Pour les patrons de presse en Côte-d’Ivoire » la création d’imprimeries à l’intérieur du pays est vouée à l’échec « 

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Excellence Monsieur le Président de la République,
Chers confrères de la Presse nationale et internationale,
Mesdames et Messieurs

C’est un honneur pour nous de prendre la parole, devant cette auguste assemblée, pour présenter, à son Excellence Monsieur le Président de la République, au nom du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire, le GEPCI, nos voeux les meilleurs pour cette nouvelle année.
Nous formulons, pour vous et votre famille, nos voeux de bonheur et de santé. Nous joignons à ces voux Messieurs le Vice-président de la République, le Premier Ministre, le Ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste, Porte-parole du Gouvernement, les membres du Gouvernement et l’ensemble des conseillers du Cabinet présidentiel.

Excellence Monsieur le Président de la République,
 »Une année s’achève, une année commence ». Celle qui a commencé il y a exactement 25 jours est celle de tous les espoirs pour les acteurs des medias en Côte d’Ivoire, et plus spécialement pour les éditeurs de presse regroupés au sein du GEPCI, qui est le patronat du secteur de la presse écrite privée, toutes tendances et lignes éditoriales confondues.
2018 est l’année de l’espoir, de tous les espoirs, pour les éditeurs de presse. Elle marque en effet le point de départ d’une véritable prise de conscience, celle de prendre en mains les leviers de notre secteur, en affrontant dans l’union et l’unité, les écueils et difficultés qui sont les nôtres, avec le concours jamais démenti de l’Etat ces dernières années. Et si, malgré la sinistrose ambiante, la presse privée ivoirienne a pu survivre et faire la preuve de sa résilience, elle le doit à la capacité de tous ses acteurs à faire preuve d’imagination, et également au concours du Président de la République, décliné par le Premier Ministre et le gouvernement, avec le soutien du Vice-président de la République, et mis en musique par le ministère de tutelle via le Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP).
C’est cette synergie d’actions au plus haut niveau de l’Etat qui permet aux éditeurs de presse d’afficher leur optimisme et leurs espoirs pour 2018.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Notre premier motif d’espoir verra le jour dans quelques semaines, avec le lancement du premier Portail de la presse écrite ivoirienne, conçu, animé et géré par l’ensemble des éditeurs de presse de Cote d’Ivoire, avec une rédaction autonome et non partisane, si ce n’est le parti-pris des faits, de l’objectivité et de l’honnêteté
www.pressecotedivoire.ci sera en effet un outil intégrateur de l’ensemble de nos titres, et sur lequel les lecteurs pourront acheter en ligne les journaux de leur choix. C’est une véritable révolution dans l’univers de la presse nationale que celle de voir nos rédactions, aux postures aussi diverses voire antagonistes dans leurs contenus, s’accorder pour donner naissance à un  »bébé commun » qu’est le portailwww.pressecotedivoire.ci

