Par Manuella Yapi
Les différentes parties au procès pour « crimes contre l’humanité » de l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, se sont concertées lundi pendant trois heures sur la comparution en tant que témoins à décharge de personnalités politiques et militaires entre autres, au palais de justice du Plateau (centre des affaires).
« On a un vrai problème dans le dossier, c’est la comparution des acteurs des faits (…) Si on doit trouver des artifices juridiques pour voir comment ils comparaissent, (la défense) est d’accord pour aller à la table des négociations », a dit l’avocat principal de Mme Gbagbo, Maître Ange Dadjé, faisant allusion à des personnalités dont le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro ou encore l’ex-chef de l’armée, Philippe Mangou.
Me Dadjé a affirmé que les parties vont « continuer à discuter demain (mardi) » et « apprécier », avant d’avertir que les auditions prévues, selon le calendrier de la Cour, n’auront pas lieu avant les comparutions souhaitées: »il n’est point question qu’on nous dise :«entendons vos témoins secondaires et (les personnalités) viendront après» (…). Aucun de nos témoins ne viendra demain ».
Le président du collectif des victimes, Issiaka Diaby, a estimé pour sa part que la défense « fait du dilatoire avec la complicité passive de la justice ivoirienne », réclamant que la Cour exerce sur les avocats de Simone Gbagbo « la même pression » que celle exercée sur l’accusation lors de la « disparition » de ses témoins.
Les avocats de Simone Gbagbo ont récusé mercredi le calendrier de passage de leurs témoins « imposé » par la Cour et demandé au procureur général, Ali Yéo, de « convoquer » des personnalités « citées » à comparaître, relevant que certaines d’entre elles, dont le directeur général de la police, Général Bredou M’Bia, ont réclamé « une convocation du parquet » avant d’être entendues.
Selon la défense les témoignages de Messieurs Soro et M’Bia sont « essentiels » car l’un est « l’organisateur » de la marche sur la télévision nationale (RTI) en 2010, un des faits pour lesquels Simone Gbagbo est jugée, et l’autre celui qui a « sécurisé » ce rassemblement.
L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire est jugée depuis le 31 mai pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » commis pendant la crise postélectorale en Côte d’ivoire, ayant causé la mort d’au moins 3.000 personnes, selon le gouvernement.
Son époux, Laurent Gbagbo, détenu depuis 2011 à La Haye, est jugé pour les mêmes faits par la Cour pénale internationale (CPI).
MYA
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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