Côte-d’Ivoire procès Gbagbo/Blé Goudé: Les preuves d’un montage, révèle Mediapart (Fanny Pigeaud, document confidentiel)

Lu pour vous

Source: Fanny Pigeaud, publié le 5 octobre 2017 dans Mediapart

Un document confidentiel de la diplomatie française révèle que la Cour pénale internationale a demandé en avril 2011 de garder prisonnier le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. Seulement à cette époque, il n’existait ni mandat d’arrêt ni saisine de la CPI. Révélations sur une opération aux airs de Françafrique.
Le 11 avril 2011, à Abidjan (Côte d’Ivoire), une trentaine de chars français se positionne devant les ruines fumantes de la résidence officielle du chef de l’État, bombardée par des hélicoptères français. Laurent Gbagbo se trouve à l’intérieur, avec plus d’une centaine de personnes. Des combattants armés au service de son adversaire politique, Alassane Ouattara, pénètrent dans ce qui reste du bâtiment, grâce à une brèche ouverte dans le mur d’enceinte par l’un des blindés français. Gbagbo se présente à eux : il est désormais leur prisonnier. Ouattara va pouvoir s’installer à la présidence du pays. Officiellement, cette séquence marque la fin de la crise politico-militaire née de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire. Mais tout n’est pas terminé. En coulisses, certains acteurs s’activent avec un objectif bien précis : écarter durablement Gbagbo de la scène politique ivoirienne.

À Paris, la direction Afrique du ministère des affaires étrangères est en ébullition. Son responsable, Stéphane Gompertz, écrit ce même 11 avril 2011 un mail à plusieurs diplomates et officiels français, au Quai d’Orsay ou à l’Élysée – Nicolas Sarkozy, alors président, est un proche d’Alassane Ouattara. Un « collaborateur » français du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, « vient de m’appeler », note Gompertz. « Le procureur souhaite que Ouattara ne relâche pas Gb [pour Gbagbo – ndlr] » et « qu’un État de la région renvoie l’affaire à la CPI au plus vite », poursuit-il, précisant : « Ocampo va essayer de joindre Ouattara ou un de ses proches. »

Le procureur de la CPI sera lui aussi destinataire du même message (voir ci-dessous), qui fait partie des documents confidentiels obtenus par Mediapart et analysés par l’European Investigative Collaborations (EIC) dans le cadre notre série d’enquêtes Les Secrets de la Cour. Ces quelques phrases n’ont rien d’anodin ; elles sont explosives. En effet, la requête du procureur Ocampo, telle que relayée par la diplomatie française, pour garder Gbagbo prisonnier ne repose juridiquement sur rien : ni compétence juridique, ni mandat d’arrêt. D’abord, Ocampo n’a aucun élément solide établissant une éventuelle responsabilité de Gbagbo dans des crimes contre l’humanité qui pourraient relever de la compétence de la CPI, son bureau n’ayant envoyé aucun enquêteur en Côte d’Ivoire. Le magistrat n’a par ailleurs aucune base légale pour agir, comme l’indique son souhait qu’un État d’Afrique de l’Ouest fasse un « renvoi de l’affaire à la CPI », par définition non saisie à ce stade des événements.

Le procureur Ocampo, qui n’a pas donné suite à nos sollicitations, s’est-il fait sur le dossier ivoirien l’instrument consentant d’un règlement de comptes aux airs de Françafrique, en marge de tout cadre procédural, au bénéfice exclusif d’une partie ? Les éléments que nous révélons aujourd’hui documentent pour la première fois cette hypothèse. Ils permettent aussi de mieux saisir les confidences en “off” de Nicolas Sarkozy publiées dans le livre Ça reste entre nous, hein ? (Flammarion, 2014) : « On a sorti Gbagbo, on a installé Alassane Ouattara. »

Pour comprendre les origines de toute l’affaire, il faut remonter au mois de décembre 2010. À cette date, le contexte est très particulier en Côte d’Ivoire : une crise a éclaté à propos des résultats du second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre. Depuis le 3 décembre, le pays a deux présidents. Le premier, Ouattara, ancien directeur adjoint du Fonds monétaire international (FMI), a été donné gagnant du scrutin par la commission électorale, composée majoritairement de représentants de son parti et de ses alliés. Le second, Gbagbo, président sortant, a été proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel, présidé par un de ses proches, qui a relevé des fraudes dans la partie contrôlée militairement par la rébellion pro-Ouattara des Forces Nouvelles, soit 60 % du territoire.

