Par Connectionivoirienne
Dans une semaine exactement, les élèves et leurs maîtres vont reprendre le chemin des classes. Dans le préscolaire, le primaire comme le secondaire, les préparatifs de rentrée restent un moment de tension pour les parents d’élèves qui s’embrouillent souvent dans les calculs pour garantir la scolarisation devenue obligatoire à leurs enfants.
La liste est longue. Entre la tenue scolaire elle aussi obligatoire, les fournitures, l’inscription et les frais de scolarité, par où commencer ? Tous les parents ne sont pas logés à la même enseigne. Il y a ceux de la campagne qui dépendent exclusivement des produits de rente café, cacao, hévéa pour scolariser leurs enfants. Ils sont obligés d’attendre le début de la campagne de commercialisation décrétée chaque année par le gouvernement. Dans un milieu où l’épargne est quasi inexistante et où aucune structure financière ne peut leur garantir un prêt, leurs enfants sont obligés d’attendre la vente des produits entre octobre et novembre pour les plus chanceux.
En ville, il y a les parents aux revenus modestes et les gros bonnets. Si pour les derniers tout est planifié et aucune difficulté ne se pose à eux, la rentrée scolaire devient un chemin de croix et un moment de grand stress pour les premiers. Rien n’est fait pour leur faciliter la tâche.
Inscription en ligne, un impôt de capitation qui ne dit pas son nom
Ces dernières années, l’Etat ivoirien a institué l’inscription des élèves via les compagnies de téléphonie mobile. C’est la fameuse inscription en ligne qui commence quelques semaines après le début des vacances. L’élève du public débourse 3000 FCFA et celui du privé 6000 FCFA. Cette étape est obligatoire et chaque école a un code pour faire inscrire ses élèves. Au constat, cette somme versée n’est pas vraiment une inscription puisque des frais d’inscription sont encore exigés dans les établissements, sans compter d’autres sommes exorbitantes nécessaires à leur fonctionnement (papier rame, craie, droits d’examen, marqueurs…) et qui varient d’un établissement à un autre. Tout est fait pour saigner financièrement les parents d’élève qui souvent n’ont pas le choix. Aucune loi n’encadre ces paiements et les établissements rivalisent de ruse pour sucer les parents.
Aides sociales rares
Les frais de scolarité sont fonction du standing de l’établissement. Et les aides sociales sont insuffisantes pour soutenir les familles pauvres. Quand elles existent, elles sont accordées selon des critères pas toujours objectifs, car la politique s’y invite nécessairement. Dans une commune comme Yopougon (la plus grande du pays), la mairie avec un budget qui avoisine les 9 milliards de nos francs, consacre 100 millions de FCFA aux prises en charge scolaires (1,1 % du budget). Moins de 2 mille élèves en bénéficient.
Au total, la situation des parents d’élève n’est pas reluisante. Celle des enseignants non plus. Chaque année, les syndicats égrènent un chapelet de revendications qui ne sont pas toujours prises en compte car les mêmes figurent toujours dans les cahiers de doléances. Pour ne rien faciliter, le gouvernement prend des mesures pas toujours négociées. C’est encore le cas cette année avec la suppression unilatérale du repos de mercredi dans le primaire. Toute chose qui soulève déjà un mécontentement dans le rang des concernés. Les maîtres sont fâchés mais le gouvernement reste de marbre. Tout se passe comme si l’école ne connaissait pas déjà d’énormes difficultés et qu’il faut tout faire pour en rajouter.
Une bien triste rentrée scolaire sur colère !
SD à Abidjan
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