Côte-d’Ivoire: Réponse à Roger Digbeu-Nyamsi « Les Ivoiriens découvrent avec inquiétude les intentions de Soro »

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Sous le pseudonyme de Roger Digbeu se cache en réalité Franklin Nyamsi, le conseiller « ivoirien et camerounais » de Guillaume Soro. Il est facile de reconnaître l’espèce de logorrhée verbale d’un philosophe adepte de la « philosophie pour les nuls » et du jeu de mots d’inspiration freudienne ou lacanienne comme « Ado-ration ». S’ajoutent la fausse politesse et des précautions oratoires comme « je ne puis me priver du devoir ».

Des procédés d’écriture facilement repérables nous révèlent la fabrication du texte par un philosophe très scolaire, du niveau des anciens manuels de philosophie pour élève décrocheur comme « Soit disant Frère de Lumière, vous êtes en réalité l’un des plus grands agents ténébreux de ce pays ». L’opposition « Frère de Lumière » (pour désigner la Franc-maçonnerie »/ »Agent ténébreux » (pour désigner l’homme des basses besognes) est un classique de la fabrication des argumentaires dont l’absence de fond est masquée par des effets rhétoriques. Digbeu-Niamsy maîtrise l’art de la rhétorique qui consiste à enfermer dans un long fleuve de mots la pensée du lecteur. Mais, n’est pas écrivain qui veut. A la clarté du style d’un Voltaire, Digbeu-Niamsy préfère l’enfumage que représente l’accumulation sans fin des figures de rhétorique, en particulier les fausses interrogations.

L’objectif de sa « Lettre « est triple :
1) Calomnier, car il restera toujours quelque chose
2) Introduire une rupture entre le PDCI et le RDR pour un rapprochement entre Bédié et Soro
3) Installer le doute dans l’esprit de Ouattara sur la fidélité de Bakayoko.

​A aucun moment, il n’est question de l’action d’Hamed Bakayoko au gouvernement, de son action au service de la protection du pays et des populations. La Lettre s’attache à instruire le procès à charge d’un individu, de son comportement essentiellement privé. Les rares incursions dans la politique se font à partir d’un fait attesté immédiatement instrumentalisé pour développer une argumentation à la logique fallacieuse.

Digbreu-Niamsy cherche à paraître rigoureux, mais, il tord la vérité :
a) Fait avéré : « Ado n’a-t-il pas été devancé par Gbagbo au premier tour de la présidentielle 2010 ? ».
b) Donc, Gbagbo a gagné l’élection présidentielle de 2010
c) Ouattara est certes au pouvoir, mais c’est à la suite des trahisons successives d’individus comme Hamed Bakayoko.
​Là où Niamsy apparaît dans la Lettre, c’est à travers une expression comme « Les sachants finiront tôt ou tard par parler de vos œuvres ». Qui emploie le terme de « sachants » pour désigner ceux qui savent, si ce n’est un philosophe à la petite semaine qui se complaît dans l’alternance des niveaux de langue ? La Lettre se construit sur le mélange des niveaux de langue : soutenu pour faire savant, familier pour faire peuple.
​Il serait trop long de décrypter cette Lettre dans le détail. C’est pour cela que je m’en tiendrai aux trois points qui me semblent essentiels :
1) Calomnier, car il restera toujours quelque chose
2) Introduire une rupture entre le PDCI et le RDR pour un rapprochement illusoire entre Bédié et Soro
3) Installer le doute dans l’esprit de Ouattara sur la fidélité de Bakayoko.

