Mutinerie dans l’armée –
Une déclaration de « Ensemble pour la démocratie et la souveraineté » signée de son président Armand Ouégnin condamne la mutinerie dans l’armée. La plateforme profite de l’occasion pour donner sa position après une analyse des faits. Ci-dessous l’intégralité de cette déclaration
I Les faits
Le jeudi 11 mai 2017, au cours du journal télévisé de 20heures, la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) a retransmis sur les antennes de la Première chaîne, une rencontre, au palais de la Présidence de la République entre le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara et une délégation des 8500 soldats qui avaient bruyamment manifesté leur mécontentement en janvier dernier en réclamant une prime de 12 millions qui aurait été promise à chaque soldat avant d’être engagé dans la guerre née du contentieux électoral de décembre 2010. A l’issue de cette rencontre le porte parole des soldats a promis à son interlocuteur du jour une renonciation définitive à toute revendication d’ordre financier ; c’est-à-dire le reliquat de 7 millions que Alassane restait devoir à ses soldats.
Le vendredi 12 mai 2017, pour protester contre les conclusions de ladite rencontre et réclamer le paiement intégral du reliquat de leur prime, les premiers coups de feu se sont fait entendre dans les casernes de Bouaké avant de s’étendre à Abidjan et à plusieurs villes de l’intérieur du pays. Les jours suivants les soldats ont érigé des barrages au niveau des corridors des villes de l’intérieur et sur plusieurs rues d’Abidjan, avant de se livrer à un véritable rodéo dans les rues de Bouaké, de Daloa, de Korhogo, etc….
Le bilan de ces 4 jours de mutinerie est très lourd. L’on a enregistré au moins trois (03) morts dans la population civile ; plusieurs dizaines de blessés dont des cas graves ; des domiciles pillés, des véhicules administratifs et privés emportés et bien d’autres dégâts matériels importants.
Le mardi 16 mai 2017, le Ministre en charge de la défense a annoncé, sans plus de précision, un accord intervenu entre l’Etat Major Général des armées et les mutins qu’il a appelé à regagner les casernes.
Des mutins, interrogés sur les chaînes de radios et télévisions étrangères affirment avoir obtenu satisfaction ; c’est-à-dire le paiement immédiat de 5 millions à chaque soldat et 2 millions devant être payés à chacun dès juin 2017.
II Notre Analyse
« Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté »(EDS) après une lecture minutieuse de la situation note que:
– M. Alassane Ouattara, alors candidat à l’élection présidentielle, dans le dessein de chasser le Président Laurent Gbagbo du pouvoir, a contracté une dette privée vis-à-vis des mercenaires qui l’ont installé au pouvoir par la force ;
– Après le coup d’Etat international perpétré contre le Président Laurent Gbagbo, M. Ouattara a engagé 8500 de ses mercenaires dans l’armée de Côte d’Ivoire en obligeant ainsi le contribuable ivoirien à supporter la dette privée qu’il a contracté, en plus du traitement mensuels de ces éléments;
– A l’issue de la mutinerie de janvier dernier, M. Ouattara ayant payé à chaque mutin la somme de 5 millions, a promis un échéancier pour le reliquat de 7 millions et dont l’exécution devrait prendre fin en mai 2017.
– Pour ne pas faire face à ses engagements vis-à-vis de ses soldats, M. Ouattara a organisé une mascarade au palais présidentiel, le jeudi 11 mai 2017 à l’issue de laquelle il a fait dire à un groupe de soldats qu’ils renonçaient définitivement à leur revendication financière.
– C’est cette démarche de fuite en avant qui a mis « le feu aux poudres ; »
– M. Ouattara, en l’espace d’un mois (mai-juin) va débourser plus de 59 milliards auxquels s’ajoutent plus de 42 milliards FCFA débloqués en janvier dernier. Soit un total de plus de 101 milliards de FCFA au profit des mutins
– Pendant ce temps, les fonctionnaires et agents de l’Etat sont sommés d’observer une trêve sociale, là où ils sont en droit d’attendre de l’Etat des meilleures conditions de vie et de travail, les paysans sont obligés de se contenter de 700 FCFA le prix du Kg de cacao, là où la gouvernance Gbagbo leur donnait 1200 FCFA par kg ; le niveau de vie des populations continue de se dégrader du fait de la cherté de la vie, etc….
III Notre position
« Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) :
– S’incline devant les dépouilles des morts, adresse ses sincères condoléances aux familles éplorées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés;
– Exprime tout son soutien au peuple ivoirien qui a terriblement souffert des conséquences de ces quatre jours de mutinerie ;
– Se tient aux côtés des opérateurs économiques qui ont subi d’énormes préjudices ;
– Condamne la légèreté avec laquelle les tenants actuels du pouvoir gèrent ce dossier des soldats ;
– Dénonce l’incapacité du régime à garantir la quiétude au peuple de Côte d’Ivoire ;
– Soutient les travailleurs de Côte d’Ivoire en lutte pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.
Fait à Abidjan, le 17 mai 2017
Pour EDS
Le Président
Pr. Georges-Armand Ouégnin
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