Outrepassant leur mandat, les Nations unies, présentes dans le pays depuis le conflit ouvert fin 2002 par les Forces Nouvelles, ont pris parti pour Ouattara, tout comme les États-Unis et, surtout, comme la France de Nicolas Sarkozy, son premier soutien. Le 11 décembre 2011, huit jours après le début de cette crise inédite, Ocampo est sollicité par une diplomate française, Béatrice Le Fraper – celle-ci fut sa directrice de cabinet et principale conseillère à la CPI de 2006 à juin 2010, avant de rejoindre la représentation française auprès de l’ONU, à New York. « J’ai besoin de savoir ce qu’a donné ta conversation avec Alassane Ouattara », lui écrit la diplomate (qui n’a pas donné suite à nos sollicitations). À l’époque, une médiation est engagée avec l’Union africaine et la situation sécuritaire est encore stable. Le procureur de la CPI, lui, collabore déjà sans aucune réserve avec l’un des principaux protagonistes de la crise ivoirienne. Cela pourrait apparaître aujourd’hui en contradiction totale avec les exigences d’« indépendance » et d’« impartialité » imposées par les statuts de la Cour.

Quand il s’entretient avec Ocampo, Ouattara est en difficulté : il a bien l’appui des Occidentaux, mais il n’a pas celui de tous les États africains, dont une partie soutient son rival. Pire, c’est Gbagbo qui a prêté serment le 4 décembre 2010 devant les institutions ivoiriennes et qui a l’effectivité du pouvoir. Le gouvernement formé par Ouattara ne dirige que l’Hôtel du Golf, son QG de campagne à Abidjan, où il s’est installé.

En contact permanent avec Nicolas Sarkozy et l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, Ouattara cherche à sortir de cette situation qui, si elle dure, jouera forcément en sa défaveur.

Le clan Ouattara épargné par la CPI

Dès le départ, la CPI est considérée comme l’un des outils pour sortir de la crise. Mais selon les documents obtenus par Mediapart et analysés avec l’EIC, la Cour a surtout été utilisée, si ce n’est manipulée, pour peser dans le départ espéré de Gbagbo : soit il accepte de quitter le pouvoir, soit il prend le risque de passer ses vieux jours à La Haye. Dans un premier temps, la CPI est donc agitée comme une menace puis, au mépris manifeste des règles de procédure, manœuvrée comme la meilleure façon d’éloigner Laurent Gbagbo de la scène politique.

Consultez la totalité de l’article sur Mediapart en cliquant ici

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14 réflexions au sujet de “Côte-d’Ivoire procès Gbagbo/Blé Goudé: Les preuves d’un montage, révèle Mediapart (Fanny Pigeaud, document confidentiel)”

  1. Ce n’est pas nouveau la manipulation.
    Tout se manipule dans ce monde depuis l’antiquité, tels que : La politique- l’economie- les religions-les guerres- les maladies mortelles-l’histoire humaine…etc etc ….

    Les plus forts ont toujours raison dans ce monde.

    Si Gbagbo avait lui aussi gagné la guerre, son camp allait lui aussi imposer leur vision.

    Gbagbo avait éte prevenu avant la guerre civile. Gbagbo merite d’etre á son « poste » actuel a la CPI

  2. Le mérite, démontré par @Srika Blah depuis l’antiquité à nos jours.. La bonne blague.

  3. Heureusement qu’il y a des papiers comme mediapart, le canard enchaîné, l’éléphant déchaîné etc. qui existent pour sortir et dépoussiérer ces documents. Ce volet de l’investigation devrait être mené à son terme pour peser dans la balance contre la CPI sur ce dossier plus particulièrement.

  4. Et pourtant, l’histoire ne s’arrête jamais !!

    Selon le cadre et le moment, es intérêts évoluent !!

    Si la France a jugé utile d’écarter SEM GBAGBO LAURENT, sans le faire tuer, c’est qu’elle veut conserver la possibilité de faire machine arrière si jamais les choses ne se passent pas comme elle le veut !!

    La fin de règne de OUATTARA remet GBAGBO LAURENT en selle, d’autant plus que la réconciliation n’est pas acquise et que l’héritage de OUATTARA est disputé et incertain !!

    Quelque chose est en train de se passer.

    Ne soyez pas pressés !!

    Pop !!