1) Calomnier, car il restera toujours quelque chose

​La Lettre est une longue tirade qui se construit sur la calomnie : Digbreu-Niamsy énumère l’ensemble des ragots qui circulent sur Hamed Bakayoko. C’est une manière de condamner ceux qui ne font pas partie de l’élite intellectuelle, parce qu’ils ne sont pas agrégés ou issus des grandes écoles. Tout, dans la Lettre, respire la morgue et la condescendance de ceux qui regardent avec mépris le peuple. Voici ce que dit l’intellectuel de haut vol à celui qui est issu du peuple : « je me dois de vous dénoncer et de vous présenter tel que vous êtes réellement: l’incarnation parfaite de la médiocrité nationale actuelle. » « Incarnation de la médiocrité nationale », l’argument est un peu court, il est étayé par l’accumulation sans fin des insultes sur trois axes : l’« hypocrisie crasse », le registre « roi de la bringue, de la fête et de la pègre des nuits ivoiriennes » et l’ingratitude d’Hamed Bakayoko envers ceux qui l’ont « tiré du néant », au premier rang desquels figure Gbagbo (« vous avez largement et goulûment bénéficié de la générosité de Laurent Gbagbo »).
​La fin de la Lettre résume le contenu délibérément anti-Bakayoko et anti-Ouattara avec une gradation qui va de la dénonciation de traits de caractère à l’accusation de meurtres : « Vous êtes un sinistre imposteur: vous affectionnez la tricherie, le mensonge, le vol, la violence, la luxure, la flagornerie et les honneurs indus! C’est vous qui organisez à présent les tueries entre frères d’armes dans les forces armées ivoiriennes. C’est vous qui avez fait tuer à balles réelles des ex-soldats démobilisés manifestant à Bouaké. C’est vous qui organisez les meurtres entre frères d’armes dans les casernes de Korhogo comme à Ndotré. La violence est votre seule chance de vous maintenir au pouvoir, car sur le plan de l’électorat populaire, tous les sondages vous donnent perdants, vous et vos mentors bigarrés! » Première phrase : dénonciation des traits de caractères (« tricherie », etc.) ; deuxième phrase : accusation de meurtres (« c’est vous qui organisez à présent les tueries ») ; dernière phrase, la conclusion politique : les sondages vous donnent perdants, donc maintien au pouvoir par la violence, donc dictature.

La construction est parfaite, digne d’un philosophe qui s’appuie sur l’art de la rhétorique pour construire l’apparence d’une logique. Mais, le raisonnement est fallacieux, quand on sait que les sondages qui circulent à l’heure actuelle sont faits et diffusés par les « soroïstes » depuis Paris, commandités par Niamsy.

2) Introduire une rupture entre le PDCI et le RDR pour un rapprochement entre Bédié et Soro

​Certes, il s’agit bien, dans l’esprit de Digbreu-Niamsy, de discréditer l’individu Hamed Bakayoko, mais l’intention politique transparaît immédiatement, car le véritable objectif est de détruire le RHDP en provoquant une rupture entre le RDR et le PDCI. Hamed Bakayoko apparaît comme le « bras armé » d’un RDR qui a constamment trahi le PDCI. La figure de Brutus se dessine de façon subliminale : « Le RDR c’est le parti qui a poignardé Houphouët-Boigny dans le dos, à peine descendu dans la tombe. »
​Après l’image de Brutus, c’est la main de Shakespeare qui guide le texte de la « story telling philosophico-littéraire » destinée à réécrire l’histoire : « Vous avez attendu lâchement qu’il soit mort pour opérer un schisme dans le PDCI-RDA. »« Schisme » : sommes-nous dans une affaire de religion, d’église ? S’agit-il d’une rupture dans la communion d’une religion, le rejet de l’obédience commune qui entraîne la sécession d’une fraction de la communion ecclésiale, la politique étant une religion ? Digbreu-Niamsy apparaît sous son vrai visage : le « gourou » d’une secte nouvelle, l’Église des « soroïstes ».
​La stratégie est de faire apparaître le RDR comme une école de la traîtrise et de la trahison : « Puis, le même RDR s’est associé dès 1995 avec Gbagbo pour combattre le PDCI-RDA. En 1999, vous avez incité le Général Guéi et ses sous-officiers à renverser Bédié, et vous vous êtes réjouis du Coup d’État. En 2005, le même RDR est allé chercher l’alliance avec le PDCI-RDA qu’il avait contribué à renverser. Dites-moi, vous au RDR, vous connaissez vraiment le sens du mot loyauté? » On comprend que les attaques ad hominem contre Bakayoko en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes, ne sont qu’un prétexte pour attaquer le RDR et Ouattara.

