Côte d’Ivoire: Anaky réagit à Banchi, Bictogo et Amy Toungara “Trois personnalités à féliciter”

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Anaky Kobena et le MFA parlent aux ivoiriens

Chers compatriotes,

Ces dernières semaines, la presse a largement relaye des propos et prises de position de quelques hauts responsables du RDR et proches du pouvoir d’Alassane Ouattara.

La force du message de ces personnalités bien connues du public ivoirien, nous interpelle.

C’est tout d’abord, Roger Banchi, ex membre des instances supérieures des Forces Nouvelles, et ancien Ministre,qui, dans le numéro 6539 du 26 juillet 2016 du quotidien Soir Info, a crié son désespoir devant le fait que ce pouvoir, tous comptes faits, n’enrichit personne ; ni les riches, ni les travailleurs, encore moins les pauvres. Qui donc alors enrichit-il lorsque les hommes d’affaires piétinent et se heurtent à un système qui ne leur donne accès qu’à une portion congrue des marchés d’État, lorsque les serviteurs de l’État triment car les fins de mois sont un cauchemar pour eux et leurs familles, sans que cela n’émeuve ce régime.

Il y a ensuite Mme Amy Toungara, proche parmi les proches du couple Ouattara, épouse de l’un des ministres les plus influents du gouvernement, et député de la commune de Treichville qui, dans le numéro 2075 du quotidien l’Expression du lundi 1er Aout 2016,a, avec d’autres responsables du RDR, déploré le manque total d’emplois de leurs militants, la cherté de la vie, et les conditions d’existence extrêmement difficiles et sans espoir d’amélioration de nos populations ;

C’est enfin Adama Bictogo, homme d’affaires, secrétaire général Adjoint du RDR, ancien Ministre, qui, s’il dénonce le problèmeendémique au RDR qui est celui de la fracture abyssale entre les hauts responsables du parti et la base sinon même tout le peuple, révèle surtout au grand jour l’énorme bulle de chômage et d’inactivité qui continue de gangrener la société Ivoirienne, les millions de jeunes en quête d’emploi constituantdésormais un volcan dont l’éruption pourra s’avérer aussi imprévisible que dévastatrice.

Ces trois personnalités sont à féliciter et encourager, car elles prennent courageusement sur elles de lancer l’alerte sur le grand problème de la gouvernance du Président Ouattara, à savoir qu’alors que le taux de croissance du produit intérieur brut est flatteur, rien ne va ou ne s’améliore dans les conditions de vie des populations ; l’activité économique continue de stagner, ou même régresse, et aucune catégorie de la population n’est épargnée.

En fait, retenons essentiellement de ces déclarations publiques deux messages.

A) L’ensemble du peuple Ivoirien est dans le marasme et la désolation. Cherté de la vie, coût de l’électricité, soins de santé, transport élèves, etc.
Désormais, ce sont les militants du RDR qui sont devenus les premières voix d’opposition, gagnés par l’amertume de toute la population, et il n’y a pas de meilleure alerte dans une société que celle qui vient des propres rangs du pouvoir.

Le cri du peuple est hurlé à la face du Président Ouattara et du gouvernement.

Déjà, lorsque sur près d’un mois, en Avril-Mai de cette année, le quotidien le Patriote a donné la parole aux militants et responsables locaux du RDR sur tout le territoire, les propos et prises de position méritaient qu’il soit décerné au RDR la palme de premier parti d’opposition en Côte d’Ivoire.
Même les partis politiques du “Code“, signataires de la récente déclaration contre le principe du referendum constitutionnel en préparation, paraissent timorés et tièdes dans leurs critiques du pouvoir Ouattara par rapport au peuple RDR de 2016 !

B) Le RDR reconnait lui-même que le système en place ne crée pas d’emplois, et plus personne ne croit au million d’emploi crées par An !

En effet, par rapport à sa courageuse et très volontaire proposition, essayons de suivre Bictogo : « supposons même que chacun des quarante ministres embauche dix jeunes et que cent DG et autres hauts responsables leur emboitent le pas à raison de 10 stagiaires chacun. Nous aurons au total 1400 personnes qui auront en principe quitté le non emploi, mais comme leurs patrons ne sauront pas à quoi utiliser tout ce beau monde, près de la moitié restera à la maison après trois mois ; mais dans tous les cas, que valent 1400 emplois face aux quatre à cinq millions de jeunes qui attendent et espèrent ?

Mais surtout, au-delà de l’aspect anecdotique, au nom de quelle gouvernance, démocratie ou justice, peut-on imaginer que cette bulle virtuelle d’emplois ne soit réservée qu’aux seuls militants du RDR, alors que les jeunes du PDCI, du FPI, du MFA, de l’UDPCI et des autres partis, sans compter ceux qui n’appartiennent à aucune chapelle politique, sont potentiellement deux à trois fois plus nombreux ?

Le gouvernement est au service de toute la Côte d’Ivoire et doit résoudre avec équité les problèmes de tous ceux qui sont en Côte d’Ivoire, et non privilégier telle population ou région pour récompenser un combat politique !

Nous attendons simplement que les cadres du RDR aient rassemblé 10 milliards CFA pour le capital de la banque de financement des projets de leurs militants. C’est alors que nous les inviterons à relire le préambule de la constitution Ivoirienne qui bannit ce genre d’apartheid. Tout le monde aura égal accès à ces fonds.
C) Si, de toute évidence, Alassane Ouattara et son gouvernement ne semblent pas avoir de solution pour notre pays, pourquoi ne pas mettre ensemble toutes les intelligences, expertises et bonne volontés, pour nous entendre et poser un diagnostic qui permettra de trouver des remèdes, fussent-ils amers ?

Le peuple Ivoirien dans sa douleur intense, n’a besoin que de vérité et ne demande que la vérité.
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Depuis 2011, demander que l’on réfléchisse sur les grandes orientations de notre économie et de notre développement est considéré comme un crime de lèse-majesté, comme si l’on mettait en doute les compétences d’Alassane Ouattara en matière d’économie ou de gouvernance.
Mais, aujourd’hui, six ans après, le résultat est là, têtu et implacable !

Pour trouver un début de solution a tout ce qui précède, nous souhaitons que le Président Bédié qui est tout aussi comptable de l’impasse de cette gouvernance et donc du drame que vivent les Ivoiriens, car caution morale du régime, prenne sur lui d’intervenir auprès de son jeune frère pour qu’il accepte que tout le monde se retrouve : pouvoir, opposition, société civile, partenaires au développement pour proposer et tracer les chemins du futur pour une Côte d’Ivoire retrouvée et résolument tournée vers l’avenir.

C’est de cela dont notre pays a besoin et non pas de cette nouvelle constitution qui va plutôt accentuer la fracture sociale que nous connaissons déjà, et dont les conséquences sont inimaginables.

Ivoiriennes, Ivoiriens, entendons-nous bien : c’est parce que notre pays et ses populations souffrent en silence que nous lançons avec eux ce cri. Il est plus que temps d’arrêter de faire comme si tout allait bien. Nous n’avons juste besoin que d’un petit sursaut de courage dans l’humilité et la vérité. Et cela aussi sera l’aube des ultimes décisions pour parvenir définitivement à la réconciliation.

Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !
Abidjan, le 22 Aout 2016

Le Président du MFA
Innocent-K-ANAKY

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