  5. Paf paf paf plaffff… Est-ce une révélation ça ? Je ris. Est-ce le scoop que les microbes sauvages de la bhétépack attendant ? Les pauvres… Comme des personnes qui se noient, ils s’agrippent à tout et on ne peut les blâmer. Ils se noient…

    Les microbes bétés violents peuvent continuer à rêver et aboyer dans leur univers parallèle. Regarder sur la photo. L’individu, Samory Gbagbo a pris un sérieux coup de vieux. Il devient de plus en plus frêle avec des rires jaunes à n’en point finir. Le pauvre, comme ses suppos égarés dans la tourmente avec leur parti en déliquescence des plus avancées.

    Mangou a fini son témoignage et le monde attend la suite. Un conseil à la bhétépack, voici le moment le plus indique d’organiser les séances de prières. Bande de rigolos et de clowns comme j’oubliais l’individu sur cette photo..

  6. Oui, la modération… Les pauvres refondus échoués toujours si blessés quand la vérité est dite. Les pauvres…La vérité ne peut être étouffée par personne encore moins par ce site…Alors… bon courage… Notre ambroisie est la même, la patience… Allez…

  7. Un peu de popcorns sucré Mediapart pour soulager la migraine après le violent coup de massue de saint Mangou !!!

    Les mi-crancres sortent un peu un peu de leurs tanières …

    Yako !!!

    té ande

  8. @POPcornnnnnnnnn……. Tu oublies que Koudou Gbagbo a éte lui aussi un Président par defaut.
    Gbagb a éte Président grace a la magouille et arrangements bien organisés par le soi-disant Cardinal Agré et feu- Guei Robert.
    Ce qui a poussé Tia Koné(sous les consignes de Guéi) a eliminier tous les candidats RDR, pdci, pro-RDR et pro-pdci…. Meme le candidat independant pro-pdci, le Contre- Admiral Lamine Fadika a ete éliminé parce que son épouse n’avait pas paye ses impots, ainsi que Constant Bombé.
    Toute cette magouille, pour permettre a Koudou Gbagbo d’etre PR….
    Gbagbo merite sa place actuelle a la CPI.

  9. @srika blah

    Gbagbo était aussi grand acteur de cette magouille, pas seulement bénéficiaire. Et pourtant, c’est cet énergumène qui donnait des leçons de démocratie et accusait de tous les maux nanan Boigny. Et pourtant, ce sont les crânes brulés de refondus échoués aujourd’hui qui aiment monter sur leurs petits strapontins de fortune pour donner des leçons et faire passer le FPI et Gbagbo pour des saints et victimes éternelles dans notre pays…Cette bande d’abrutis et de rigolos…Les Ivoiriens leur disent…Allons-y seulement… Trop longtemps, les Ivoiriens les ont laissés déverser leurs excréments dans les agoras ce qui leur faisaient croire qu’ils avaient l’apanage de la vérité sur l’histoire notre pays…Nous disons allons-y seulement…

    Je le répète cet énergumène Gbagbo a été le plus grand fossoyeur de notre démocratie avec Guéi qu’il a d’ailleurs fait exterminer.

    Pour mémoire Bombé (dont la sérénité est légendaire, on s’en souvient) a été éliminé pour tenez-vous bien MENTALITE DOUTEUSE…Hein ??!?! Et l’animal de Koudou a ri et n’a rien trouvé d’anormal à ceci.

  10. Ah tiens je cherchais le bouffon, il est par là.

    Voir un quidam pareil raconter des bouffonneries ça détend il faut le reconnaitre.

    Toi cPI qui fait des procès fleuves en cherchant à savoir si chaque acte qu’a posé un président, une armée respecte les textes en vigueur, c’est toi qui va chercher gbagbo dans la plus grande illégalité et tu es content tu continus ton procès sans base légale en toute sérénité.

    Franchement il fallait vivre pour voir « fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais ».

    Comme par exemple l’onu qui te poursuit parce que tu n’aurais pas sanctionné tes hommes qui auraient commis des atrocités (ex bemba) mais ce même onu(ci) ne mène aucune enquête lorsque ses hommes à lui tuent des civils en Côte d’Ivoire.

    Normalement quelqu’un qui a été arrêté sans aucun respect des procédures en vigueur devrait être relâché immédiatement.

    on est en plein arbitraire dans ce procès. On est plus en plein fantasme LMP, ce sont de grands médias qui le disent! Et l’affaire fait grand bruit popcorn j’en veux un peu.

  11. Houhhhhh….Elle a fini d’aboyer…Oufff…

    SAUVAGE de bété descendants de rebelles. Elle s’exprime de la même manière que Gbagbo…Sans queue ni tête. Elle bave dans tous les sens.

