Vers le début d’une nouvelle rébellion en Côte-d’Ivoire après celle de 2002 depuis Bouaké ?

blank

Par André Silver Konan

A mon avis (et je souhaite me tromper), ce qui se passe est moins une mutinerie sauvage qu’un début de rébellion à Bouaké. Les autorités doivent agir vite et avec fermeté, comme elles ont promis de le faire.

Résumons. Depuis hier, les mutins mis en déroute à Abidjan, arrachent les véhicules administratifs et certains véhicules de particuliers et paradent en ville, à Bouaké. Raisonnablement à quoi cette stratégie qui consiste à arracher les véhicules ? Leur préférence va aux pick-up. La station régionale de la RTI de Bouaké en a fait les frais.

Ce matin, les mutins ont braqué un camion citerne contenant du carburant. Preuve qu’ils sont déterminés à soutenir une épreuve de force et s’approvisionnent pour ne pas subir une pénurie de carburant.

Raisonnablement, à quoi obéit le fait que des mutins bloquent les corridors sud et nord et toutes les entrées et sorties de la ville de Bouaké ? En dépit de la fermeté affichée par le gouvernement, malgré les appels du Général chef d’Etat-major Touré Sékou, les mutins maintiennent leur siège de Bouaké et de Korhogo.

Cela n’accrédite-t-il pas la thèse du RDR, qui a évoqué hier, dans un communiqué laconique des personnes encagoulées, invitant les autorités à identifier clairement les véritables meneurs et à sévir, une fois pour toutes.

Les meneurs qui ont conduit les négociations avec les autorités, eux, semblent portés disparus, à en croire certains mutins. Trahison de leurs camarades ou stratégie de « camouflage » ? Difficile à donner une réponse précise.

une chose est certaine, les éléments mutinés du Contingent 8400 savent ce que c’est que de conduire une rébellion, ils l’ont déjà expérimenté, pour certains. Il est donc urgent que les autorités prennent la mesure de la situation et agissent vite, pour éviter la répétition de l’histoire.

Mais en même temps, elles doivent rester vigilantes, à ne pas concentrer trop de forces loyales sur Bouaké. Je ne l’apprendrai à personne, la meilleure façon de fragiliser un adversaire militaire, c’est de l’amener à disperser ses forces, sur des cibles secondaires. Dieu nous aide !

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.