La sortie de la longue « crise » en Côte-d’Ivoire au cœur de la rencontre entre Ouattara-Macron (REPORTAGE)

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Pour leur première rencontre depuis l’élection présidentielle française du 7 mai 2017, le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue Emmanuel Macron ont affirmé dimanche à Paris leur volonté de confirmer la sortie de crise de la Côte d’Ivoire par une coopération approfondie en termes d’économie, de sécurité, et d’environnement.

Sous un soleil de plomb, une petite foule cosmopolite de journalistes se presse à l’entrée des grilles du Palais de l’Elysée, siège de la présidence de la République française.

Malgré la tenue au même moment du premier tour des élections législatives dans l’hexagone, le moment est solennel et les envoyés spéciaux jouent des coudes pour immortaliser la poignée de main sur le perron du château parisien.

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara est le premier président africain reçu à Paris sous les cors de la fanfare républicaine de son homologue Emmanuel Macron, depuis son élection le mois dernier.

Accompagné du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, du ministre des Affaires étrangères Marcel Amon Tanoh, du secrétaire général de la présidence Patrick Achi et de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France Charles Gomis, M. Ouattara s’est entretenu durant plus de quarante minutes avec M. Macron.

L’environnement en question

Le pas alerte pour rejoindre leurs pupitres, les deux chefs d’Etat ont détaillé dans un salon de l’Elysée en une dizaine de minutes l’essentiel de leurs échanges, dont l’un des maîtres mots fut la « sortie de crise ».  »

La Côte d’Ivoire est un exemple de sortie de crise réussie et à ce titre un modèle pour beaucoup, en particulier dans la région », a commencé le président français.

A défaut d’avoir précisé quelle crise avait été évoquée, c’est sur tous les fronts que les deux présidents se sont montrés optimistes, à commencer par celui de la sécurité. « Je considère que le retrait de l’opération de maintien de la paix et l’élection la semaine dernière de la Côte d’Ivoire au Conseil de sécurité de l’ONU sont la consécration de cette sortie de crise », s’est ainsi réjoui le benjamin (39 ans) des chefs d’Etat européens.
En continuité avec la ligne tenue par François Hollande, président entre 2012 et 2017, MM. Ouattara et Macron ont renouvelé leur engagement à lutter contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest, leur pays respectifs ayant été visés par des attentats au cours des dernières années. Le Président français a annoncé à cet égard sa présence en personne au sommet Afrique – Union-Européenne qui se tiendra en septembre 2017 à Abidjan.

« Progrès importants »

Malgré un prix du cacao sur le déclin et un budget national en baisse, M. Ouattara s’est montré optimiste, en qualifiant de « modèle de bonne gouvernance » sa gestion macroéconomique, et a salué « le rôle des entreprises françaises » dans le dynamisme de son pays. Sous les crépitements des flashs, il a affirmé vouloir « mettre l’accent sur les investissements dans l’éducation et l’assainissement pour améliorer l’environnement ».

« La Côte d’Ivoire a fait des progrès importants ces dernières années dans les domaines de l’économie et de la sécurité, le pays va bien. Nous avons subi des chocs intérieurs et extérieurs, mais malgré cela, nous pensons tenir un taux de croissance de 7% contre 9% en moyenne les années précédentes », a estimé le chef de l’Etat ivoirien, confronté depuis janvier 2017 à la défiance d’une partie des forces armées et à plusieurs grèves des fonctionnaires.

M. Macron, qui a qualifié la Côte d’Ivoire de « l’une des économies les plus dynamiques et les plus diversifiées » de la sous-région ouest-africaine a promis que « la France accompagnera la modernisation » de l’économie son partenaire. Alassane Ouattara s’est félicité à cet égard de l’engagement « à démarrer très rapidement le métro d’Abidjan », une mesure qui devrait permettre de réduire la pollution de la capitale économique ivoirienne, et a salué la défense par le président français de l’accord de Paris sur le climat.

Nouvelle illustration de la communication maîtrisée qu’a instaurée M. Macron depuis son arrivée au pouvoir, les journalistes ne pouvaient poser de question à l’issue des déclarations. De quoi alimenter les frustrations dans les salons de l’Elysée, où un nouveau chapitre des relations ivoiriennes vient de s’ouvrir, sans grand changement annoncé par rapport au quinquennat précédent.

Noé Michalon, correspondant à Paris

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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