Analyse d’un Banquier, ex DG de banques
Il m’est arrivé de lire quelques contributions émanant de Lider quoique j’ai pu constater que depuis le départ de Séraphin PRAO de ses rangs, Lider a perdu aussi bien en quantité qu’en qualité au niveau de ses réflexions économiques et financières.
Cette contribution de Lider relative au Fonds de Souveraineté en Côte-d’Ivoire montre plutôt une grande méprise au niveau de Lider.
Elle met à nu la différence au niveau des dirigeants de Lider plus proches de l’approche globale et les partisans de l’activité concrète. Ce point précis a été souvent reproché aux leaders de Lider.
Après lecture de ce document, je me pose la question de savoir : 1. Pourquoi Lider s’est invité à ce débat sous cette forme et sous ce fond?
<strong>Quoi exactement le grand public doit retenir de cette contribution?</strong>
Ce Fonds de souveraineté qui est planifié d’une année N à une autre N+1 est toujours contenu dans le cadre budgétaire donc fait partie intégrante du budget national.
En lisant le Total Général du Collectif 2016 et du budget 2017, le montant dédié à la seule Présidence de la République y est contenu.
Le débat ne se situe pas au niveau de son appellation.
S’il est arrêté que le Fonds de souveraineté dédié au Président de la République ne fait l’objet d’aucun contrôle par quelque organe d’Inspection de la République que ce soit, cela ne doit pas être le cas pour les autres Fonds de Souveraineté des autres entités de la République.
La grosse méprise de Lider provient de là!
L’erreur que Lider aurait dû relever se situe au niveau du traitement des données financières. La présentation est mauvaise et est sujette aux amalgames et aux interprétations. Pourquoi cette concentration de tous les fonds de Souveraineté de la République d’autant plus qu’ils n’ont pas tous les mêmes objets, les mêmes traitements ou fonctionnements une fois votés par l’Assemblée Nationale. Ils ne devraient pas avoir non plus le même ordonnateur.
Restant dans la logique de Lider, c’est donc la seule Présidence de la République qui gère la synthèse des budgets d’un certain nombre de secteurs des activités de l’État classés comme relevant de la souveraineté.
Il n’y a donc aucune autonomie, clarté et indépendance de gestion à ce niveau. C’est une faute si c’est le cas.
Il n’est pas non plus juste de dire que ces fonds ne sont comptabilisés nulle part. C’est faux.
Il existe bien ce que l’on appelle une ligne budgétaire qui cadre bien les limites de ce Fonds. Il ne s’agit point d’une caisse noire sans fond, sans limite non plus.
L’historique permet sa programmation d’une année écoulée à une nouvelle année en fonction des contingences budgétaires du Pays.
Il aurait fallu faire dans la simplicité et la clarté : « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup » disait la Grand-Mère de Martine AUBRY
– Indiquer le montant exact du Fonds de Souveraineté de la Présidence de la République sans plus de détail ou indications sur les attributions ou allocations (Breakdown qui équivaut à la traçabilité sur l’utilisation des fonds) conformément aux dispositions du moment arrêtées d’accord parties.
– L’orthodoxie de gestion impose que tous ces fonds dits de souveraineté ne soient regroupés en une seule rubrique car celui de la Présidence de la République diffère par nature et par traitement des autres fonds baptisés de souveraineté.
La contribution de Lider ne nous enrichit pas; elle n’apporte rien au débat et manque de profondeur.
Je profite de l’opportunité pour vous entraîner sur une autre piste de réflexions.
Le budget 2017 de la Côte d’Ivoire a été initialement arrêté comme vous le savez au montant de 6501 milliards FCFA.
Au mois de mai 2017, le budget 2017 a été révisé à la baisse, passant de 6501 à 6448 milliards de FCFA du fait de la baisse des cours mondiaux de cacao.
Les prévisions 2017 de nos 2 principales sources de recettes sont : 2000 milliards au titre des recettes douanières (Douanes) et 2000 milliards au titre des recettes fiscales (Impôts); soit un montant total de recettes, toutes d’ordre fiscal de 4000 milliards FCFA.
Si nous faisons la simple opération de soustraction : 6448 milliards FCFA du budget révisé 2017 – 4000 milliards de recettes attendues (Impôts et Douanes) = une différence de 2448 milliards de FCFA
Cette différence est NEGATIVE parce que les recettes sont inférieures aux dépenses. Notre budget national est donc déficitaire; la Côte d’Ivoire vit au-dessus de ses moyens propres. Notre budget n’est pas en équilibre.
<strong>Comment sont donc financés les 2448 milliards de FCFA de différence?</strong>
Ce déficit budgétaire est financé par la dette c’est à dire : Eurobond, Sukuk, Emprunts obligataires, Bons du trésor, Prêts…
Accordons-nous un montant total d’appuis budgétaires de 448 milliards de FCFA au titre de 2017; c’est à dire des concours financiers sous forme de DONS des bailleurs de fonds et des partenaires au développement du fait de notre situation de pauvreté en trésorerie.
Le solde négatif est donc de 2000 milliards de FCFA représentant le montant total d’endettement levé sur les marchés financiers de l’UEMOA et sur le marché international par la Côte d’Ivoire pour équilibrer son budget national 2017.
Face à une telle situation budgétaire déficitaire et préoccupante, la dépense et la recette doivent être pour mes parts efficaces et efficientes.
Le reste, à la différence de Lider, est laissé à votre sagacité.
Dernière question à Lider de Mamadou Koulibaly: Peut-on être opposant et défenseur du gouvernement?
Civox
Je me demande si l’auteur Civox a bien lu la contribution de LIDER. LIDER n’a pas dit qu’il n’existait pas de ligne budgétaire qui cadrait les limites de ce fonds. LIDER a pointer du doigt le fait que la LC se serait trompe si c’est le chiffre agrégé libellé « SOUVERAINETE » qu’elle avait révélé comme scoop.
Et puis, dans la même pièce, LIDER fustige l’opacité que nous tous condamnons et à proposer des voies idoines pour nous garantir durablement de tels imbroglios. Et puis, et non des moindres, des frères et compatriotes bien informés sur ce volet comme @wara et @quoi ont informé TOUT LE MONDE ENTIER quant à l’endroit où l’on pouvait acquérir les lignes désagrégées de cette entrée si l’on le souhaitait. Voilà ex-banquier.
Et puis, la piste concernant les déficits patati patata, c’est du hors-sujet.
NON, ex-banquier, appeler un chat un chat ne veut pas dire que l’on défend un pouvoir. Bien entendu chez vous les membres de la bhétépack, c’est l’équivalent. A vous lire, pas surprenant que le Prof. MK ait quitté ce FRONT. Car chez vous tout est VU et COMPRIS SOUS UN TON CONFLICTUEL, GUERRIER.
Que cela vous en déplaise, il y’a des millions d’intellectuels ivoiriens qui savent poser des questions et souligner certaines choses. Il y’a des millions d’intellectuels qui n’ont pas leur cervelle formatée à réfléchir à la manière de « Either you are with me or you are against me » comme le diraient nos amis anglo-saxons. Pour finir, il y’a des millions d’Ivoiriens qui ne sont violents avec des esprits maquisards comme votre FRONT.
En retour, je vous pose la question : AVEZ-VOUS LU DU PREMIER AU DERNIER MOT LES REMARQUES DE LIDER ?
Je vous attends…