Par Connectionivoirienne
L’Alliance des forces démocratiques (Afd), coalition dirigée par Pascal Affi N’guessan, président du Fpi officiel a entamé une grande campagne d’explication pour sensibiliser les Ivoiriens à rejeter dans son entièreté le projet de nouvelle Constitution élaboré par Alassane Ouattara.
Le top départ a été donné à Port-Bouet, le 17 septembre et l’étape d’Abobo a été bouclée dans la soirée du dimanche 2 octobre 2016 au stade du quartier « Les 4 étages ». D’une étape à une autre, on ne peut pas affirmer que le chef de file de l’Afd a prêché dans le désert. Des Ivoiriens non forcément Fpi ou Afd, des curieux aussi sont venus écouter son message. Petits secrets d’une campagne.
La mobilisation
Elle s’appuie principalement sur les représentants locaux du Fpi qui pour la circonstance profite pour faire intervenir ses prétendants aux postes électifs (député et maire). A port-Bouët, Gossio Marcel s’est ainsi mis en exergue, Mme Diop à Marcory, Drissa Traoré à Adjamé, Christine Konan à Koumassi et Diabaté Bêh à Abobo. La coalition, faut-il le souligner, ne lésine pas sur les moyens en ce qui concerne la mobilisation. Du bon matériel de sonorisation, hormis l’échec de Marcory, le transport des militants des zones lointaines assuré et une brochette d’artistes. Ceux-ci attirent beaucoup plus les spectateurs qui au départ jouent les désintéressés. Le nom de Laurent Gbagbo qu’ils clament et qu’ils chantent fait toujours monter la fièvre. Nous continuons nos recherches sur le financement de la campagne. Mais selon les premières informations, le Fpi serait le plus grand contributeur, vient après Sam l’Africain, président de la Nacip.
L’art du verbe
Le langage simple, imagé et pédagogique est tout aussi un atout majeur de cette tournée censée prendre fin le 15 octobre prochain. Les principaux intervenants au cours des différents meetings que sont Christine Konan et surtout Konaté Navigué ne laissent indifférents avec des applaudissements à tout rompre à chacune de leur sortie. Il revient toujours à Affi N’guessan de boucler la boucle. Il faut lui reconnaître sa grande maîtrise de l’art oratoire. Au cours de ces différentes interventions, il a fait passer le même message en variant le contenu de son discours, toujours accrocheur.
Affi reproche à Ouattara d’avoir pêché par la méthode dans son projet de changement de constitution. Sa démarche, fait-il savoir, frise à la limite le manque de respect à l‘égard des Ivoiriens, traités comme des êtres non-pensants. Sinon, explique le président de l’Afd, dans le contexte actuel et au regard de l’histoire récente du pays, un changement de constitution devait être l’affaire de tous et non l’affaire d’une seule personne, chef d’état tout puissant soit-elle. « Ouattara ne doit pas faire ce qu’il veut », répète-t-il partout tout en soulignant l’intérêt d’une constitution pour un pays. « La constitution est fondamentale pour un pays. Elle est à la base du progrès ou de la régression d’un pays. C’est dans la constitution qu’on décide comment on organise le pays, comment on contrôle le président de la République et les ministres. Si vous avez une bonne constitution, vous avancez. Les pays développés sont ceux qui ont de bonnes constitutions », disait-il à Abobo dimanche.
Ces paroles d’Affi sont certes loin de convaincre le plus grand nombre et loin de drainer des foules immenses et compactes des temps de gloire. La crise interne au Fpi est encore dans les esprits et la fin de la campagne de dénigrement dont il est l’objet n’est pas pour demain. Affi devra faire plus que convaincre. Mais il a le mérite de motiver sa prise de position actuelle en prenant des risques sur le terrain. Et à force de s’y frotter, il trouvera surement des oreilles attentives. C’est une longue étape de maturation qui commence pour lui.
SD à Abidjan
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