3) Installer le doute dans l’esprit de Ouattara sur la fidélité de Bakayoko

Je reconnais à Digbreu-Niamsy une qualité : ne rien laisser au hasard. Or, la confiance est totale entre Ouattara et Bakayoko, comme entre Madame Ouattara et Bakayoko. Il faut donc rompre cette confiance en insinuant le doute :« toute la Côte d’Ivoire a entendu vos jurons et injures contre Alassane Ouattara quand la rumeur a couru qu’Amadou Gon voulait vous dégager lors de la dernière formation du gouvernement. »
​La rhétorique, avec l’anaphore de « Quel ami sérieux ne vous a pas entendu dire… », permet de passer d’Alassane Ouattara à Madame Ouattara : « Quel ami sérieux ne vous a pas entendu (…) dire que Ado est ingrat, injuste et indigne, jaloux, quand il a été récemment question de diviser votre ministère actuel en deux parties distinctes lors du dernier remaniement ministériel? Quel ami sérieux ne vous a pas entendu et vu dire que la première Dame de Côte d’Ivoire serait jalouse de votre épouse Yolande, parce que cette dernière est avocate alors que la 1ère dame n’est pas intellectuellement capée ? » Toujours la morgue du sachant avec d’un côté les élites (avocat, agrégé de philosophie), de l’autre les ignorants (« la 1ère dame n’est pas intellectuellement capée »).
​Si mes souvenirs sont exacts …. ,

​Conclusion
​Je laisse bien au lecteur le soin de découvrir la liste des insultes qui relèvent d’une stratégie du dénigrement : si tu ne peux pas critiquer le bilan du ministre, attaque l’homme sur l’air de la calomnie.
​Si j’avais l’esprit aussi tordu que celui de Niamsy, je pourrais interroger l’âme damnée de Soro sur qui finance son train de vie, ses maisons, ses voyages dans le monde, des notes d’hôtel ? Sûrement pas son salaire de petit professeur de philosophie. Mais, je ne m’abaisserai pas à utiliser un argumentaire aussi médiocre.
​Ce qui est intéressant, c’est la morgue du « sachant », du philosophe qui se pose comme le phare d’une pensée politique ivoirienne des Lumières dont Soro est le nom : « Monsieur Hamed Bakayoko, de toute votre vie, avez-vous écrit un programme politique? Savez-vous même ce que c’est comme exercice? Vous n’êtes pas connu pour vos lumières intellectuelles. »
​« Vous n’êtes pas connu pour vos lumières intellectuelles » : Niamsy, lui, est connu pour ses logorrhées verbales qui embrassent la totalité des connaissances humaines ; il est devenu le « wikipédia de la politique ivoirienne », n’hésitant pas à réécrire allègrement l’histoire de notre pays avec, comme Wilipédia, une somme d’erreurs, d’approximations et de « fake news ».
​Digbreu-Niamsy se donne le rôle de l’instituteur infaillible qui dénonce et corrige les erreurs du « cancre » Hamed Bakayoko. Il barre en rouge la copie du gouvernement ivoirien, écrite depuis avril 2011. Digbreu-Niamsy aime se promener sur les « escaliers des gémonies », même s’il ne s’agit pour l’instant que de vouer au mépris actuel Hamed Bakayoko et Alassane Ouattara. La violence de l’attaque n’est pas sans rappeler tous ceux qui, en vouant aux gémonies Jaurès, Mandel ou Rabin ont directement provoqué leur mort.
​Digbreu-Niamsy allume des incendies. Dans quel but ? Il s’agit bien d’entraîner le pays dans la spirale de la violence, en oubliant l’enseignement de Machiavel, « pour être efficace, cache tes ententions ». C’est avec inquiétude, à travers les prises de parole de Niamsy, que les Ivoiriens découvrent les intentions de Guillaume Soro.
​La dernière phrase de la Lettre de Digbreu-Niamsy respire son manuel de poche de la philosophie avec la métaphore de l’Enfer pour dénoncer Hamed Bakayoko et le gouvernement : « tous ceux qui vous inspirent dans l’art méphistophélique du Prince des Ténèbres », métaphore médiocre certes mais qui permet d’établir une frontière entre l’Enfer, c’est-à-dire le présent déjà passé de la Côte d’Ivoire sous le régime de Ouattara, et le Paradis, c’est-à-dire l’avenir radieux du pays avec Soro, déjà en marche.
​Machiavel disait : « Il y a deux manières de combattre, l’une avec les lois, l’autre avec la force. ». Il en existe une 3ème, l’art de la rhétorique, c’est-à-dire un art de bien parler qui impacte les esprits. La Lettre de Digbreu-Niamsy se caractérise par deux choses : une construction évidente, voulue et pensée, afin de discréditer Ouattara à travers la cible Bakaoyoko ; le mélange des niveaux de langue pour faire à la fois « sachant » et « peuple » (expressions familières). Personne n’est dupe.
​Elle n’a aucun effet sur l’actuel gouvernement : en nommant Hamed Bakayoko ministre de la Défense, ministre d’État , Ouattara montre qu’il accorde une totale confiance à son ministre. Digbreu-Niamsy a-t-il raison de vouloir « allumer » une guerre entre Soro et Bakayoko ? Alors qu’il voulait rester plus longtemps à Paris, Guillaume Soro, à la demande de Ouattara, rentre à Abidjan jeudi 19 juillet. Il n’est pas sûr que certains de ses conseillers « va-t-en guerre » rendent le meilleur service à Soro. Voici ce que disait Winston Cherchill : « Vous vous demandez quelle est notre politique ? Je réponds qu’elle de faire la guerre (…) contre une monstrueuse tyrannie jamais surpassée dans le sombre et lamentable catalogue des crimes de l’humanité. » La Lettre de Digbreu-Niamsy veut nous faire croire que le régime Ouattara est une dictature, Hamed Bakayon, un criminel de guerre, et que le clan Soro est celui des libérateurs.

