En Côte d’Ivoire, les alertes récurrentes à la pénurie du ciment, avec la mise à l’index des capacités de production des industriels locaux, seront bientôt de lointains souvenirs.
La raison ? L’un des principaux acteurs de l’industrie cimentière ivoirienne et même dans la sous-région, l’entreprise d’origine marocaine, la Cimaf (Les Ciments de l’Afrique) affiche clairement ses ambitions dans le sens delà satisfaction de la consommation nationale.
Démarrage de la production de l’usine de San Pedro en juin 2017, lancement de la construction de l’usine de Bouaké en mai 2017, porter la capacité de production de 1 million de tonnes par an à 2,5 millions extensibles à 4 millions de tonnes, créer plus de 600 emplois directs et indirects.
L’industrie du ciment est un secteur hautement stratégique avec deux difficultés à résoudre : satisfaire les besoins de la demande nationale et produire un ciment de qualité. Or, aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, la demande explose, la pénurie de ciment menace, le prix du sac ne cesse d’augmenter. Le signe que le pays est sur la voie de l’émergence est justement cette consommation forte de ciment. Tout le monde sait que lorsque le bâtiment va, tout va.
[Des ambitions renforcées]
C’est dans ce contexte de forte demande locale que, déjà présent dans 9 pays (Maroc, Mali, Côte d’Ivoire, Burkina, Ghana, Cameroun, Gabon, Congo Brazza, Guinée Conakry), avec une production totale de plus de 8 millions de tonnes, l’investisseur et opérateur cimentier affiche ses ambitions sur tout le continent avec 4 nouvelles usines en construction (Mauritanie, Côte d’Ivoire, Tchad, Guinée Bissau) et 6 projets d’implantation. Elle connaît une progression spectaculaire, est en passe de devenir l’un acteur majeur de l’industrie du ciment en Afrique avec 10 usines et une capacité de production totale de 8.2 millions de tonnes par an.
[La Côte d’Ivoire, un pays-cible]
Comment, dans ce contexte nouveau d’une Afrique en train de devenir l’un des vecteurs de la croissance mondiale, ignorer la Côte d’Ivoire ?
Le pays connaît, depuis 2010, une croissance forte et durable qui s’appuie sur un programme ambitieux d’investissement dans les infrastructures : routes, ponts, infrastructures économiques, bâtiments, tout cela sort de terre à une vitesse « grand V ». L’en souhaite participer activement à la réalisation des projets de construction et consolider ainsi la croissance ivoirienne.
C’est alors qu’en Juillet 2013 elle met en service sa première ligne de production en Côte d’Ivoire d’une capacité de 500.000 Tonnes/an. Depuis, elle a doublé sa capacité à 1 million de tonnes (Avril 2016) soit un investissement totale de 50 milliards de F CFA. Mais, elle mise aussi sur la qualité du ciment qu’elle produit. Ce secteur est en effet l’objet de tous les trafics.
On trouve, sur le marché, du ciment de mauvaise qualité.
[Couvrir tout le pays en quantité et en qualité]
L’usine à San Pedro ouvre en juin 2017. Elle aura une capacité annuelle d’1 millions de tonnes, extensible à 2 millions, et qui va générer 200 emplois directs et indirects. L’Ouest et le Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire seront mieux approvisionnés en Ciment : Gagnoa, Daloa, Soubré, Man, Séguéla, Odienné…
L’industriel n’oublie pas la protection de l’environnement : dotée d’une technologie de dernière génération, l’Usine de San Pedro confirme l’engagement pour un développement durable, fondé sur un équilibre entre la croissance économique et le respect de l’environnement. Le choix des équipements permet en effet de respecter les normes internationales des plus rigoureuses.
[…et demain Bouaké]
Dès Mai 2017, seront lancés les travaux de la prochaine usine à Bouake. D’une capacité de 500.000 Tonnes par an extensible à 1 million, cette unité est prévue entrer en production au second semestre 2018. Pour un investissement de 20 milliards de F CFA et 200 emplois directs et indirects générés, elle sera dotée d’équipements de troisième génération qui répondent aux standards internationaux en termes de technologie et performances environnementales. Elle s’installera alors dans la ville carrefour s’ouvrant ainsi les marchés des villes du Nord.
À l’horizon 2018, CIMAF Côte d’Ivoire aura une capacité de production annuelle de 2.5 millions de tonnes extensible à 4 millions.
Le constat est on ne peut plus clair avec ces deux usines , qui ouvriront l’une après l’autre en une année d’intervalle : l’alerte à la menace de pénurie de ciment sur le marché ivoirien, et le risque de vente de ciment de mauvaise qualité pour cause d’importation , ne seront plus qu’un vieux souvenir.
De quoi réjouir aussi bien que les employés et professionnels du secteur, que les consommateurs ivoiriens souvent troublés, lorsque la vente et la distribution du ciment paraît subir l’action de spéculateurs, malgré le haut niveau de la production de l’ensemble des industries locales.
Alice Ouédraogo
Afrikipresse
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