, selon qu’il avisera. Il n’a aucune contrainte de délai. D’ailleurs nous n’avons nullement connaissance des motivations du dispositif de cette décision pour l’apprécier.
En revanche, il existe des exigences de droit plus contraignantes, telles que celles relatives à la durée du mandat de certains commissaires dont notamment son Président M. Youssouf Bakayoko.
L’argument du consensus sur le format de la CEI ne saurait non plus prospérer, en tant qu’il est le résultat effectif d’un consensus, après concertation de toutes les parties de la vie politique. La politique de la chaise vide, n’est opposable qu’à ceux qui la pratiquent. Pourtant il y a tant à dire et à faire.
Cette situation pourtant connue depuis des années, n’est discutée à chaque fois, qu’à la circonstance de l’approche d’élections. Ce n’est pas sérieux.
Il faut aller à l’essentiel et faire les bons choix
Tout ici est une affaire de consensus et de calcul politique.
L’opposition apporte son argument, l’arrêt de la cour africaine que le pouvoir aurait pu faire appliquer S’IL LE VOULAIT, même s’il n’est pas exécutoire, et le pouvoir a brandi le sien, la caractère déclaratoire de ce même arrêt qui ne s’impose pas à lui de façon formelle !!
On retient donc que le pouvoir reste et demeure le pouvoir !!
Par contre, on ne peut dire ici qu’un partie serait moins sérieuse qu’un autre.
Ce qui est c’est que les actions posées de part et d’autre peuvent mener à un regain de tension dans ce pays et à de nouvelles situations dramatiques !!
Les germes de tout développement dramatique dans ce pays sont toujours visibles et bizarrement, il y a toujours eu des gens pour s’en amuser ou les minimiser comme vous le faites !!
L’essentiel donc ce serait quoi concrètement ??
Trouver un consensus au sein de la CEI ou laisser vivre le rapport de force entre pouvoir et opposition, pour aboutir à des résultats d’élections contestés qui ne reflètent pas la réalité ?
Vous êtes essayistes politiques et surement plus apte à aborder la question mais vous nous laissez sur notre faim après avoir fustigé les seuls arguments présentés de part et d’autre pour discuter des préalables à ces élections a venir !!
Aidez nous, s’il vous plait et précisez votre point par des propositions !!
Merci !!
Pop !!
Merci Pop pour vos observations
Vous avez certainement raison. Je ferai une proposition en son temps. La reforme de la CEI ne peut pas se faire en quelques jours. C’est irréaliste de la part de l’opposition.
Je suis personnellement farouchement opposé à la poursuite du mandat de M. Youssouf Bakayoko et à tout écart au droit. Tous les moyens légaux pour y parvenir ne sont pas utilisés par l’opposition. Exemple la CEI n’a jamais été assigné en justice pour répondre de ses manquements. Ce qui ne manque pas de surprendre l’observateur.
C’est dans ce domaine que la pression de tous les démocrates doit s’exercer avec force, parce que chaque fois que nous sommes sortis du droit, nous avons connu la guerre. Le reste appartient à l’initiative des politiques, selon leurs intérêts et leurs stratégies. Moi, je fais pas de politique.
Contrairement à ce que vous avancez un peu hâtivement, je suis très préoccupé par la montée des tensions dans notre pays. Cependant, je juge anormal, que celles-ci interviennent uniquement à l’occasion d’enjeux de pouvoir (élections et perspective des avantages qu’il procure). En dehors de ces moments, ne se passe-t-il rien ?
Nous devrions commencer par une clarification idéologique et programmatique, pour donner un sens aux oppositions, afin qu’elles ne soient pas polarisées uniquement autour d’enjeu de pouvoir, mais autour d’une vision et d’un projet de société.
En ce qui concerne la CEI, elle devrait être dépolitisée pour lui assurer sa neutralité. C’est l’inverse de la démarche actuelle de l’opposition qui table sur un équilibre politique. Il existe une différence philosophique dans l’approche de la question. Une budgétisation ( dotation à la vie élective et politique) est nécessaire pour lui assurer son autonomie, suivi d’évaluations et de contrôles fréquents. Sa trop grande dépendance à l’assistance et à l’aide extérieure, constitue un risque institutionnel majeur pour notre démocratie (risque de paralysie de son fonctionnement, en l’absence de cette aide). Le périmètre même de ses missions est trop vaste par rapport à l’adéquation de ses moyens techniques et logistiques ( exemple la sécurisation des élections) ce qui entraine comme conséquence l’inclusion de la Puissance Publique détentrice de ces moyens. Donc, un élargissement de celui-ci accroit sa dépendance à l’État. Ici, encore la proposition de l’opposition n’est pas pertinente dans le sens d’une indépendance de la structure. Une plus grande incorporation technologique dans le traitement des données électorale limiterait les risques (erreurs, manipulations) liés à l’intervention humaine. Comme vous le constater c’est tout un chantier.
Notre société politique est minée par une crise de confiance. C’est pas autre chose. Dès lors, les rapports de force doivent s’inscrire dans une volonté de paix et de stabilité institutionnelle. Le Pouvoir doit y contribuer, tout comme la société civile, dont je fais partie comme vous. La CEI doit être changée avant 2020, le Gouvernement doit s’y engager et l’opposition doit l’accepter. Pour les échéances, celle-ci apparait à l’évidence impossible.
Lire : échéances 2018
Merci à vous !!
Votre contribution est claire comme de l’eau de roche. Vous ne dites pas une vérité, mais vous dites LA vérité et elle est à mon avis connue de tous, de toutes les parties en présence, opposition tout comme pouvoir.
Nous savons donc tous ce qu’il faut faire, ce dont nous avons besoin. Nous savons tous ce qui peut ramener la paix dans ce pays, et qui passe par le respect des règles, par la neutralité des institutions en charge des élections.
Je crois que le pouvoir ne veut pas de neutralité au sein de la CEI. Je crois que l’opposition réclame un équilibre politique au sein de la CEI de plein droit et légitimement, vu que le constat est fait que cette CEI est profondément politisée et favorable à un camp !!
A mon avis, tant que la CEI sera entre les mains du pouvoir et tant que le pouvoir refusera d’en faire une entité neutre (même si ici, neutre est une approche subjective, car ce qui est neutre pour moi ne l’est pas forcément pour vous – la SUISSE pendant la seconde guerre mondiale, quoi !!).
Finalement, il n’y a qu’un seul acteur politique : le pouvoir, qui s’impose à tous, dans une démocratie qui ne l’est que de nom !!
Vous dites : « La CEI doit être changée avant 2020, le Gouvernement doit s’y engager et l’opposition doit l’accepter. »
Si ce gouvernement refuse de le faire, doit-on le faire plier ??
Que faire ?
Quel est le pouvoir qui pourrait l’imposer au pouvoir !!
Je suis dubitatif !!
Pop !!