Anne-Marie Attagana-Nyamsi , née Soro Fanta , franco-ivoirienne-camerounaise , observatrice de l’actualité africaine

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La lettre de Digbeu

Roger Digbeu ( Analyste et Observateur Politique) à Hamed Bakayoko: « Vous êtes l’incarnation parfaite de la médiocrité nationale !»

Monsieur Hamed Bakayoko,

Cher Compatriote, Pourquoi voulez-vous faire gratuitement souffrir encore notre pays? Quelle mouche vous pique au point de vouloir saborder les rares acquis du Navire Ivoire, qui s’acheminait doucement en dehors des marécages infects de l’ivoirité? J’ai découvert avec ahurissement ce matin, en lisant la presse sur vos déclarations en meeting à Abobo, que vous aviez des leçons de loyauté, de bon comportement, de fidélité filiale, de mémoire historique, d’Ado-ration, de paix et de vision politiques à donner aux Ivoiriens. Mon Dieu, Hamed Bakayoko, êtes-vous un exemple dans ce pays pour nous fourguer vos leçons de morale à deux balles? Je ne puis me priver du devoir et du plaisir de revenir sur chacune de vos prétentions, afin d’interroger vos actes correspondants, qui témoigneront de votre flagrante contradiction. Votre hypocrisie crasse éclatera aux yeux des Ivoiriens, comme votre indéniable incompétence aujourd’hui avérée. En effet, j’avais déjà dénoncé votre manipulation grossière et cynique du sentiment tribal des Dioula de Côte d’Ivoire, que vous croyez être comme vous, des esclaves de M. Ouattara. Alors que ce pays est dédié à l’égalité, à la fraternité et à la liberté de tous ses enfants! A présent, je vous reprends vraiment encore la main dans le sac. Car vous, Hamed Bakayoko, vous brillez dans l’art de dire tout le contraire de ce que vous êtes et de ce que vous faites. Soi-disant Frère de Lumière, vous êtes en réalité l’un des plus grands agents ténébreux de ce pays et je me dois de vous dénoncer et de vous présenter tel que vous êtes réellement: l’incarnation parfaite de la médiocrité nationale actuelle. Voici donc vos énoncés, avec mes répliques, en guise de réponses du berger à la bergère. Vous dites au peuple d’Abobo: « Un homme digne doit avoir une valeur qu’on appelle loyauté ». Vous, Hamed Bakayoko, loyal? Le Tout Abidjan sait que dans de nombreuses orgies et beuveries dont vous raffolez, vous n’avez jamais manqué de traiter le couple présidentiel ivoirien d’ingratitude et de traîtrise, pour vous avoir abandonné quand vous étiez en prison pour leur cause dans les années 90. Et puis, sérieusement, au plan politique: le RDR est-il un parti loyal? Le RDR c’est le parti qui a poignardé Houphouët-Boigny dans le dos, à peine descendu dans la tombe. Vous avez attendu lâchement qu’il soit mort pour opérer un schisme dans le PDCI-RDA. Puis, le même RDR s’est associé dès 1995 avec Gbagbo pour combattre le PDCI-RDA. En 1999, vous avez incité le Général Guéi et ses sous-officiers à renverser Bédié et vous vous êtes réjouis du Coup d’Etat. En 2005, le même RDR est allé chercher l’alliance avec le PDCI-RDA qu’il avait contribué à renverser. Dites-moi, vous au RDR, vous connaissez vraiment le sens du mot loyauté? Vous dites: « IL y a des comportements qui déstabilisent les militants ». Quel comportement avez-vous? N’est-ce pas le grand quotidien Le Monde qui soulignait récemment que vous êtes le roi de la bringue, de la fête et de la pègre des nuits ivoiriennes? N’est-ce pas le même quotidien qui révélait que de retour d’une de vos virées jouissives en France, que vous aviez déguisée en visite officielle, le Président Ouattara vous a ironiquement demandé comment se sont déroulées vos vacances à Paris? Vous voulez enlever votre veste de Loubard? N’est-ce pas vous le comparse de Thierry Zébié que vous avez lâchement abandonné sur le champ de