Côte-d’Ivoire ratification d’un accord de 15 millions de dollars: 8 milliards de fcfa de dette pour ça?

 

blank

LIDER News |

Côte d’Ivoire – Le saviez-vous ? Le gouvernement a endetté le contribuable ivoirien de 15 millions de dollars américains (8,6 milliards de fcfa) auprès de la Banque africaine de développement (Bad) pour payer sa participation au capital de l’agence pour l’assurance du commerce en Afrique (Aca), créée en mai 2000.

C’est ce qui ressort de l’exposé des motifs du projet de loi n°004 A autorisant le président de la République à ratifier l’Accord portant création de l’Aca, envoyé par Alassane Dramane Ouattara à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire pour adoption (voir annexe).

Compte tenu de la situation économique actuelle tendue du pays, et alors que les élèves de 6ème et de 5ème de Molonoublé (Didiévi) sont privés de cours de mathématiques et de géographie, faute d’enseignants, l’on peut s’interroger sur la pertinence, pour l’Etat de Côte d’Ivoire, de contracter cette dette pour obtenir 150 actions à 100.000 dollars américain l’unité dans un organisme qui a accepté sa demande d’adhésion depuis le 19 juin 2011, sous réserve de la ratification de l’accord et du paiement de sa contribution au capital, fixée à 7,5 millions de dollars (4,3 milliards de fcfa), selon l’article 7 alinéa 2 dudit accord.

Le calendrier du gouvernement pose également question, puisqu’il a attendu 9 mois (depuis août 2016) pour informer les députés de la dépense engagée par ses soins.

L’on peut aussi s’interroger sur l’action de la Banque africaine de développement qui, en acceptant d’accorder à un pays membre ce type de prêt dont le haut rendement économique et social n’apparaît ni à première, ni à seconde vue, ne montre pas ses préoccupations pour le développement de l’Afrique et de ses populations ?

L’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique a été créée il y a 17 ans à l’île Maurice (qui n’y a jamais adhéré) et ne compte à ce jour que 12 pays membres sur 54 potentiels : Bénin, Burundi, Ethiopie, Kenya, Madagascar, Malawi, République Démocratique du Congo, Rwanda, Tanzanie, Ouganda, Zambie, Zimbabwe.

LIDER, dans son rôle de parti d’opposition parlementaire, publie ici le projet de loi concerné, pour permettre aux citoyens de s’informer : Projet de loi 004 A

Commentaires Facebook

4 réflexions au sujet de “Côte-d’Ivoire ratification d’un accord de 15 millions de dollars: 8 milliards de fcfa de dette pour ça?”

  1. Le problème a trait à la pertinence du projet, vu les problèmes urgents de scolarisation des enfants de Côte d’Ivoire. Il s’agit d’établir des priorités. Mais, au delà de l’acte posé, l’intention même valant l’action, il faut s’interroger sur la place qu’accorde le gouvernement aux ivoiriens dans ses missions.
    Et je suis inquiet. Si le PDCI ne lève aucune opposition, alors je serai déçu.
    Ces gens là, travaillent-ils pour les Ivoiriens?
    Pourquoi accordent-ils des monopoles à des gens alors que les ivoiriens vivent difficilement ?
    J’en appelle à la vigilance des ivoiriens, pour 2020.
    Si nous voulons sortir de tous ces problèmes, accordons beaucoup d’attention à GKS.
    Il est l’esclave qui veut s’affranchir du maitre. C’est lui qui peut maîtriser et relever le pays.

  2. Il faut que LIDER en se prenant au sérieux,prenne avec lui les Ivoiriens dans leur ensemble.
    Que reproche Lider à l’engagement pris par l’état?
    le Pr Coulibaly dans son rôle devrait avoir les éléments d’un langage explicatif à l’endroit de ses concitoyens.Il a la compétence nécessaire pour dire à chacun,y compris les acteurs majeurs de cet engagement,la caducité de l’acte posé au regard des urgences du moment.Il doit s’assurer de s’être expliqué dans les détails offrant ainsi des preuves « inattaquables » de l’irresponsabilité des gouvernants.
    S’y prendre autrement relève d’une démission de la part du Pr Coulibaly et consacre un effet d’annonce sans plus!

  3. BEAUCOUP DE CONFUSIONS VOLONTAIREMENT ENTRETENUES

    Oui les élèves de 6ème et de 5ème de Molonoublé (Didiévi) sont privés de cours de mathématiques et de géographie, faute d’enseignants !

