Le procès intenté contre le panafricaniste Kémi Séba est en cours à Dakar. A 17 h GMT le procureur avait fini son réquisitoire contre l’activiste qui a déchainé toute la blogosphère depuis son acte délibéré d’incendier symboliquement un billet de 5 000 FCFA. Voici ce que vient de publier l’un de ses avocats Cheikh Koureyssi BA sur Facebook :
« Dans une Salle vidée de son public (expulsé par le Président du tribunal des flagrants délits suite à une salve d’applaudissements ponctuant les réponses de Kémi SEBA), le Procureur vient de finir son réquisitoire: relaxe pure et simple de Alioune Ibn Abatalib SOW, 3 mois assortis du sursis pour Kémi SEBA. La Défense, représentée par Maîtres DIONGUE, SAMBOU et Cheikh Koureyssi BA, a entamé ses plaidoiries ».
Aux dernières nouvelles, le juge en charge de l’affaire aurait prononcé la relaxe. Dans le camp de ses supporters, ceci constitue une victoire d’étape sur le chemin de la lutte qui ne fait que commencer.
L’acte du franco-béninois avait été diversement commenté. Pour les anti-CFA, ce geste venait à point nommé puisqu’il permet de quitter le terrain des discours pour celui des actes.
Quant aux pro-CFA, l’acte posé par Kémi Séba est inopportun et insignifiant. Pour eux, cet homme voulait se faire de la publicité et rien d’autre.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
La CEDEAO travaille sur les critères de convergence en vue de l’adoption d’une monnaie unique au sein de l’union, ce qui veut dire qu’a terme le CFA va disparaitre. Donc tous ces plaisantins qui font du bruit n’ont qu’un seul objectif: tirer des dividendes politiques une fois que le CFA aura disparu.
Un acte « politique » intelligent de la part de la justice sénégalaise :
– Eviter de donner du grain à moudre à Kémi Séba qui, comme tout activiste, a besoin de tribune ;
– Sortir de l’imbroglio judiciaire car :
• le CFA n’est nu une propriété, ni une co-propriété sénégalaise. A quel titre donc un Etat pourrait poursuivre un individu pour une monnaie qui n’est pas la sienne ?
• la France, propriétaire du FCA a abrogé la loi permettant de poursuivre une personne pour destruction de valeur fudiciaire, constatant que l’argent détenu par une tierce personne est sa propriété dont il peut disposer il sa guise,
• la justice sénégalaise est-elle fondée à poursuivre un Malaisien qui détruira des ringgits (la monnaie de son pays) à Dakar ?
Questions, questions et questions. Quand le champ de la justice est dépassé par une situation imprévue (le législateur ne peut avoir tout prévu), le bon sens recommande l’élargissement des prévenus, et un recours à l’AN pour inclure ce nouveau champ dans les textes de loi. Ce qui justifie le qualificatif « intelligent » pour la justice sénégalaise (la nôtre devrait en prendre de la graine). Pour les anti-CFA en revanche, c’est la déception : la relaxe de l’activiste qu’on aurait bien aimer présenter comme victime du système afin de galvaniser la troupe. Hélas, le soufflé est retombé.
La justice sénégalaise a pesé les conséquences d’emprisonner l’accusé. Elle a jugé qu’il valait mieux le relaxer, car son emprisonnement aurait causé un effet domino dans l’imitation du geste de la destruction du Fcfa par plusieurs africains pour défier les justices africaines et ternir davanage l’image de la France ne Afriue. Ce troubles provoqueraient un rejet en bloc du Fcfa la dégringolade de la valeur de cette monnaie déjà mal en point…
Une décision a été prononcée par la justice à savoir 3 mois à sortir de sursis.
Et en cas de recidive pour celui là qui voudrait être un martyr de la cause anti-CFA.
Bon espérons qu’il ont compris le message judiciaire pour ceux qui voudraient remplir un hashtag de billets calcinés.
À chacun sa lorgnette !!!