Lancement de “la route des esclaves’’ en Côte-d’Ivoire – Bandama exprime sa foi au retour descendants des esclaves

Le projet « La route de l’esclave » qui a pris forme dès 1993 sous l’égide de l’Unesco vient d’être lancé ce 6 juillet, à Kanga Anianzè, en pays Abbey dans la sous-préfecture de N’douci, en présence du vice-président Duncan, de l’ancien président du Bénin et du champion du monde de football en 1998, Lilian Thuram.
En maître d’œuvre du projet, le ministre de la Culture et de la Francophonie Maurice Bandama s’est dit heureux de voir enfin se concrétiser un vieux rêve auquel ses prédécesseurs ont contribué. « Pendant quatre à cinq siècles, l’Afrique aurait pu disparaître. Et ces moments sont importants pour que nous puissions avoir le sens de la douleur et de ne pas chercher à perpétuer la douleur. Ailleurs on a érigé des portes du départ et du non-retour mais ici nous érigeons une stèle qui sera bientôt la porte du retour. Nous voulons permettre à nos frères partis de revenir », a déclaré Maurice Bandama face aux journalistes.

La stèle est construite sur un vaste espace à l’entrée du village sur la rive même de la rivière Bodo, autrefois lieu (dit) de purification mais en réalité d’humiliation et de déshumanisation des Noirs en captivité. Le monument est haut de 5 mètres et est l’œuvre du professeur Sossa Kouassi de l’Insaac.

Dans son allocution, l’ancien président du Bénin Nicéphore Soglo a martelé que l’histoire de l’esclavage qui a bel et bien existé doit être enseignée dans nos écoles. Tout le monde doit en parler et s’interdire le silence sur la non-reconnaissance de la déportation négrière. Il s’est ensuite élevé contre les maltraitances que subissent encore nos frères africains à la recherche du bonheur outre-atlantique alors que, fait-il remarquer, les européens et autres sont accueillis ici à bras ouverts. « Nous devons bâtir des sépultures pour accueillir les âmes errantes de nos frères morts en déportation », a-t-il affirmé à propos de la stèle, soutenant au passage que l’homme noir est à la base du développement de la planète de par le travail abattu pendant ces durs moments.

Kablan duncan ajoutera pour sa part que la nécessité du souvenir s’impose pour préserver la mémoire historique d’une tragédie. « Il faut rétablir la vérité de l’histoire, réhabiliter notre histoire pour en faire une force et non plus un objet de ressentiment », a-t-il justifié.

Après les discours les invités de marque ont reçu des présents de la part de la chefferie traditionnelle. Ont suivi la découverte de la stèle, des messages et photos historiques et enfin l’acte de purification des invités dans la rivière Bodo.

L’américaine Corby Page qui venait de subir le rituel peut alors déclarer dans un français approximatif : « Je suis fière d’être chez moi ».

Selon des documents consultés sur place, de 1526 à 1870, ce sont environ 10 millions d’Africains qui ont été embarqués pour l’Amérique. Le Brésil s’est taillé la part du lion avec 3 647 000 esclaves, suivi des Antilles Britanniques avec 1 665 000 déportés.

S. Debailly, de retour de Kanga Anianzè
sdebailly@yahoo.fr

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5 réflexions au sujet de “Lancement de “la route des esclaves’’ en Côte-d’Ivoire – Bandama exprime sa foi au retour descendants des esclaves”

  1. Morceau choisi: “Et ces moments sont importants pour que nous puissions avoir le sens de la douleur et de ne pas chercher à perpétuer la douleur. Ailleurs on a érigé des portes du départ et du non-retour mais ici nous érigeons une stèle qui sera bientôt la porte du retour. Nous voulons permettre à nos frères partis de revenir »

    Je retiens et reste accroché à l’idée de ne pas perpétuer la douleur. Que cette porte du retour soit empruntée par TOUS, pas seulement les descendants d’esclaves des Amériques et du monde, car ce fut une abomination pour l’humanité toute entière.

