Côte-d’Ivoire: Guikahué va-t-il porter «plainte contre Touré Moussa» dans l’affaire armes de Bédié contre Gbagbo ?

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r Kakou Guikahué (CSE) fait le point de la restructuration du Pdci-Rda et annonce: «Plainte contre Touré Moussa? Le dossier au S.E du Pdci chargé des Affaires juridiques»

La 90ème Session du Secrétariat exécutif du Pdci-Rda a eu lieu mercredi 31 mai et a été présidé par Pr Maurice Kakou Guikahué, chef dudit Secrétariat. Il a fait le point sur l’évolution des travaux de restructuration demandée par le séminaire d’avril 2017 à Bingerville et s’est prononcé sur l’actualité politique du moment…

Monsieur le secrétaire exécutif, que peut-on retenir de cette session que vous venez de présider ?

Nous avons effectivement tenu la 90ème session du secrétariat exécutif et le point unique à l’ordre du jour, c’était la finalisation de la restructuration des délégations départementales et communales. Le principe, c’est que le secrétariat a travaillé, le président a donné un accord de principe et nous avons consulté tous les vice-présidents des zones qui ont fait des amendements et c’est ce document que nous avons soumis aux différents délégués des zones touchées. Les délégués, les ont validées à 99,99%. Cela nous démontre qu’il y avait vraiment une nécessité de redimensionner les territoires parce que les uns et les autres commençaient à être essoufflés et c’est ce projet, là que nous venons d’analyser pour l’adopter au niveau du secrétariat avant que le président ne prenne une décision définitive. Donc, nous lui avons fait des propositions. Nous sommes à peu près à 200 délégations, nous avons ajouté une soixantaine de délégations au 140 qu’il y avait. Le président va valider et procéder à la nomination des différents délégués départementaux et communaux. Vous savez qu’après le séminaire de Bingerville, nous nous étions donné un chronogramme dans lequel, nous avons dit que le mois de mai devait servir à la restructuration des délégations. C’est chose faite, avant le 15 juin, le président Bédié va procéder à la nomination des délégués et du 15 juin au 15 septembre, les délégués vont aller sur le terrain pour faire la revue des troupes et l’inventaire du personnel politique comité de base par comité de base, section par section et délégation par délégation. Donc, la 1ère phase de notre programme a été respectée. Le 31 mai, tout le dossier est prêt, il est soumis au président.

Vous parlez de 99,99%. Est-ce que cela veut dire qu’il y a des délégués ou un délégué qui n’a pas été d’accord ?

Non, c’est que sur les 50 qui ont été convoqués, il y a une personne qui n’était pas présente. Mais on a discuté, il n’y a pas de problème.

Telle que les choses se sont passées, est-ce qu’on peut dire que la nomination de nouveaux délégués, ne posera pas de conflits entre des personnalités ?

Non, nous tenons à deux choses. D’abord, on veut l’efficacité et ensuite, il faut éviter les conflits et nous avons pendant cette période de travail, fait des consultations. Par exemple, il y a des délégations où les délégués gèrent, mais qui auraient pu être découpées, mais on a évité parce que ça peut engendrer des conflits de leadership. Donc, on veut faire une harmonie et on est dans un rassemblement des uns et des autres ;

Quels sont les critères qui ont prévalu dans le découpage?

Il y a d’abord la superficie et puis les configurations électorales, parce qu’on a calqué le découpage sur les circonscriptions électorales. Avant, par exemple, vous avez un délégué qui chevauche plusieurs circonscriptions électorales ou bien, deux délégués qui ont une partie de la circonscription électorale. Donc, on a essayé de calquer notre découpage sur les élections d’autant plus qu’on a dit que les délégués qu’on nommait, ne sont pas des délégués de prestige et d’honneur, mais, c’est des leaders actifs pour préparer les élections et les élections commencent par le listing électoral. Donc, on a fait une coïncidence entre les Cei (Ndlr : Commissions électorales indépendantes) et les délégations. En tout cas, ça a été un travail technique. Il y a des cas ou ça peut ne pas tomber juste, mais dans 90%, nous avons redimensionné les choses et chaque délégué va être en prise directe avec les Cei. Parce qu’avant, c’est le délégué qui nommait les représentants du parti dans les Cei, cette fois-ci, c’est facilité.

Quel est le profile du nouveau délégué ?

Il faut être un homme de terrain, il faut vouloir travailler parce qu’il faut faire un travail de fourmi. Nous avons un objectif d’inscrire beaucoup de militants comme électeurs à la prochaine élection.

Il faut qu’il ait les moyens aussi ?

Ça c’est la base. Comme le parti n’a pas assez de moyens pour payer le transport, il faut que le délégué soit capable de payer son transport pour aller sur le terrain. Aussi, qu’il soit capable de recevoir les secrétaires de section, à manger. C’est important.

Monsieur le secrétaire exécutif, est-ce que le meeting du 10 juin est toujours d’actualité ?

