Côte-d’Ivoire Cacao et vente par anticipation: La fin de la boucle et la faillite «d’ADO SOLUTION»

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Lu pour vous

Selon La Lettre Du Continent ( N° 735 du 24 août 2016), dans un article intitulé « Cargill domine le négoce de Cacao », les résultats des ventes des industriels et autres exportateurs de cacao sont les suivants : l’américain Cargill ( 181000t), l’Ivoirien Saf Cacao d’Ali Lakiss ( 148000t), le Suisse Saco ( 141000t), Outspan, filiale du groupe Olam, se place en quatrième position avec 125 000t. Bien entendu, La Lettre du Continent ne va pas oublier de dire que la société du beau-fils du Président Ouattara, Loic Folloroux, se retrouve en 14e position derrière le Français Cemol (55000t), avec 41000t. Le classement des exportateurs n’est pas pour autant l’information capitale pour le pays.

Ce qui a retenu mon attention reste le fait que, dans le même journal, à la même page, il est fait cas de ce que Le Conseil du Café-Cacao serait sous tension.

L’embarras du Conseil Café Cacao

En effet, dans cet article, La Lettre du Continent affirme clairement que le CCC serait « dans l’embarras après avoir surévalué la récolte des fèves de la campagne 2015-2015. L’an dernier, la directrice commerciale avait autorisé par anticipation la vente d’1.5millions de tonnes » alors que la production enregistrée finalement serait de 1.22millions de tonnes. Il y a là un manque à gagner de presque 280000t, soit 20% des prévisions de l’année dernière. Le CCC, qui refuse de dédommager les exportateurs, pense à reporter sur la prochaine campagne, le manque à gagner.

Il y a là cependant plusieurs questions à résoudre mais la plus importante reste celle de l’évaluation de la production de la prochaine campagne dans un contexte d’évacuation des forêts classées par les supplétifs de la rébellion.

Le vrai problème auquel fait face la Côte d’Ivoire reste celle des perspectives du maintien de sa place de première productrice mondiale alors que le vieillissement des plantations la fait entrer dans une ère de décroissance de sa production nationale. L’introduction de l’espèce « Mercedes » dont le taux de production à l’hectare a été salué par tous ne résout pas le problème de fond qui est le renouvellement de l’ensemble des plantations de cacao. Or, la concurrence posée un temps par l’hévéa ainsi que la question tabou de la propriété de la terre, ne permettent pas d’être optimiste. Le Président Ouattara, qui est conscient de cette épineuse problématique, ne trouve pas de solution claire mais pense plutôt à résoudre des questions secondaires de succession ou de durée de son pouvoir avec un faux projet de constitution qui dévie les attentions sur la vrais problèmes comme celui que pose la baisse structurelle de notre production nationale de cacao et de café. Comment la Côte d’Ivoire pourrait se maintenir à son rang sans aborder cette question et y trouver une SOLUTION, voilà l’urgence pour le pays?

Parmi toutes les solutions qu’il proposait pour aboutir à l’émergence en 2020, certainement que le Président Ouatara avait pensé à cette question. On attend concrètement ce qu’il entend faire et comment le faire ? Peut-être que le ministre Sangafowa nous donnera des réponses claires lors des prochaines séances de l’assemblée nationale si celle-ci survie à ce projet de constitution dont le vrai but est ici de cacher l’échec d’Ado Solutions, en tout cas, pour le cacao. Car avec son Sénat dans lequel il aura nommé 1/3 des membres, quelle sera le poids des représentants des populations des zones productrices de café et de cacao ?

DR. J. Martial Aphipeaud

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