Côte-d’Ivoire: «Pendant combien de temps allons-nous payer cette facture privée devenue publique ?», s’inquiète le Cojep

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Pour le COJEP par Coulibaly Sita
Avril 2014, janvier 2017, mai 2017, les évènements se suivent, s’enchainent et se ressemblent. En effet, un énième accord vient une fois encore d’être conclu entre le pouvoir d’Alassane Ouattara et les soldats entrés en mutinerie, à travers tout le pays. Après quatre jours cadencés de coups de feu, les revendications des mutins ont été satisfaites. Ils sont finalement rentrés en caserne, avec chacun, la bagatelle somme de cinq millions de francs CFA dans la poche, en attendant de percevoir deux autres millions à la fin du mois de Juin 2017, selon les informations en notre possession (source France 24).

On ne peut pas dire que la moisson a été maigre. Pour service rendu à monsieur Alassane Ouattara, chaque fois que ses hommes en armes ont dégainé, le trésor ivoirien a saigné : Une dette privée, devenue publique par la force des armes. Muselé, réduit à la misère avec un pouvoir d’achat qui ne cesse de baisser de jour en jour, le pauvre contribuable ivoirien, parce que pris en otage, n’en finit pas de payer la facture salée d’une dette qu’il n’a pourtant pas contractée. Car l’argent que réclament les mutins, est une dette privée qui émane d’un contrat synallagmatique qui lie monsieur Alassane Ouattara, président du RDR, et ‘’ses soldats sauveurs’’, dont la part du contrat était de l’installer au pouvoir : contrat qu’ils ont rempli, selon leurs propres termes.

Quant au pauvre fonctionnaire ivoirien, son droit à la grève lui est nié, il risque la prison à la moindre revendication, et la menace d’une suspension de salaire pend sur sa tête comme une épée de Damoclès, il assiste impuissant à ce spectacle désolant où les armes dictent leur loi. Il se demande aussi, pendant combien de temps le trésor ivoirien pourra encore tenir de payer des sommes aussi colossales que mirobolantes, non prévues au budget de l’État, sans conséquences sur la vie de la nation ? Un trésor ponctionné au rythme des desiderata des hommes en armes (à ne pas confondre avec une armée nationale). Ce qui vient de se passer sous nos yeux ne peut se définir autrement : si ce n’est une atteinte à la sureté de l’État, c’est un braquage, ou encore un crime économique ! Où est donc passée la justice qui laisse pourrir en prison des personnalités politiques accusées de prétendus ‘’crimes économiques et atteinte à la sureté de l’Etat’’ dont les véritables auteurs sont en liberté et récompensés au mépris de toute éthique ? République des uns et des autres, voilà ce qu’est devenue la Côte d’ivoire de ‘’l’émergence’’ qui ne finit pas d’immerger au rythme de canons.

Les uns, qui lorsqu’ils manifestent à coups de canons et détiennent des armes à domicile, sont récompensés ; les autres mis aux arrêts et jetés en prison à la moindre revendication :

TOUT ÇA POUR ÇA !

Fait à Abidjan, le 16 Mai 2017
Pour le COJEP
Coulibaly Sita

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