PRAO YAO SERAPHIN
« Quand le peuple sera intelligent, alors seulement le peuple sera souverain »
(Victor Hugo)
La France n’est pas une démocratie. Certes, en France, on ne trouve pas de Goulag, certes, en France, on ne compte pas de camps de travail obligatoire, pour autant, ce grand pays est une démocratie par apparence. Pour voler les richesses des Africains, ce pays a élaboré avec l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, la « françafrique ». Ce terme n’est pas un mot inventé par l’académie française, ni par un grammairien de renom. C’est un terme impropre dans la forme comme dans le fond. Il s’apparente à un effort d’accoler deux mots : la France et l’Afrique. Or il s’agit d’un pays et un continent très lointain que seule l’histoire peut réunir. C’est Félix HOUPHOUËT-BOIGNY qui inventa l’expression France-Afrique en 1955, pour définir les relations d’amitiés qu’il voulait établir avec la France. Pour François-Xavier VERSCHAVE, on peut définir la « Françafrique » comme « une nébuleuse d’acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisé sur l’accaparement de deux rentes : les matières premières et l’Aide publique au développement. La logique de cette ponction est d’interdire l’initiative hors du cercle des initiés. Le système autodégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie ».
Aujourd’hui, c’est par ce biais que la France impose des présidents corvéables et ennemis de leurs peuples, en Afrique. Elle impose toujours ses amis au pouvoir et lorsqu’elle n’arrive pas, elle crée une rébellion. Les Ivoiriens ne sont pas dupes. Le Président Laurent Gbagbo a été renversé par la France pour installer de force le président actuel. Avec Laurent Gbagbo au pouvoir, la nébuleuse France a compris qu’elle perdait ses intérêts en Côte d’Ivoire. Il fallait tout faire pour chasser le Président Gbagbo du pouvoir. Aujourd’hui, c’est Yaya Jammeh qu’on chasse au pouvoir pour installer une marionnette afin de piller la Gambie. Adama Barrow a oublié cette pensée de Victor Hugo qui rappelle ceci « un petit peuple libre est plus grand qu’un grand peuple esclave ». Mais l’Histoire nous enseigne que tous les présidents serviles finissent toujours dans la Honte. Souvenons-nous de la fin honteuse du président Oumar Bongo. Avant sa mort, on a observé une « campagne orchestrée » par des médias français « aux ordres » contre le président Omar Bongo, sa famille et le peuple gabonais tout entier.
En effet, les reportages et enquêtes consacrés au patrimoine immobilier du clan Bongo attestaient d’une entreprise de déstabilisation conduite sous le regard complice de l’Elysée et du Quai d’Orsay. Un autre cas mérite d’être cité. Les occidentaux ont tué Patrice Lumumba pour installer Mobutu Désiré. Ce dernier a aidé les ennemis du Congo, à assassiner le 17 janvier 1961, notre digne frère. C’est le même Mobutu qui pleure dans une lettre adressée au président Jacques Chirac. Dans sa lettre du 11 mai 1997, il écrit « Faut-il vous rappeler que je fais face à une guerre injuste ? Aujourd’hui, les Etats-Unis et la Grande Bretagne par l’intermédiaire de l’Afrique du Sud, de l’Ouganda, du Rwanda et de l’Angola utilisent le chef de bande Laurent Désiré Kabila pour me poignarder dans le dos profitant de ma maladie. Autrefois, les Etats-Unis ont été mes alliés, souvenez-vous de l’épisode angolais. Je me réserve le droit de publier dans les prochains jours mes mémoires. Alors, le monde entier saura enfin des vérités insoupçonnées jusqu’ici ». Mobutu a eu une fin honteuse. En Côte d’Ivoire, le président actuel, qui se croyait intouchable, est en train de subir les caprices de son armée. Les militaires ivoiriens ont démontré, avec une humiliante performance, qu’ils tenaient le pouvoir d’Alassane Ouattara au bout du fusil, avec ces heures de feu, d’anxiété chez les pauvres citoyens et d’inquiétude légitime des investisseurs qui découvrent que la ’’grande muette ivoirienne’’ est encore capable du pire. Quelle sera fin de tout ceci ? Nul ne sait encore.
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