Il est d’actualité, c’est un meeting pour la paix et c’est un meeting de soutien aux activités du Gouvernement. Parce que dans cet environnement, il fallait que le parti réagisse et nous, nous avons décidé de faire un regroupement pour lancer un message de paix aux Ivoiriens. Quand on dit que c’est un meeting de paix, c’est que c’est aussi un meeting de soutien à Bédié et à Ouattara. Quel est le message ? C’est pour aller véhiculer un message de paix parce que la Côte d’Ivoire a des difficultés, les choses sont tendues. Donc, le parti qui a l’expérience et dont les fondamentaux sont le dialogue et la paix, veulent lancer un appel de paix aux Ivoiriens pour dire que c’est dans la paix qu’on peut se développer. Cela parait évident, mais, il va falloir le dire. Nous avons choisi Yamoussoukro, chez Houphouët Boigny. On veut aller sur les terres du père fondateur. On a choisi Yamoussoukro, parce que c’est symbolique, c’est le village de l’apôtre de la paix, il repose là-bas. Donc, quand on va faire nos discours, il va certainement entendre nos cris du cœur et il va prier pour nous pour que la paix revienne en Côte d’Ivoire. Donc, Yamoussoukro a été choisi pour la symbolique.

Monsieur le ministre, est-ce qu’il y a des militants de base qui ont demandé que leur délégation soit touchée par l’opération de découpage ?

Nous, on a devancé les choses. Puisque quand on a rencontré les délégués avant d’aller au séminaire, ils nous ont fait cas des dysfonctionnements. ça venait d’eux-mêmes. Ils disaient que les territoires sont grands, on n’a pas d’argent, on n’a pas ceci. Nous on les a compris et puis, on a tenu compte de ça pour redimensionner. Nous savons qu’on ne peut pas avoir des moyens colossaux, il faut partager le travail, donc, c’est dans le cadre de la division du travail. Effectivement, les militants ont vu qu’il fallait qu’on découpe. Mais partout ou on pouvait découper et qu’on a senti qu’il peut avoir antagonisme, on a évité de découper.

A Aboisso, il y a environ 59 sections et il y a plus de 50 secrétaires qui demandent à ce que le délégué soit dégommé, est-ce que vous aller donner suite à la demande de ces militants ?
Je leur ai répondu que ce ne sont pas eux qui nomment le délégué. Le délégué est le représentant du président du parti dans une délégation. L’animateur d’une zone, c’est le secrétaire de section. Donc, le délégué n’empêche pas le secrétaire de section de faire son travail. Mais, le délégué, c’est quelqu’un qu’on choisit pour encadrer les secrétaires de section. Donc, les secrétaires de section, ne devraient pas être très contents des délégués parce que les délégués sont là pour faire un travail de police, d’inspection etc. Donc, certains quand ils ne travaillent pas et qu’on leur fait des remarques, ils deviennent vos adversaires ou bien vos ennemis. On fait quand même, une consultation, on regarde le terrain, on nomme quand même quelqu’un qui puisse faire passer le message du président. Mais au contraire, si les secrétaires écrivent pour demander d’enlever le délégué, on ne l’enlèvera pas, sinon après, ils vont nous proposer des gens qui sont incapables parce qu’ils s’entendent avec eux. Donc, ça ne marche pas avec nous.

Monsieur le ministre, récemment, un proche de Guillaume Soro a écrit des choses contre le président Bédié, comment réagissez-vous à cette situation ?

Moi, j’ai déjà réagi pour dire que ce sont des histoires, que c’est faux. On était là, en pleine rébellion, on a dit que Bédié avait un chèque de 3 milliards. Cela s’est avéré faux, le président d’alors, Gbagbo Laurent, a même confirmé que c’était faux. Bédié, homme de paix ne peut pas acheter des armes contre Gbagbo et ce n’est pas logique. Le porte-parole du Pdci l’a bien écrit. Tu ne peux pas aller à Marcoussis et dire à quelqu’un qu’on veut dégommer qu’il faut qu’il reste et puis aller acheter des armes contre lui. Non, ça ne tient pas la route. Mais comme en Côte d’Ivoire, les gens aiment calomnier, c’est une calomnie de plus.

Monsieur le ministre, c’est la seconde fois que cela arrive, pourquoi, le Pdci ne porte pas plainte ?

On a confié le dossier au secrétaire exécutif chargé des Affaires juridiques. Le Pdci est un parti politique, quand des situations se présentent, on les analyse.

Il y a aussi le sujet concernant la cache d’armes découverte à Bouaké. Les enquêtent se poursuivent, est-ce que vous avez une opinion face à cette situation ?

Vous dites qu’il y a une enquête gouvernementale qui se poursuit donc, on n’a pas besoin de faire des commentaires, on attend les résultats de l’enquête. Tout le monde attend les résultats de l’enquête.

Mais cette situation peut faire peur par rapport aux élections à venir ?

Comme l’enquête est en cours, on va d’abord voir les résultats et après, on ira étape par étape.

Propos recueillis par Sercom PDCI-RDA
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