Pour Olusegun Obasanjo l’existence de l’Uemoa au sein de la Cedeao est « un obstacle à l’intégration »

L’ancien Président nigérian, Olusegun Obasanjo, invité ce jeudi 29 juin 2017, à une tribune de l’Assemblée générale de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) en tant qu’un des pères fondateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), a rendu l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) responsable du retard du processus d’intégration au sein de la Cedeao.

« Le fait qu’on ait l’Uemoa au sein de la Cedeao, c’est-à-dire une Union au sein d’une communauté, pose problème. L’Uemoa est un problème, car son existence a entravé l’adoption d’une monnaie unique. Or, sans la monnaie unique, et avec l’existence de huit monnaies au sein de la Cedeao, il n’est pas facile de commercer entre nous. Notre intégration économique et monétaire a été ralentie. Et c’est aussi la raison pour laquelle nos performances n’ont pas été aussi bonnes que nous l’envisagions. Les échanges au sein de la Cedeao ne dépassent pas 15% des échanges totaux de la région. Et les biens qu’on aurait dû échanger entre nous, le sont plutôt avec l’extérieur », a-t-il indiqué.

Autre conséquence de l’existence de l’Uemoa au sein de la Cedeao, selon M. Obasanjo, « nous n’avons pas de politique budgétaire unique, et cela entrave les échanges entre nous ».

M. Obasanjo dit ne pas désespérer de voir la monnaie unique de la Cedeao, l’Eco, voir le jour de son vivant, ajoutant qu’il faudrait mettre aux choix des Etats, une démarche accélérée de progression vers la monnaie commune, pour ceux qui voudraient avancer vite, et une autre démarche « normale », pour les pays traînant le pas.

Valentin MBOUGUENG
envoyé spécial à Kigali
FratMat

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4 réflexions au sujet de “Pour Olusegun Obasanjo l’existence de l’Uemoa au sein de la Cedeao est « un obstacle à l’intégration »”

  1. Le Président Obasanjo raconte des conneries !!
    Les pays de l’UEMOA sont en avance en matière d’intégration ; ce sont les autres pays de la CEDEAO qui ont du mal à suivre. Deux exemples pour illustrer mes propos :
    1) le commerce intra communautaire : l’UEMOA avait un marché commun depuis le 1er janvier 2000. C’est seulement le 1er janvier 2015 que le Tarif Extérieur Commun de la CEDEAO est entré en vigueur et à ce jour seul 9 pays de la CEDEAO appliquent ce TEC, dont la totalité des 8 membres de l’UEMOA.
    2) la monnaie unique : les pays de l’UEMOA ont toujours eu une monnaie commune, le franc CFA. Il avait été décidé, le 20 avril 2000 à Accra, de créer une seconde zone monétaire appelée ZMAO, pour les autres pays de la CEDEAO. Mais, depuis 17 ans, le Nigeria, le Ghana, la Guinée, la Sierra Leone et la Gambie ont été incapables de faire converger leurs monnaie nationales et de créer une monnaie commune qui devait par la suite, fusionner avec celle de la BCEAO. Cette option de 2 zones monétaires qui devaient fusionner a finalement été abandonnée, car impossible à mettre sur pied.
    Les analystes économiques disent que la BCEAO finira par « phagocyter » le reste des autres pays de la CEDEAO, en dehors du Nigeria, et avec la récente adhésion du Maroc à la CEDEAO, le géant nigérian se rend compte qu’il ne fera plus la pluie et le beau temps au sein de la CEDEAO ; d’où le courroux de l’ancien Général-Président nigérian !! Merci.

  2. @franck …

    Il manque des chiffres pour que vos assertions prennent en crédit !!

    Sachez que je veux vous croire !!!

    Épilogue !!

  3. Mr. President, les raisons que vous avancez ne sauraient constituer des arguments solides pour portraire l’UEMOA comme un obstacle à l’intégration. Vous pouvez avoir d’autres raisons mais celles avancées ici tiennent difficilement la route, voire le sentier. Je m’explique. De un, vous parlez de la difficulté de converger quand on a 8 monnaies. Oui, ce n’est pas un exercice facile, j’en conviens. Mais, Mr. President, cette difficulté aurait été augmentée par un facteur 8 si la l’UEMOA n’existait pas. En effet, sans la monnaie unique pour les 8 de l’UEMOA, la convergence aurait créé un exercice avec 15 monnaies, pas 8, ce qui dans le processus de création d’une monnaie est une tache gigantesque. Aujourd’hui avec 8 entités on a du mal à respecter les 4 (petits) critères de convergence établis par tous, alors imaginez donc cela avec 15 entités différentes. Ainsi donc, DU POINT DE VUE STRICTEMENT ECONOMIQUE, l’existence de l’UEMOA est donc une bonne chose dans ce processus, dans cet exercice. Aujourd’hui, les “benchmarks” quantitatifs et qualitatifs arrêtés pour les deux zones (WAMZ et WAEMU) sont ratés, ce qui a valu les reports de l’eco de 2003, à 2005, à 2009, à 2015. Et tenez-vous bien les pays du WAEMU-UEMOA ne sont pas les plus gros violateurs de ces critères, bien au contraire. En particulier au regard de l’inflation, un pays comme le Ghana, deuxième économie, a connu une inflation élevée a deux chiffres en moyenne depuis 2010. Pareil pour la 1ère économie, le puissant Nigeria. Donc, Mr. Président voilà les faits économiques réels. Devinez quoi, sur la même période la moyenne à tourner entre 0 et 5-6 % pour la zone UEMOA dans son ensemble. Qui dit mieux, Mr. President ?

    De deux, je suis surpris que vous mentionnez l’UEMOA comme une entrave à une politique budgétaire commune. Que non ! Même au sein de l’UEMOA, avec une monnaie unique, il n’y a pas de politique budgétaire commune. Je vais plus loin, même la puissante zone euro n’a pas de politique budgétaire commune. Le puissant Nigeria racle dette sur dette depuis quelques années avec la chute drastique du cours du pétrole aggravée par les problèmes de production dans ses zones clés avec les petites rebellions et sabotages par-ci, par-là dans le delta.

    Mr. President, with all due respect, your arguments are not anchored in facts. I would feel more comfortable if you were to bring other ones to make your case. Moreover, everyone knows it, fiscal matters in Nigeria are cesspools of opacity and “black holes”. So WAEMU countries cannot be singled out as the main obstacles to anything, let alone for a common fiscal policy. I rest my case! Thank you Mr. President!

    Sincerely,

    Peace!

  4. Au frère @Peace tout a fait en phase avec votre développement macro-économique de la situation sous régionale.
    Et je vais renchérir au plan micro-économique pour corroborer vos dires.
    Les petits commerçants pays hors zone UEMOA préfèrent les échanges en CFA par rapport à leur propre devise vue l’instabilité de leur monnaie qui du jour au lendemain Peut perdre de la valeur face au dollar ou à l’euro.Cela reste un souci permanent pour les petits commerçants,

    À chacun sa lorgnette !!!

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