Côte d’Ivoire: Quand l’ex-chef rebelle Chérif Ousmane tente de s’ériger en apôtre de la paix

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Afrique-sur7.fr

Chérif Ousmane est résolument tourné vers la paix en Eburnie. C’est du moins ce qui ressort d’une interview accordée à apanews dans laquelle l’ancien chef de guerre se présente comme apôtre de paix. Le paradoxe, c’est que plusieurs corps d’Ivoiriens ont été enjambés par ses hommes et lui pour aboutir à sa « paix ».

La paix selon Chérif Ousmane

Le Lieutenant-Colonel Chérif Ousmane est sorti de son mutisme pour se prononcer sur le processus de paix en Côte d’Ivoire. En effet, l’ex-chef militaire de la zone 3 de Bouaké s’est voulu formel : « Aujourd’hui nous construisons la paix et faisons fleurir la démocratie. » Non sans omettre de se remémorer les stigmates à lui laissés par la guerre : « Quand je regarde mes dents, ma main… Je pense à tous ceux qui sont tombés et tous ceux qui ont perdu un être cher et les blessés. » À en croire le Commandant en second de la sécurité présidentielle, la paix est subordonnée à de multiples sacrifices.

Aussi, ses hommes et lui auraient payé le prix au travers des combats menés sur différents fronts depuis septembre 2002. En dépit des affres et dégâts causés par la guerre, il exprime sa « fierté » à ses combattants qui ont su garder « espoir dans la faim, le froid, la soif ». Ainsi, se dit-il heureux d’être « vivant après cette rude épreuve ». Car certains de ses hommes sont tombés au front, blessés ou handicapés par cette guerre.

Par contre, d’autres populations continuent de vivre le martyr à cause de cette crise qu’il a alimentée. Des villages ont été détruits, des familles disloquées, sans oublier la tuerie massive des Wê à Duékoué, Guitrozon ou Nahibly. Les exilés redoutent de rentrer chez eux, ayant perdu maisons, forêts et autres biens. Si pour la paix d’une certaine population il fallait exterminer l’autre, le pays n’est pas encore sorti de l’ornière. Et pourtant, il aurait été plus judicieux d’appeler au pardon et à la réconciliation plutôt que de compter ses faits d’armes. Car, c’est unis que les Ivoiriens pourraient bâtir une nation plus forte.

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