Roxane Ouattara
Dans le district d’Abidjan, la plupart des villages Ebrié, font face à des conflits de chefferie. Très souvent, il est demandé la destitution du chef. Dogua Akeo Antoine, chef du village d’Anonkoua Kouté, n’échappe pas depuis près de 3 ans, à ce vent qui secoue presque tous les villages Atchan. En 2015, la première tentative de destitution est venue de Kimodan Césaire de la génération gnandô (génération de 2000 à 2010), reprochant au chef, le détournement des fonds du village par la vente illicite des terres et d’avoir gardé par devers lui une somme d’argent par l’État, et qui revenait à des familles. Les doyens du village ont alors demandé de réunir des preuves de l’accusation. Finalement les dissidents n’ont pas eu gain de cause. Pour ces mêmes raisons, Kouedan Ange, de la génération dougbô (génération au pouvoir, donc du chef actuel), a également tenté de destituer le chef en vain. En guise de troisième tentative, en décembre 2017, N’kayo Siméon de la génération Tchagba (génération qui prendra le pouvoir en 2020), est revenu à la charge avec les mêmes raisons. En somme, toutes ces tentatives n’ont pas réussi à faire partir le chef Dogua Akeo Antoine.
Comment peut-on destituer un chef en pays Atchan ?
Détournements de biens du village, vente illicite de terres et adultère, sont entre autres, des raisons de destitution d’un chef en pays ‘’Atchan’’, selon Mobio Barthélemy, doyen du village d’Anonkoua Kouté et chef de terre dudit village : « Je suis le seul habilité à destituer un chef. Et, ce, en public par une cérémonie officielle. Je n’ai jamais pris part à une réunion des dissidents, je leur demande de m’apporter des preuves des accusations formulées, et depuis 2015, jusqu’aujourd’hui je n’ai vu aucune preuve ». Pour lui, toute tentative de démission d’un chef sans l’accord du doyen d’âge est de nul effet. « Ce sont les lois de chez nous qui le disent » a-t-il souligné.
L’origine du conflit
Tout a commencé avec le problème des 58 hectares que l’État de Côte d’Ivoire a pris dans le cadre de la construction d’un camp pour abriter les forces Onusiennes en 2012. Sur ces 58 hectares, l’État en a payé 30 pour une somme de 900 000 000 FCFA, restant donc, 28 hectares à payer. Cette première somme, a été partagée entre les 26 familles concernées. Certes, il y avait des familles qui n’avaient pas leurs sites dans les 30 hectares mais, les autorités villageoises, ont jugé bon de partager les 900 000 000 FCFA à toutes les 26 familles, sans tenir compte de la situation géographique de leur site. Le chef Akeo Antoine a avancé la raison selon laquelle, le village avait été pillé lors de la crise postélectorale et plusieurs familles attendaient de se reconstruire.
La génération tchagba qui prendra le pouvoir en 2020
C’est 3 ans plus tard, c’est-à-dire en 2015, qu’un groupe d’individus a porté plainte au tribunal d’Abidjan-Plateau contre les personnes qui avaient en charge la gestion de la distribution des 900 000 000 FCFA. Ces derniers étaient accusés d’avoir détourné la somme de 500 000 000 FCFA. Ils ont été ensuite déférés à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), et, un en est mort. Après enquête, il s’est avéré que toutes les familles ont reçu au total 700 000 000 FCFA. Le parquet a donc conclu que sur 900 000 000 FCFA de la part de l’Etat, lorsqu’on soustrait l’ensemble de la somme (700 000 000 FCFA) reçu par les familles, on ne pouvait pas avoir détourné la somme de 500 000 000 FCFA. L’affaire fut donc classée comme un non-lieu. Mais la décision de la justice n’a pas apaisé les tensions au village, puisque chaque année depuis 2015, le chef est menacé de destitution pour les mêmes raisons. Il en appelle donc, aux autorités compétentes pour un règlement définitif de ce conflit.
Afrikipresse
Ah, affaire de « coup d’état », c’est pas dans les palais présidentiels seulement… C’est dans les chefferies aussi… Chose bizarre, cela se produit le plus souvent dans les zones forestières de l’est à l’ouest en passant par le centre et le sud…
Nous, on observe so-le-ment. Peut-être qu’un jour tout le monde comprendre pourquoi.
Pour « Détournements de biens du village, vente illicite de terres et [ADULTERE]….” Tchiééé… Riresss… Vous avez dit pour “adultère”…Alors-là gbagba n’aurait jamais pu faire 10 jours, à plus forte raison 10 ans, à la tête d’un village Ebrié… Car il a commencé la refornication, pardon l’adultère, dès qu’il a déposé sa petite valise lessivée au palais… Riresss….
Braves Ebriés, vous avez dit « adultère » ? Merci d’inspirer le Peuple. Demandons aux députés RHDP d’amender la Constitution pour y inclure « Ne s’être jamais prévalu d’un comportement adultérin. » Avec ça, tous les refondus seraient hors-course à jamais… Just un coup de riresss…