    Demande à ton sauvage et stupide de Gbagbo d’expliquer comment et pourquoi il voulait bruler tout un pays quand bien même il avait perdu des élections ? Essaie encore ceci : Demande au violent enfant batard de Gbagbo comme toi, comment et pourquoi il se décide a mener une guerre sans munitions et armements ? Montre au monde une fois que tu n’es pas aussi moutonne que ta génitrice prostituée et moutonne comme toi ?

    Oh mais…C super…Envoyez-lui, à cette damnée de l’abomination bhétépack, du maïs…C pré-pa-yé…C gratis…En tout cas, c’est encore mieux que la charogne…Abrutie que tu es…

  12. Encore la modération, Ah cette bhétépack…Oui, oui, apportez cette aide à vos avortons comme la poufiasse ici…Pas surprenant, venant de refondus…C’est votre approche…On le sait…

    Sinon, souvenez-vous, la patience est notre ambroisie…

  13. MEDIAPART le chouchou de la presse ivoire et des ivoiriens qui prennent out venant de ce journal comme parole d’évangile. et c’est bien dommage. tout le monde sait Fanny Pigeaud est défenseure attitrée de Gbagbo , donc elle ne peut dire que ce qu’il faut pour que ce Mr soit libéré sans jugement , on tente bien que mal de brouiller les pistes .MAIS POURQUOI personne ne se pose la question de savoir pourquoi un journal FRANÇAIS peut combattre si durement ADO ? et pourtant tous les vivants de la crise on vu ce qui s’est passé ici . qu’il y’ai complot ou pas pour envoyer GBAGBO a la Haye . pour moi la question que je pose est de savoir si c’est ce complot qui a demandé à GBAGBO d’utiliser l’armée remplie de mercenaires pour combattre . donc si il y’a complot pour transférer c’est que Gbagbo a accepter le complot pour y être transférer parce que il aurait pu laisser le pouvoir qu’il a perdu dans les URNES.
    si un jour gbagbo sort de la HAYE il faut qu’il marie cette femme. pour être sérieux y’a t il eu mort en cote d’ivoire à cause des élections? si cette Fanny pense détenir toutes les informations sur ce qui s’est passé ici c’est que sans aucun doute elle était au cœur de l’appareil de gbagbo comme conseillère et ce sont ces conseillers « blanc » qui ont poussé GBAGBO a la faute . Comment peut on croire naïvement aux affirmations d’une blanche alors que ces mêmes ivoiriens ont dit ici « à chacun son blanc » . ce n’est pas le complot quoi a dit à GBAGBO de confisquer le pouvoir après avoir perdu l’élection.ce n’est pas le complot qui a dit de tuer 3000 personnes? si gbagbo savait comme cette le dit pourquoi alors s’entêter a faire la guerre? pourquoi n’est il pas parti du pouvoir tranquillement pour en revenir après 5 ans ? sur quoi comptait gbagbo pour dénouer ce complot ? faire tuer les ivoiriens? ce que dit cette journaliste n’est pas crédible et si il y’a un complot et quel le sait sait que GBAGBO a cautionné ce complot en armant l’armée avec des armes à HAUTEUR DE 5 MILLIARDS SELON MANGOU.
    Quand on parle de complot pour enlever gbagbo. est ce que voler victoire de quelqu’un c’est une bonne chose?
    MR Mangou l’a dit GBAGBO A PERDU L’ÉLECTION DE 2010 et aujourd’hui faute de contredire cet aveu on nous distrait avec une histoire de complot.
    gbagbo lui a demandé à la cour lors de sa présentation que lui son problème était de savoir qui a gagné l’élection de 2010 et aujourd’hui il a eu sa réponse . C’EST LUI QUI A PERDU . ET COMMENT SAUVER RENDRE CRÉDIBLE GBAGBO ? on fouille les vieux archives pour décrédibiliser la COUR pour complot complot contre un voleur.

  14. Maintenant que GBAGBO SAIT QUE C’EST LUI QUI A PERDU L’ÉLECTION , au lieu de parler de complot de la FRANCE contre sa personne il serait bon qu’il demande PARDON AUX IVOIRIENS ET SANS DOUTE QUE CELA JOUERA EN SA FAVEUR POUR UNE LIBÉRATION AU LIEU DE VOULOIR ACCUSER. QUANT Mr YAO N’DRE a dit qu’il a été possédé par Satan ou étaient ceux qui parlent de complot aujourd’hui?
    sans doute que eux aussi sont possédés par Satan c’est pourquoi ils parlent de complot.

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