Par Connectionivoirienne
Le deuxième tour de l’élection présidentielle française a livré son verdict depuis dimanche 7 mai 2017 à 18 h GMT, 20 h, heure française. Pour les cinq prochaines années, les français ont décidé à une bonne majorité de 66,10 % (chiffres du ministère de l’Intérieur) que le jeune Emmanuel Macron préside aux destinées de la France.
C’est le résultat que les « bien-pensants » du monde attendaient. Macron était le choix du moindre mal après la sanction infligée aux partis traditionnels notamment la gauche socialiste et la droite libérale. Le séisme à l’américaine ne s’est pas produit, Marine Lepen a été battue et depuis, les euro-optimistes exultent et saluent le nouveau président, un pro-européen convaincu.
Mais que pouvait réellement la candidate du Front national face à l’armada du nouvel ordre mondial contre lequel elle voulait se dresser ? Elle était bien seule contre tous depuis ce 23 avril à l’issue du premier tour. Elle était l’ennemi numéro un à abattre. De Berlin à Bruxelles en passant par Rome, on était mal préparé à une victoire de Marine Lepen, médiatiquement lynchée, vouée aux gémonies et présentée comme une nazie si elle n’est traitée de fasciste. Elle incarne la peur contre le monde nouveau, contre le système de la politique et de la finance. Tout a été fait pour la peindre en noir.
La France et ses citoyens n’ont pas oublié leur histoire, celle des atrocités de la deuxième guerre mondiale portées par les idées racistes d’Adolph Hitler. En France, on n’ignore pas les méfaits de cette politique qui a ravagé l’Europe, en particulier la France qui fut humiliée, piétinée et dépecée par l’Allemagne d’Hitler avant qu’elle ne soit libérée par les alliés avec la capitulation de l’Allemagne le 8 mai 1945.
Il a donc été plus facile pour les anti-Lepen d’agiter ce mouchoir rouge pour faire barrage au Front national. Mais dans quelle proportion ? Si les politiques français peuvent s’extasier du résultat obtenu, ils ne devraient pas occulter cette autre donne de l’élection du 7 mai. A savoir que, même si Marine Lepen n’a pas été élue, elle aura eu le mérite de faire progresser la cause des nationalistes français qui sont estimés aujourd’hui à 11 millions d’électeurs sur un total de 47 millions. Avec ce score, elle fait mieux que son père Jean Marie qui avait été largement battu au deuxième tour par Jacques Chirac en 2002 avec moins de 20% des voix. C’est dire que le péril nationaliste menace toujours la France et Marine Lepen et le FN, si l’on n’ose pas l’avouer, deviennent la première force de l’opposition. Et elle le clame si bien dans son premier discours d’après défaite à savoir que la France est désormais partagée entre les « patriotes » et les « mondialistes ».
Macron aura fort à faire pour se donner une majorité au parlement dans une France politiquement déchiquetée où les forces politiques traditionnelles n’ont pas fini de gérer leurs contradictions internes. Marine, elle, avec un parti bien en place, a son avenir devant elle. Quelques réglages sont tout de même à faire pour briser cette peur qu’elle suscite encore dans les esprits. Premier test, les législatives de juin prochain.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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