bataille? On vous a vu pleurer comme un môme en 1991 dans ce pays, lors de votre arrestation musclée par les forces de l’ordre en compagnie de Mabri. Etes-vous courageux? N’est-ce pas vous, Hamed Bakayoko, qui avez été au Burkina Faso après votre échec au Probatoire en Côte d’Ivoire? N’est-ce pas vous qui, au Burkina Faso, fûtes emprisonné pour vol avéré et éhonté? Vous dites: « Quel que soit le débat, nous devons être ensemble. Quel que soit ton degré de frustration, tu ne peux renier ton père. Tu ne peux en fonction des événements, faire des alliances contre-nature ». Etes-vous un modèle de gratitude envers ceux qui vous ont tiré du néant, sauvé des déserts que vous traversiez? Refaisons un peu l’histoire de vos pères politiques, Hamed Bakayoko! Vous avez successivement été le fils de Balla Keita, trahi en quittant le PDCI-RDA; le fils de Bamba Vamoussa, que vous avez trahi en rejoignant Alassane Ouattara; aujourd’hui vous dites être l’enfant chouchou d’Alassane Ouattara, que vous louez comme un dieu vivant. Vous êtes même allé jusqu’à lui dire à Séguéla que tout Séguéla lui appartient, y compris les mouches…Diantre! L’Histoire a toujours montré que les plus grands zélateurs sont bien souvent les meilleurs traitres! Et vous êtes un grand zélateur…Les sachants finiront tôt ou tard par parler de vos oeuvres. Ils se réservent encore pour quelque temps. N’avez-vous pas à plusieurs occasions, été pactiser avec ceux que vous prétendiez combattre? N’avez-vous pas, à plusieurs occasions, voulu renoncer au combat du RDR pour rejoindre Gbagbo et dealer un bon strapontin gouvernemental avec lui? Avez-vous oublié que pour acquérir votre maison d’Abidjan actuelle, vous avez largement et goulûment bénéficié de la générosité de Laurent Gbagbo? Tout se sait ici à Abidjan. Nous croyez-vous sourds et aveugles? Parlant des alliances contre-nature, c’est vrai que vous avez toujours traité le Président Bédié de nabot. Votre langage méprisant et grossier est connu en Côte d’Ivoire. Mais le RDR ne serait pas aujourd’hui au pouvoir sans le soutien de ce PDCI-RDA que vous insultez et que vous piétinez. Et mieux encore, Hamed Bakayoko, parlons peu, parlons vrai: les Forces Nouvelles avaient plus de ministres que le RDR à l’issue de la crise de 2002. Les FN ont été ministres de la République longtemps avant vous. Elles auraient pu avoir un groupe parlementaire comme Mabri Toikeusse si elles n’avaient pas mis en berne leur organisation pour soutenir le RDR. Et c’est bien le RDR qui a abusé et manipulé les FN. Le traitre, les traitres, c’est vous et les autres les caciques déconnectés du RDR, qui nous pompent l’air avec leur arrogance, leur amnésie et leur ingratitude maladives! Et toute la Côte d’Ivoire a entendu vos jurons et injures contre Alassane Ouattara quand la rumeur a couru qu’Amadou Gon voulait vous dégager lors de la dernière formation du gouvernement. Ne savez-vous pas que vous êtes une pure créature d’Ado qui peut à tout moment vous dé-créer? Vous dites: « On est libres grâce à Ado ». Supposons un instant que cela soit vrai. Mais alors, Ado aurait-il pu vous libérer sans ses alliés? Ado serait-il président de la république aujourd’hui sans le PDCI-RDA et les Forces Nouvelles, sans le RHDP bâti depuis 2005? Ado n’a-t-il pas été devancé par Gbagbo au premier tour de la présidentielle 2010? Et puis, soyons sérieux: de 1994 à 1999, votre Ado n’était-il pas en exil? N’a t-il pas fait l’objet d’un mandat d’arrêt international ivoirien? Vous avez décidément la mémoire courte. Combien de fois avez-vous vu Ado dans la rue aux côtés de ses militants pour affronter la répression dictatoriale? Moi, je vous le dis: Hamed Bakayoko, vous êtes franchement lâche et inconscient! Ce pays n’aurait jamais dû vous admettre