«Esclavage en Libye»: Attention à l’indignation sélective !

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Par Khristiaan Kaz-Immirh

On se focalise sur la Libye grâce à un reportage de CNN (excellent travail journalistique) repris par BFM pour le monde francophone.

Sinon ce que les noirs vivent aussi bien dans le monde Arabo-musulman, qu’en Israël même, est tout aussi scandaleux et mériterait aussi de l’attention. On l’oublie souvent, mais de toutes les formes d’esclavage de populations négro-africaines, celle pratiquée par les Arabes fut de loin la plus massive, la plus longue et la plus cruelle.

Un brillant anthropologue Franco-Sénégalais du nom de Tidiane N’Diaye parle même de «génocide voilé» pour qualifier ce que nos aïeuls ont enduré. Même si cette traite a pris fin au début du 20e siècle (1920 pour le Maroc), certaines poches de résistance tendent encore à faire perdurer cette ignominie. Ainsi, en Mauritanie, Biram Dah Abeid un activiste négro-africain est-il devenu un habitué des tribunaux du fait de son opposition aux nostalgiques de cet honteux passé.

En Israël, les Falachas, ces juifs noirs venus d’Éthiopie, sont parqués comme du bétail dans d’insalubres ghettos. On leur refuse même de donner leur sang et leurs organes à la banque de collecte au motif que personne n’en voudrait. Par ailleurs, lors d’un séjour professionnel effectué l’an passé à Abu Dhabi, j’ai pu me rendre compte de moi-même, des conditions de vie d’esclaves de nos sœurs employées dans des familles locales. Tout ce que je relate là sont des faits tangibles et connus de tous. Il s’agit de pratiques tout à fait admises et connues. Mais de condamnation, point. Même l’église, supposée siège de la conscience humaine, ferme les oreilles et regarde ailleurs. Alors c’est bien beau de porter la lumière sur la Libye, ce pays à la dérive et sans la moindre organisation administrative structurelle. Mais qu’en est-il d’Israël, de la Mauritanie et de toutes ces riches monarchies Arabo-Musulmanes du golfe ?

Pour finir, peut-être faudrait-il rappeler une vérité toute simple et très récente : Les camps de « concentration ? » dans lesquels nos frères sont entassés dans l’attente de leur vente, sont en réalité appelés Hotspots. Leur création a été décidée au mois de Juillet dernier par les pays Européens et la France en particulier. En l’absence de pouvoir légal sur le terrain, d’importants financements Européens ont été versés à des intermédiaires locaux pour la mise en place et la gestion quotidienne de ces Hotspots. Il s’agit donc d’une co-responsabilité Libyo-Européenne de ce que l’occident semble découvrir et dénoncer aujourd’hui.

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1 réflexion au sujet de « «Esclavage en Libye»: Attention à l’indignation sélective ! »

  1. Toute chose et tout mouvement a besoin d’un déclencheur, et il est bon que ce qui se passe en Libye en constitue un. Tant la compréhension des choses est longue et lente, ou dépendant du niveau de compréhension. J’aurais presque honte de nos pas endiablés, enfants,sur le tube du moment des Cimarons, « Ship Ahoy » : tout le monde n’avait pas la chance de parler Anglais en culottes courtes, et le message était éludé au profit du rythme très endiablé qui nous faisait hurler « bis, bis, bis ».

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