France: Cazeneuve remplace Valls, parti en campagne contre Macron à la primaire socialiste

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Le ministre de l’intérieur quitte Beauvau pour Matignon pour les cinq derniers mois du quinquennat de François Hollande.

Définitivement, il est devenu l’homme des missions difficiles du quinquennat. Bernard Cazeneuve a été nommé premier ministre, mardi 6 décembre, par François Hollande, en remplacement de Manuel Valls, parti en campagne à la primaire socialiste. Le ministre de l’intérieur quitte donc la Place Beauvau après trente-deux mois à sa tête.

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A gauche, le « rassemblement » de Valls interroge

Dans son discours de candidature, Manuel Valls a insisté sur la nécessité de rassembler la gauche autour de lui. Un positionnement qui fait s’interroger ses principaux opposants dans sa famille politique. « Il a proposé un discours d’opposant à sa propre politique », a notamment réagi Arnaud Montebourg.

« Rassembler. » C’était l’un des mots forts de la déclaration de candidature de Manuel Valls. Lundi soir, à Evry, le futur ex-Premier ministre a parlé d’une candidature « de conciliation, de réconciliation ». « Il y a une exigence de rassemblement » ou encore « J’ai une responsabilité : rassembler », a-t-il lancé à la tribune, lors d’un discours bel et bien ancré à gauche. Un terme qui figure aussi dans son slogan de campagne : « Faire gagner tout ce qui nous rassemble. »

Pour autant, ce n’est pas gagné pour Manuel Valls, qui est apparu jusque-là et en tant que chef du gouvernement comme l’un des tenants de l’aile droite du Parti socialiste. C’est aussi lui qui a parlé des « deux gauches irréconciliables » et choisit notamment d’avoir recours à deux reprises au 49.3 sur des textes de loi controversés. Du coup, après le discours de Manuel Valls, beaucoup à gauche se sont interrogés sur ce changement d’attitude.

« S’il y a deux gauches, c’est qu’il y en a une qui est devenue de droite »

«Les discours ne sont pas crédibles lorsqu’ils contredisent les actes»

« Manuel Valls candidat a proposé un discours d’opposant à sa propre politique », a réagi dès lundi soir Arnaud Montebourg, principal adversaire du Premier ministre sortant dans la primaire de la gauche. « Qui est le Manuel Valls qui parle, celui qui candidate ou celui qui a gouverné? Il défend la démocratie sociale mais il a gouverné avec le 49.3, il défend le respect des citoyens mais il a fait la loi travail, il défend l’unité des gauches mais il a théorisé les gauches irréconciliables, il dit vouloir unifier mais il a porté la déchéance de nationalité », a développé le candidat du Projet France devant les caméras de plusieurs chaînes. Autre candidat à ce scrutin, Benoît Hamon a jugé mardi matin sur France Inter que « les discours ne sont pas crédibles lorsqu’ils contredisent les actes ».

Martine Aubry, dont les contentieux avec Manuel Valls sont connus, n’a pas dit autre chose. La maire de Lille « ne croit pas » qu’il peut créer les conditions du rassemblement de la gauche autour de sa candidature. « Je n’ai jamais cru en une gauche irréconciliable […] Pour moi, il n’y a pas deux gauches ou alors, s’il y a deux gauches, c’est qu’il y en a une qui est devenue de droite », a complété la socialiste, qui a pour l’heure refusé de dire qui elle allait soutenir en janvier.

Pas de soutien « automatique » des hollandais
Lundi midi, à l’issue d’un déjeuner autour de Stéphane Le Foll, les hollandais ont indiqué qu’il n’y aurait pas de « soutien automatique » à Manuel Valls. « Notre soutien n’est pas automatique. Il se réfléchit sur des bases politiques », a affirmé à l’AFP l’entourage du ministre de l’Agriculture. « On est encore sous le coup de la décision de François Hollande et notre état d’esprit n’est pas de se ranger immédiatement et sans conditions derrière Manuel Valls », a complété le député Erwann Binet, présent à cette réunion comme le président du groupe PS à l’Assemblée Bruno Le Roux, les secrétaires d’Etat Martine Pinville, Clotilde Valter, Ségolène Neuville, Jean-Marc Todeschini, André Vallini, le député Daniel Vaillant, les secrétaires nationaux du PS Rachid Temal et Yannick Trigance.

« Dans cette période compliquée, il est urgent d’attendre de voir les candidats à la primaire, et la ligne politique liée à ces candidats », ont-ils déclaré, souhaitant faire passer des messages. « Aujourd’hui, il n’est pas question d’une candidature hollandaise », même si « certains ont demandé » à Stéphane Le Foll de l’être, a-t-on également précisé.

Anne-Charlotte Dusseaulx (avec AFP) – leJDD.f

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