Énergies renouvelables en Côte-d’Ivoire – Un cadre du ministère de l’énergie sceptique sur l’usage du solaire

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Par Connectionivoirienne

Le bilan partiel de la distribution des lampes basse consommation dressé

Le réseau des journalistes pour la promotion des énergies renouvelables (Rjper) a initié un séminaire mardi, à la maison de la presse, sur le thème « Les journalistes face aux enjeux des énergies renouvelables ».

Invité à se prononcer sur le module « promotion des énergies renouvelables et efficacité énergétique », Gnigbognima Siriki, sous-directeur de l’économie d’énergie au ministère du pétrole et de l’énergie a expliqué quelques dispositions en matière d’économie d’énergie et d’efficacité énergétique. Pour lui, l’efficacité énergétique consiste à – réduire la consommation d’énergie pour éviter l’épuisement des énergies fossiles – à contribuer à l’optimisation du système électrique – à préserver l’environnement en limitant les émissions de gaz à effet de serre.

Dans les débats qui ont suivi, M. Gnigbognima a fait savoir que le passage à l’énergie solaire n’est pas pour demain en raison des coûts très élevés des investissements dans ce domaine. Il explique que si le soleil ne fait pas défaut en Côte d’Ivoire, il reste qu’un kilowattheure sorti d’une centrale solaire est plus coûteux qu’un kilowattheure qui sort d’une centrale hydroélectrique. Il ajoute que même l’usage à titre individuel de l’énergie solaire n’est pas encore accessible à toutes les bourses. A ce sujet, Marcel Gougou Kouadio, un autre consultant indique que si l’usage de l’énergie solaire demeure onéreux, c’est en raison de la fiscalité encore élevée dans notre pays, comparativement au Burkina Faso qui a un avantage comparatif dans ce domaine pour avoir défiscalisé les équipements.

Poursuivant ses réponses aux questions des journalistes, M. Gnigbognima a fait un bilan partiel de la vaste campagne de distribution de lampes à basse consommation, lancée par le gouvernement en 2012. Selon lui, à la fin de l’année 2016, 3 millions d’ampoules fluo-compact ont été distribuées à Abidjan et à l’intérieur du pays. Ceci, ajoute-t-il, a permis un effacement de 70 mégawatts de consommation d’énergie. L’objectif de cette opération, poursuit-il, était de baisser la consommation d’énergie face aux délestages constatés. Dans cette optique, il a annoncé qu’en principe, au 1er janvier 2019, les lampes incandescentes devraient avoir disparu du marché ivoirien au profit des lampes fluo-compact.

Au total, les séminaristes ont été instruits sur la problématique des énergies renouvelables, leur impact sur l’environnement et leur vulgarisation afin d’avoir une énergie bon marché pour chaque habitant. L’ambassadeur d’Allemagne Mickael Grau, présent à l’ouverture a fait savoir qu’en Afrique, ce secteur énergétique reste largement inexploité. La présidente du réseau Eméline Amangoua a encouragé les participants au séminaire à s’intéresser davantage à ce secteur vital.

SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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2 réflexions au sujet de “Énergies renouvelables en Côte-d’Ivoire – Un cadre du ministère de l’énergie sceptique sur l’usage du solaire”

  1. Il y a trop de manque de volonté politique dans ce pays, au nom d’intérêts qui ne disent leur nom. Il y en a vraiment marre…

  2. “A ce sujet, Marcel Gougou Kouadio, un autre consultant indique que si l’usage de l’énergie solaire demeure onéreux, c’est en raison de la fiscalité encore élevée dans notre pays, comparativement au Burkina Faso qui a un avantage comparatif dans ce domaine pour avoir défiscalisé les équipements.”

    Merci M. Kouadio de mentionner le cas du Burkina avec la défiscalisation. C’est une approche.

    Vous avez raison M. Gnigbognima, les couts sont élevés. Personne ne peut en disconvenir. Il faut cependant souligner que dans la dernière décennie, les couts ont drastiquement baissés. Oui, drastiquement. Et la Chine produit bien d’équipements a des prix de plus en plus concurrentiels a tels point qu’ils sont eux-mêmes en plein développement de leur capacité de production dans ce domaine. Et la tendance est celle-ci. Nous ne devons pas décélérer nos efforts en la matière à cause de ce facteur parce qu’à terme et avec la matière première bien abondante (le soleil) cela sera viable. Nous devons réfléchir aussi de nous-mêmes à trouver les voies pour amortir ces couts. C’est à dire, proposer notre propre modèle en la matière.

    Le Maroc qui est un pionnier de l’énergie solaire sur le continent a un modèle qui peut nous inspirer. Pourquoi ne pas apprendre avec eux ?

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