Excellence Monsieur le Président de la République,
Notre second motif d’espoir est le vaste chantier de la distribution que nous avons entamé il y a plusieurs mois et pour lequel, dans une belle et historique unanimité, les éditeurs de presse ont donné mandat au bureau Exécutif du GEPCI de mettre fin à la collaboration avec Edipresse, pour assumer nous-mêmes la distribution de nos journaux, comme cela se fait au Sénégal, au Burkina Faso, au Cameroun, pour ne prendre que ces exemples. Nous y travaillons assidûment et comptons sur l’appui de l’Etat, à travers le mécanisme de la subvention à la distribution, pour démarrer effectivement avant la fin de cette année, de préférence dans les trois mois à venir. Celui-ci se trouve aujourd’hui dans l’impossibilité, en l’état actuel des choses, de redresser la très forte tendance baissière des ventes.
Comment vendre nos journaux si ceux-ci ne sont vendus que sur 40 pour cent du territoire national, selon le distributeur lui-même, et sont absents des nombreux points de vente ici même à Abidjan où se concentre 80 pour cent du chiffre d’affaires de la presse écrite ?
Comment arrêter la  »descente aux enfers » quand, malgré les efforts de formation, d’encadrement de nos équipes, d’amélioration du contenu éditorial de nos supports, le journal lui-même ne peut être vu à la criée, dans les kiosques et librairies ?
Les éditeurs de presse et les journalistes font régulièrement leurs autocritiques et remises en cause, et ils ne perdent pas de vue que beaucoup reste à faire pour améliorer le contenu de nos journaux. Mais la situation actuelle n’est nullement une crise de contenu, de lectorat ou  »d’achetorat », puisque l’on constate tous les jours que les populations lisent énormément. Nous vivons plutôt une crise de la distribution que le distributeur n’est pas en mesure de régler. La preuve en est que, même pour nos rares journaux vendus, il a de la peine à nous reverser ce qui nous est dû, après avoir pourtant prélevé sa quote-part de 33 pour cent sur le prix de vente des quotidiens, 37 pour cent sur les hebdomadaires et 38 à 40 pour cent sur les périodiques.
Rien ne peut donc être pire que la situation actuelle des entreprises de presse. Et cela nous conforte dans la volonté de distribuer nous-mêmes nos journaux.
Il ne nous reste plus que notre soutien indéfectible de tous les jours, pour relever, sans aucune inquiétude, ce défi. Et ce soutien, Monsieur le Président de la République, c’est bien vous.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Le troisième motif d’espoir concerne la subvention à l’impression, indiscutablement l’aide la plus importante au secteur de la presse écrite privée, puisqu’elle a atteint un cumul de plus de 2 milliards de francs CFA lors des 3 dernières années.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Au nom de l’ensemble des éditeurs de presse de Cote d’Ivoire, au nom de l’ensemble de nos journalistes, au nom du personnel de nos entreprises, je voudrais vous transmettre nos remerciements et nos sentiments de gratitude pour cet acte historique. La subvention à l’impression reste en effet, à ce jour, la plus structurante pour la presse écrite privée depuis l’indépendance.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Merci pour ce que vous avez fait. Merci d’avance pour ce que vous ferez à nouveau, tout naturellement je devrais ajouter, pour la reconduction de la subvention à l’impression, non pas pour les 3 années à venir, mais de façon pérenne.
Il reste maintenant à renforcer ces acquis, en accompagnant les entreprises de presse à acquérir, à Abidjan, une unité industrielle moderne susceptible d’assurer l’impression de l’ensemble des journaux de la presse écrite privée à des tarifs compétitifs. Autant dire que la piste de la création d’imprimeries ou d’une imprimerie à l’intérieur du pays est vouée à l’échec et n’est économiquement pas viable, comme l’ont suffisamment montré les conclusions de l’étude sur la création d’imprimerie (s) de presse à Yamoussoukro ou ailleurs.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Les éditeurs de presse de Cote d’Ivoire sont conscients que le soutien de l’Etat n’est pas sans contreparties. C’est le prix pour une presse plus responsable, plus professionnelle, plus citoyenne, plus respectueuse de l’éthique et de la déontologie.
Et cette partition, nous entendons la jouer encore plus pleinement et encore mieux. C’est le sens de la création de l’Ecole du GEPCI.
Cet espace de formation de nos collaborateurs est un retour aux fondamentaux pour améliorer nos offres éditoriales, passer en revue les techniques rédactionnelles, et transmettre les valeurs morales qui ne doivent nullement être perdues de vue par l’ensemble des acteurs de nos entreprises.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Jouer notre partition, c’est également poursuivre, en cette année d’élections locales, notre rôle citoyen en appelant à nouveau tous les organes de la presse écrite à signer, comme nous l’avions fait lors des présidentielles de 2015, la Charte des Editeurs de Presse pour des élections apaisées. Notre engagement et notre responsabilité devraient permettre à la presse, cette fois encore, d’être un catalyseur de paix et d’harmonie sociale.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Recevez, une fois de plus, les voeux les meilleurs des éditeurs de presse pour 2018, et notre infinie gratitude pour votre contribution inestimable au développement de la presse en Côte d’Ivoire,
Je vous remercie.

Patrice YAO
Président du GEPCI

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