    Oui donc «aussi bien à Molonoublé, Tié-N’Diékro qu’à Boli, les établissements sont encore inachevés et n’offrent aucune commodité relativement à l’eau et à l’électricité, »

    Oui «C’est à partir de la classe de 4ème qu’on leur dispense les cours de Mathématique et d’Histoire géographie ! »

    Oui ceux du Lycée de Bingerville subissent aussi ces mêmes difficultés ! A Taoubly, à Bouna, à Grabo on peut identifier autant de problèmes.

    Oui…oui…oui ..TOUT CELA A COMMENCE CERTAINEMENT EN 2011….

    Bref !

    Je ne crois pas que le Grand Economiste Koulibaly, pour ne me tenir qu’à l’avis inébranlable de madame le Délégué Général de Lider, douterait des opportunités offertes par les prêts concessionnels ou « bonifiés » du Fonds africain de développement (FAD), une des filiales du Groupe de la BAD ! Il a été Ministre de l’Economie.

    C’est tout à l’honneur du Président Akinwumi Adesina de la Banque africaine de développement (BAD) de favoriser davantage l’accès de nos pays à toutes les sources de financement notamment les fonds spéciaux à des conditions préférentielles. Ces fonds permettront par exemple aux agriculteurs d’avoir accès aux crédits à des taux d’intérêt bonifiés et à des prêts agricoles de long terme, assortis d’échéances plus longues ! Ce qui est très difficile avec les banques commerciales… C’était soit dit en passant un des engagements majeurs de tous les candidats à son poste dans leur déclaration de Vision pour la BAD.
    Pour construire des écoles, des infrastructures, développer l’accès à l’eau, à l’électricité etc.

    Comme nous le savons tous, la couverture risque pays exige des garanties contraignantes à l’international (les fameuses garanties souveraines entre autres) sans lesquelles l’accès à plusieurs autres sources de financement intéressantes devient quasi impossible en raison des coûts ! D’où l’intérêt de l’adhésion à l’ACA et à ses mécanismes de couverture !
    « L’ACA est un assureur multilatéral spécialisé dont les produits d’assurance couvrent les risques liés à l’investissement et les risques commerciaux dans le but d’attirer près de 2 milliards de dollars d’investissement et de transactions commerciales dans le pays et de réduire éventuellement le coût d’emprunt du pays de près de 1 % par an. »

    Et la BAD en appuyant les Etats pour leur adhésion à l’ACA est dans son rôle ! Puisque les produits de réduction des risques de crédit à moyen et à long termes sont des ressources indispensables pour les investisseurs, les banques, les entreprises, les organismes publics etc.
    Les montages de financement des projets structurants nationaux et régionaux sont complexes, longs à mettre en œuvre et cela l’économiste KOULIBALY le sait (relire le discours de Donald KABERUKA à l’inauguration du Pont HKB).

    « Compte tenu PRECISEMENT de la situation économique actuelle tendue du pays », ce système de garantie devient donc NECESSAIRE pour encourager davantage tous les investisseurs que par ailleurs la mission du Premier Ministre GON croise actuellement à travers sa tournée !
    L’autre confusion concerne le paragraphe « ….un organisme qui a accepté sa demande d’adhésion depuis le 19 juin 2011, sous réserve de la ratification de l’accord et du paiement de sa contribution au capital, fixée à 7,5 millions de dollars (4,3 milliards de fcfa), selon l’article 7 alinéa 2 dudit accord. »
    Il y a certes l’article 7 alinéa 2, mais il y a également l’article 7 alinéa 3 ! Et tout le reste de l’Accord portant CREATION DE L’ACA…

    Gérer c’est prévoir ! Le poids des Etats dans des organisations comme l’ACA ou même la BAD, c’est aussi sa capacité contributive.

  4. Voyons, LIDER ! Tout de même. C’est un pas important pour atténuer les risques associés aux affaires dans nos pays africains où blocage de corridors et autres troubles et spoliations ne constituent pas des denrées rares. Cela fournit une assurance pour les IDE dans les pays concernés, et aussi les exportations des compagnies basées en CIV (en Afrique). Aussi, faut-il le souligner, cela a la capacité de donner une bouffée d’air au commerce intra-africain tant souhaitée. Cela accompagne les efforts insuffisants du MIGA et du OPIC américain pour l’entreprise de taille moyenne, même petite.

    Je vous lisais une fois du manque ou insuffisances de IDE dans nos pays à cause du franc CFA. Eh, bien voilà ce qui encourage les IDE dans un pays, et au-delà les investissements tout court, quand il existe des mécanismes ou initiatives qui atténuent les risques de crédit et politiques. Ce n’est pas une monnaie dénommée autre que CFA qui le fera.

    Voyons, il faut critiquer mais M. Koulibaly en tant qu’économiste vous-même vous devriez être plus averti. Ne vous ridiculisez pas.

Les commentaires sont fermés.