au rang de ministre de la république. Et puis, pour parler un peu de votre dieu Ado. Quel ami sérieux ne vous a pas entendu, à Abatta ou à Assinie, où vous avez souvent vos orgies, dire que Ado est ingrat, injuste et indigne, jaloux, quand il a été récemment question de diviser votre ministère actuel en deux parties distinctes lors du dernier remaniement ministériel? Quel Ami sérieux ne vous a pas entendu et vu dire que la première Dame de Côte d’Ivoire serait jalouse de votre épouse Yolande, parce que cette dernière est avocate alors que la 1ère dame n’est pas intellectuellement capée? Vous déblatérez trop et partout, et c’est encore vous qui remplissez les oreilles d’Ado de flatteries et de mensonges criminels! Vous dites: « Lorsque Ado va dérouler le rouleau compresseur, c’est là qu’on verra qui est qui. Ça ne sert à rien de s’agiter. » Nous annoncez-vous une nouvelle guerre civile inspirée par votre camp contre le peuple de Côte d’Ivoire? Suffit-il que des Ivoiriens aient des ambitions présidentielles pour que vous vous mettiez à tirer sur tout ce qui bouge? Vous avez viré l’UDPCI, viré l’UPCI, viré les FN, viré toute présence critique au coeur de votre régime. IL ne vous reste plus qu’à virer tous les ministres et cadres du PDCI-RDA pour vous retrouver entièrement nus comme des vers, isolés de tous et par tous dans le jeu politique en Côte d’Ivoire. Croyez-vous qu’on peut encore prendre le peuple de Côte d’Ivoire en otage par la dictature? Vous vous trompez lourdement et vous vous souviendrez de mon avertissement. Le RDR, réduit comme peau de chagrin, à votre seul clan patrimonial, ne peut effrayer personne de sensé en Côte d’Ivoire. Ce peuple en a vu d’autres! Essayez, vous verrez! Vous dites: « La violence n’a jamais été un programme politique. » Monsieur Hamed Bakayoko, de toute votre vie, avez-vous écrit un programme politique? Savez-vous même ce que c’est comme exercice? Vous n’êtes pas connu pour vos lumières intellectuelles. On vous connaît davantage comme amateurs de coups tordus, de délation et de flagorneries. Parlant de violence, n’est-ce pas vous, l’un des plus célèbres loubards ivoiriens des années 80-90 qui osez donner des leçons? Votre mentor, Ouattara, n’a-t-il pas cautionné le coup d’Etat de 1999 contre le régime Bédié et le rébellion de 2002 contre le régime Gbagbo? Etes-vous vraiment les messieurs propres de la paix, de la non-violence, bref les anges ou colombes de la paix que vous proclamez être? Non, Hamed Bakayoko. Vous êtes un sinistre imposteur: vous affectionnez la tricherie, le mensonge, le vol, la violence, la luxure, la flagornerie et les honneurs indus! C’est vous qui organisez à présent les tueries entre frères d’armes dans les forces armées ivoiriennes. C’est vous qui avez fait tuer à balles réelles des ex-soldats démobilisés manifestant à Bouaké. C’est vous qui organisez les meurtres entre frères d’armes dans les casernes de Korhogo comme à Ndotré. La violence est votre seule chance de vous maintenir au pouvoir, car sur le plan de l’électorat populaire, tous les sondages vous donnent perdants, vous et vos mentors bigarrés! IL fallait donc que je vous réponde, afin que les Ivoiriennes et les Ivoiriens sachent garder raison devant vos délires, vos mensonges, vos manigances criminelles et vos bravades. Vous faites désormais partie du passif de la Côte d’Ivoire. Les démocrates et patriotes républicains doivent lutter en convergence pour vous reléguer définitivement dans le passé de ce pays, avec tous ceux qui vous inspirent dans l’art méphistophélique du Prince des Ténèbres: la division de la fraternité humaine.

Roger Digbeu Observateur Citoyen de la politique Ivoirienne Abidjan, Côte d’Ivoire

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