  2. Morceau trouvé : »Kablan duncan ajoutera pour sa part que la nécessité du souvenir s’impose pour préserver la mémoire historique d’une tragédie. « Il faut rétablir la vérité de l’histoire, réhabiliter notre histoire pour en faire une force et non plus un objet de ressentiment », a-t-il justifié. »

    Oui, dans un pays qui traverse une crise politique qui n’a pas encore pris fin, avec une faction « victorieuse » qui pense avoir écrit définitivement l’histoire, entendre ce genre de discours rend perplexe.

    Finalement, aborder la question de la traite négrière et organiser une manifestation dans ce sens parait plus facile et aisé à faire, qu’aborder l’histoire récente de notre pays et en définir une écriture qui puisse satisfaire TOUS les fils et filles de ce pays.

    Pour le moment, quand il y en a qui vocifèrent et rient, il y en a d’autres qui continuent de souffrir et rêvent de pouvoir enterrer dignement leur proches, tombés sous les balles et les machettes des rebelles.

    Oui, une abomination pour l’humanité toute entière, on fera une stèle ici ou là, une abomination ivoirienne qui souffre de justice et qui maintient son poids douloureux sur une partie du peuple, on l’ignore et on croit avancer !!

    Oh que non !!

    Il faut commencer par nettoyer son jardin !!

    Une stèle à l’honneur des esclaves n’a de sens dans ce pays que si tout le peuple de Cote d’Ivoire, dans son entièreté, est concerné par cet acte. Cela devrait être un acte symbolique de solidarité et non un autre positionnement politique qui n’aura de valeur que parmi ceux qui en ce jour pensent avoir le dessus…pour le moment !!

    Épilogue !!

  3. Alors, mon suiveur perso !?!? Je suis encore flatté. Oui, abomination. Une abomination comparable à celle commise par Guei qui a signé un pacte avec le diable opposant, roublard en chef, pour écarter tous les candidats aux présidentielles de 2000. Sans lui, éliminé d’ailleurs par son partenaire d’antan, notre pays n’aurait jamais eu une abomination comme la refondation au pouvoir avec son corolaire de morts. Sans lui, le compatriote Gbagbo serait avec nous aujourd’hui. Dommage !

    Allez…Allons seulement !

  4. La refondation avec son corolaire de morts ?? Sous la refondation, les morts venaient bien de la rébellion et non du pouvoir en place qui était attaqué.

    C’est justement parce qu’il y a plusieurs versions de notre histoire récente, des plus objectives au plus saugrenues comme la vôtre, que l’on ne peut valablement croire qu’un partie de ce pays puisse se croire investie du pouvoir ou de l’obligation de célébrer la mémoire d’esclaves entrées dans l’histoire, dans un pays qui est encore ne pleine crise politique et militaire !!

    Merci d’avoir donc confirmé nos désaccords et par conséquent ma thèse plus haut !!

    Cette stèle n’aura de sens que lorsque nous pourront parler d’une même voix, pro OUATTARA et pro GBAGBO.

    Épilogue !!

  5. De un, tu es hors-sujet. (Pas surprenant dans tous les cas !) Il s’agit de l’esclavage ici, pas de notre CIV ou de notre histoire. Comme à ton habitude avec tes chi-noi-se-ries stupides, tu es venu y injecter notre histoire récente. Et, alors on va rappeler la violence, la roublardise et l’espieglerie dans laquelle est née cette abomination appelée refondation qui a tué son “partenaire” Guei, sa famille, et même les animaux. Il faut être vraiment satanique comme ce FPI pour le faire. Tuer une famille entière et des animaux. Oui, le FPI a son corollaire de morts. Et, tout ceci, cette abomination de refondation, c’est Guei qui l’a amené sur ce pays.

    De deux, la réconciliation n’est pas une voie à sens unique. Mais bon, comme vous êtes les seules et éternelles victimes dans votre univers, attendez.

    Allez, au boulot, pour les coquilles… J’en ai mis plein là-dedans pour te faire mériter ton piètre salaire de suiveur…

    Quel clown !

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