Côte-d’Ivoire rentrée des classes à Touba: Zoom sur le lycée en grande difficulté

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Déficit d’enseignants, de table-bancs, absence de clôture, etc. Tout y est. Le lot des problèmes du lycée régional de Touba défraie la chronique dans la cité de l’Arbre céleste.

Pompeusement appelé Lycée Gouverneur Abdoulaye Fadiga (du nom du premier Gouverneur de la Bceao), cet établissement public est depuis plusieurs années l’ombre de lui-même. Au nombre des enseignants, 18 professeurs de Lycée manquent en histoire-Géo, français, math, anglais. L’unique prof d’art plastique parcourt seul les différentes salles de classes bondées d’élèves. Si 1 prof est chargé de 4 classes en moyenne, imaginons le nombre d’élèves qui resteront sans prof cette année. Au regard des emplois du temps déjà constitués, plusieurs enseignants sont tributaires de 40 h/semaine contrairement à la norme qui est 18h ou 21 h au plus. Bref.
Concernant les personnels administratifs et d’encadrement, l’effectif n’est pas du tout reluisant. Le lycée de Touba ne dispose d’aucun éducateur ni de censeur. Le proviseur se fait aidé par des enseignants déjà en sur-horaire. Sans éducateur, chaque élève se comporte comme il veut. Et selon un responsable de l’administration scolaire, il faut 05 éducateurs et 02 censeurs au lycée. Il n’y a pas de secrétaire ni de reprographe, d’informaticien encore moins de manœuvre.

C’est un lycée abandonné, sans clôture. Et les élèves partagent le même environnement avec les bétails et les camions de transport de sable. Malgré la réhabilitation octroyée du PPU dans le cadre de la visite d’Etat de juillet 2015, la clôture est toujours inexistante. Aucune toilette n’est fonctionnelle ; du coup les enfants vont en brousse pour faire leurs besoins naturels et sont ainsi exposés à l’insécurité de tout ordre. Et la nuit, des gens de basse moralité transforment l’espace en lupanar.

Les professeurs de physique-chimie et Svt peuvent se contenter de dispenser des cours hautement théoriques. Parce que les laboratoires ne sont pas équipés. La cantine dont le bâtiment a été construit l’année dernière par le Conseil régional n’est pas équipée non plus. La cantine est donc fermée depuis le 2è trimestre de l’année scolaire passée.

Le problème de table-bancs demeure, alors que le nombre d’élèves augmente de 720 nouveaux affectés.

Le nouveau président du Coges entend prendre les taureaux par les cornes : « Tout sera mis en œuvre pour que le Lycée se porte bien. Les heures supplémentaires des enseignants seront correctement payées ; Mieux, le Coges a en projet la construction de la clôture du Lycée qui a vu naitre de nombreux hauts cadres. Si l’Etat ne peut faire face à ce besoin là, nous allons demander de l’aide aux ressortissants et à la diaspora du Bafing de le faire. La cantine sera remise sur les rails, et nous allons bientôt remettre en l’état les latrines du Lycée. Il faut offrir un cadre sain et agréable aux élèves mais aussi aux enseignants et à tout visiteur », explique Bamba Bakary, fraîchement venu du Canada. Vivement que sa bonne volonté ne soit mise à rude épreuve par les comportements de nègres.

Bayo Lynx, à Touba

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